Chapitre 8 : Vous ne pourrez pas vous cacher

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— Cours !

— Kevin ? Mais qu'est-ce que... ?

Le jeune homme ne put formuler sa question que la situation se présenta d'elle-même. Une créature se dirigeait très rapidement dans leur direction. Une chose que jamais il n'avait vue et n'aurait cru voir un jour.

Dépourvu de tête, le monstre disposait d'un corps sinueux ponctué d'une longue queue. Il n'avait aucune jambe, remplacées par de longs bras squelettiques qui se terminaient par des pinces à trois doigts.

— Cours je te dit ! le ramena brutalement Kevin à la réalité.

— Attend ! Ça doit certainement faire partie de l'épreuve ! cria Kristoff obligeant son camarade à mettre fin à sa course effrénée qui l'avait conduit derrière une souche d'arbre.

Il se concentra et puisa dans ses forces afin de lancer un serpent de foudre droit sur la créature. L'explosion impressionnante résultant de la rencontre entre le sort et sa cible produisit un profond bruit de tonnerre qui vrilla les tympans des deux adolescents.

Kevin, qui s'était éloigné de peur de subir l'explosion de l'attaque de son camarade, baissa la tête et ferma les yeux à l'entente du bruit. Peu certain d'être en sûreté quant à la tentative de défense de son camarade, c'est la curiosité qui le poussa finalement à relever la tête et à voir le sinistre spectacle qui s'offrait à sa vue : la bête qui avait pourtant essuyé de plein fouet l'attaque de Kristoff ne semblait aucunement blessée. Aucun cri, ni signe de faiblesse ne sortirent de cette dernière et sa course n'en fut même pas ralentie.

Désormais, sa cible avait changé et c'était Kristoff qui allait en faire les frais. Kevin pesta face à cette situation. L'envie de fuir pour sauver sa vie était très tentante, mais il ne pouvait décemment pas abandonner un camarade.

— Oh et puis mince !

Il décida de cesser de réfléchir et passa à l'action. Il savait que s'il ne le faisait pas, il ne le fera jamais et cela, sa morale ne le laisserais pas faire où le lui ferait payer pour le restant de ses jours.

Il sauta par dessus la souche d'arbre qui lui avait servi d'abris provisoire et peu efficace et s'élança vers Kristoff.

Alors que la bête s'apprêtait à élancer son bras vers sa nouvelle cible, Kevin se jeta sur lui le premier et ils tombèrent ensemble le long d'une... côte.

Surpris par la pente qui quelques instants plus tôt semblait aussi plate qu'une plaine de Tredan, les deux garçons tentèrent du mieux qu'ils le purent de se raccrocher aux racines des quelques arbres qu'ils rencontrèrent sur le chemin de leur descente. Ces dernières, ressortant de la terre, leur offraient des prises solides. Cela ne suffit pourtant pas à arrêter leur chute même si elles leur permirent sûrement de la rendre moins brutale qu'elle n'aurait dû l'être.

Une fois en bas, ils entendirent le cri de la bête qui venait de les perdre de vue.

Kevin releva la tête, se toucha à quelques endroits de son corps pour vérifier qu'il n'était pas blessé puis regarda autour de lui pour finalement se tourner vers la pente bien plus ardue vu d'en bas.

— Quoi ? souffla-t-il en se relevant, les sourcils froncés. Mais, il n'y avait pas cette pente avant !

— Je crois que c'est la forêt. Ou du moins ses habitants, annonça Kristoff qui observait les lieux et la descente qu'il venait de dévaler.

— Quoi ? répéta Kevin. Mais comment c'est possible ?

— Je pense que c'est la raison pour laquelle nous n'avons pas le droit d'aller dans cette forêt. Apparemment, les lieux changent selon une ou plusieurs volontés d'où l'apparition de cette porte de sortie naturelle.

L'odyssée des EspritsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant