L'odyssée des Esprits

Chapitre 15 : Premier voyage

Le groupe arriva finalement devant les écuries, et les apprentis eurent leur première mauvaise surprise. Il n'y avait que trois chevaux pour cinq personnes. Ethan s'avança de quelques pas pour se retourner et faire face au groupe.

— Eh bien ... chacun son tour on partage le cheval, dans ce cas je propose qu'on règle ça au dragon, léviathan, golem pour savoir qui sera le premier.

Sir Han arrêta le jeune apprenti d'un simple geste.

— Détrompe toi petit, Monseigneur Amosis a déjà sa propre monture, et les deux autres chevaux sont à moi, l'un d'eux porte mes affaires. Marcher va vous faire les muscles des jambes ! À force d'être assis toute la journée, vous avez les mollets tout maigrichons. Allez, en route !

— Je ne devrais même pas être étonnée, souffla Eirin avant de prendre les affaires que lui tendait Sir Han afin de les fixer sur l'une des montures.

Elle prit la monture chargée de porter les bagages de Sir Han par la bride et la lia à celle de leur tuteur. Une fois cela fait, elle récupéra son propre sac à la suite de ses camarades. Ethan, qui avait solidement fixé son sac à son dos, commença à marcher d'un pas léger, prit un petit élan et se tourna vers ses camarades :

— N'est-ce pas fantastique ? Nous partons enfin pour notre première quête de Paladin !

Sir Han jeta un regard satisfait à Ethan.

— Eh bien ! Vous devriez prendre exemple sur l'hyperactif tout en restant concentré cependant !

Ethan lui lança un regard appuyé et répondit :

— Vous savez Sir Han, je me disais, en cas de combat il va falloir être efficace et montrer un sacré esprit d'équipe n'est-ce pas ?

Sir Han le regarda d'un air interrogateur poussant Ethan à poursuivre :

— Du coup « l'hyperactif » ça fait quand même super long comme appellation vous ne trouvez pas ? Disons plutôt héros par exemple ? sous le regard dépité du groupe, il continua, mais je me contenterais d'Ethan pour le moment, par pure modestie.

Sur ses mots, il ouvrit la marche suivi de Sir Han puis des deux filles du groupe.

Ils arrivèrent finalement devant la porte principale de l'Académie pour venir chercher l'érudit. Au vu du temps qui semblait peu clément et du rang d'Amosis, il semblait inconcevable qu'il aille lui-même chercher sa propre monture.

Ce dernier finit par descendre les longues marches donnant sur l'entrée de l'Académie. Sa prestance était impressionnante et il ne faisait aucun doute que ses connaissances étaient immenses. C'était comme si le savoir l'enveloppait physiquement telle une aura puissante.

Sans un regard à l'escorte, il monta sur sa monture et dit :

— Il est temps de partir si nous ne voulons pas arriver en retard.

À cet ordre indiscutable, le groupe commença à avancer presque mécaniquement sous un ciel nuageux et noir, aussi menaçant que s'annonçait leur quête.

Il ne fallut qu'une heure de marche pour qu'une grande averse s'abatte sur la région. Les apprentis avaient mis la capuche de leur cape afin de se protéger le plus possible. Malheureusement, cela n'empêcha pas à leurs bottes d'être rapidement trempées de boues. Par chance, après deux bonnes heures de pluie, le temps s'éclaircit légèrement. Depuis le début du voyage, Amosis n'avait pas dit un mot. À la seconde même où la dernière goutte de pluie était tombée, il avait immédiatement sorti un livre et commencé une lecture silencieuse tout en guidant son cheval. Devant ce silence oppressant, Ethan accéléra un peu le pas jusqu'à être à la hauteur d'Amosis afin de lui adresser la parole.