Chapitre 11 : La fin du calvaire

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Si seulement elle avait mieux écouté en cours et si seulement elle avait plus étudié ... Shauna soupira bruyamment, ressassant ses pensées depuis la fin du combat. Oui, si elle avait plus pris au sérieux ses études, peut-être aurait-elle su comment aider ses camarades.

Kristoff, Kevin et Eirin étaient au sol. Les deux garçons étaient inconscients, meurtris par les brûlures de la créature qui, malgré sa mort, ne cessaient de croître. Eirin était toujours adossée contre le tronc d'un arbre et semblait sérieusement blessée.

Shauna regarda autour d'elle, cherchant une solution. Elle finit par apercevoir un cours d'eau non loin d'ici. Rapidement, elle se dirigea vers cette source, s'accroupit au bord, déchira négligemment la manche de son haut qu'elle sépara en trois morceaux de tissu distincts pour finalement les tremper dans le courant. Une fois ces bandes de fortune humides, elle se releva et se précipita vers ses camarades. Arrivée au chevet de Kevin et de Kristoff, elle les posa sur leurs brûlures. Elle n'était nullement sûre de l'efficacité de son action, mais elle ne savait pas vraiment quoi faire d'autre, n'ayant aucune compétence médicinale.

Une fois cela fait, elle s'approcha d'Eirin et apposa le dernier tissu imbibé d'eau sur la brûlure de la jeune fille.

— Aah ... gémit sa camarade au contact du tissu.

Shauna remarqua que la blessure sur le flanc de sa camarade saignait de nouveau et de manière abondante, ce qui était plus qu'inquiétant.

Le peu de soins qu'elle pouvait apporter à ses camarades accompli, elle se releva et jeta un œil au loin. La créature avait été vaincue.

Eirin aurait aimé aller chercher de l'aide avec Shauna, mais brutalement, l'horizon se confondit avec la verticalité et la forêt avec le ciel. Elle finit par comprendre qu'avec sa blessure ouverte de nouveau et l'hémorragie, elle s'était laissée glisser le long de l'arbre, n'ayant plus de forces.

— La fille paye les pêchés du père, murmura-t-elle bassement.

Remarquant finalement le tissu humidifié posé sur sa brûlure, elle comprit que Shauna l'aidait de nouveau, ou du moins tentait de le faire. Eirin rit doucement, elle ne savait pas si c'était à cause de la montée de fièvre ou de cet élan injustifié de gentillesse et d'égard envers elle.

— Merci, chuchota-t-elle de manière inaudible.

Shauna la regarda d'un œil surpris, semblant ne pas avoir entendu le mot prononcé.

Peut-être était-ce pour le mieux finalement. Une Freymïr remerciant une orpheline de lui avoir probablement sauvé la vie ? Si ça se savait, ses parents enverraient sûrement des soldats freyens finir le travail que cette créature avait commencé. Malheureusement pour elle, Eirin comprit rapidement que son remerciement n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd quand elle tourna la tête et vit Shauna lui jeter un regard devenu suspicieux.

— Je ne savais pas que les princesses connaissaient ce mot, entendit-elle de la bouche de sa camarade.

— Où est ma lance ? répondit Eirin d'un ton froid, tentant d'enterrer au plus vite ce moment plus que gênant et n'ayant plus aucune sensation dans son corps.

Shauna ne répondit pas immédiatement à sa camarade, occupée à tenter de faire cesser son hémorragie. Elle s'efforça à nettoyer du mieux qu'elle le pouvait la blessure qui devenait pourtant de plus en plus préoccupante. En effet, l'eau, même si elle était fraîche, n'était pas connue pour avoir des effets curatifs.

Shauna soupira. Si seulement elle avait en sa possession des baumes médicinaux comme ceux que possédait Maï, l'une des apprenties les plus douées en cours de médecine à tel point qu'elle avait été acceptée en tant que soutien au sein de l'infirmerie de l'Académie.

L'odyssée des EspritsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant