Chapitre vingt-et-un

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—C'est plus efficace, la voix d'Hadès flotte doucement dans la pièce.

—Merci Calla, je le regarde à peine et remercie Calla. C'est plus que ce que j'espérais.

—De rien, m'étudie-t-elle pendant plusieurs secondes, ses yeux marrons me perçant. Tu es sûre de bien aller Evie ? Kezia a raison ; quelque chose ne va pas.

—Je vous l'ai dit, je vais bien, dis-je dédaigneusement en ne prenant pas en compte sa question.

Je laisse mes yeux scanner les notes qu'elle a prisent sur la première page. Elle ne répond pas et quand je la regarde, elle se penche sur Kezia en lui chuchotant à l'oreille. Cette dernière hoche la tête avec un sifflement, ses yeux rencontrent les miens et je plisse des yeux très légèrement.

D'accord, je ne fais pas confiance en ce regard. Elles préparent quelque chose.

Je projette mes pensées dans leur tête. Peu importe ce que vous planifiez, arrêtez, maintenant. Je suis vraiment pas d'humeur à m'amuser là et ce que vous complotez ne finit jamais bien.

Elles cillent, une mine innocente sur leurs traits. Ma suspicion grandit.

Oh, ce n'est pas bon.

—D'accord peu importe, prétendons que tout va bien comme tu le dis, car je sais que t'es trop têtue pour avouer de toute manière, commence Kezia avec un rayonnement sournois dans ses yeux. Voici la question important dont je suis certaine que tu apprécieras : quand vas-tu nous laisser te gâter pour ton anniversaire ?

Je m'arrête en l'observant avec une mine curieuse. Pourquoi elle en parle, maintenant ?

—C'était il y a plusieurs mois, Kez. Vous n'avez pas à me gâter aujourd'hui. Ou jamais. Ne vous inquiéter pas.

—Mais on veut le fêter avec toi ! geint Calla. On a une incroyable surprise pour toi !

—Merci mais il y a plus d'intérêt à présent, roulé-je des yeux. Le moment est déjà passé.

—Tu n'as pas célébrée ton anniversaire ? Hadès me surprend en parlant et quand je me tourne, il m'observe avec curiosité. Pourquoi ?

—J'avais des choses plus importantes en tête, des personnes plus importantes à trouver et à secourir, lui dis-je calmement en examinant les papiers dans ma main pour éviter sa réaction.

Je n'ai pas besoin de revoir sa visage devenir froid et impassible qu'il revêt à chaque fois que je mentionne le passé, pas maintenant. Je fais un sourire à Kezia et à Calla.

—Je uh, je pense que je vais ramener cela à ma chambre et les étudier. Je suis fatiguée et vidée.

HA. Ouais, c'est le constat du siècle.

Calla fronce des sourcils, son instinct de servante aimante s'affolant. Je peux en déduire qu'elle pense que je songe à Hadès ; je mentionne rarement mes parents décédés.

—Evie, t'es certaine que tu veux pas-

—Calla, ne t'inquiètes pas, vraiment. Je vais bien, je fais un geste avec les papiers en main avec un sourire rassurant. Je vous vois demain, d'accord ?

Elles marmonnent un au revoir, échangeant des regards mal à l'aise, néanmoins je me précipite hors de la bibliothèque sans leur laisser le temps qu'elles me parlent. Je ne lance même pas un regard subreptice à Hadès quand je sors, même si je peux sentir son regard sur mon dos comme un laser.

Quand j'arrive à ma chambre, je lance les papiers sur ma table avec un bâillement, fermant la porte avec mon pied. Avant que ma léthargie m'engloutisse complètement et disperse les pensées rationnelles de mon esprit, j'attrape un crayon de bois près de ma table de chevet et me précipite d'écrire un mot au coin d'une page ; RHÉA. Satisfaite que je me souviendrai d'au moins une chose quand je me réveillerai, je lâche échapper un long soupire et tombe sur mon lit, écartant mes bras comme une étoile de mer et admirant l'auvent. J'entends un gros miaulement quelque part dans la chambre et la seconde d'après la fourrure de Pluton apparaît sur le lit en me bouchant la vue. Il miaule de nouveau, frappant sa grosse tête sur mon visage et donnant un coup de patte sur mon sternum.

—Salut bonhomme, souris-je en frétillant un peu pour que sa tête repose sur les doux oreillers.

Quand il s'assure que je suis complètement confortable Pluton grimpe sur ma poitrine et s'enroule dessus, posant sa tête sur mon ventre et ronronnant bruyamment. Je roule des yeux.

—Seigneur, t'as même pas demandé comment j'allais. Je vais terriblement mal, par ailleurs, merci de demander, il éternue en me regardant de ses yeux bleus pleins de reproches et je peux presque jurer qu'il se moque de moi. D'accord Pluton, je dois demander et je veux que tu sois franc ; est-ce que je suis ton matelas à mémoire de forme ? Car je commence à croire que tu t'en fous de moi, le ronronnement de Pluton s'intensifie et il cligne des yeux quand je grogne en grattant l'arrière de ses oreilles. Oh eh bien, au moins tu te soucies un peu de moi, à ta manière tordue et égoïste, soupiré-je en posant ma tête contre les coussins. Quand est-ce que tout est devenu si compliqué émotionnellement Pluton ? Qu'est-ce qui est arrivé à la norme ?

Il ne me répond pas, qui je trouve est personnellement offensant. Je le laisse dormir sur moi ; il pourrait répondre à ma question existentielle.

Je ferme les yeux pendant un moment, bercer le ronronnement du chat noir sur ma poitrine. Avant que je le sache, le sommeil entremêle ses doigts dans ma conscience et je me retrouve monter crescendo dans les noirceurs d'un rêve.

Quand je deviens consciente de ce qui m'entoure, je découvre que je suis sur une plage. Fronçant des sourcils, je me pivote dans une tentative où je suis, mais la seule vue qui m'accueille sont les vagues bleu de cobalt qui se jettent gentiment sur le sable doré. Le fait que je ne reconnaisse pas l'endroit où je me trouve me rend encore plus inquiète ; mais je me rend compte que ce rêve semble être anormalement réaliste et mystérieux comme dans un certain rêve que j'ai déjà eu avec Hadès. Alors voici ma théorie initiale : je pense que je ne suis pas dans un de ces rêves paradisiaques, où tu te relaxes. Je suis assez déçue ; ça m'irait vraiment de faire un de ces rêves là, vu les circonstances. Cependant, mes rêves ne sont jamais paradisiaques.

J'entends un bruit derrière moi et fais la grave erreur de me retourner. Je suffoque, mes yeux s'écarquillent quand la belle vision s'effondre devant moi et que l'horreur s'y installe.

—Bonjour Evie, me sourit Poséidon avec un regard méchant. Je t'attendais.

Hadès Rewound (Trilogie Hadès #2) [VF]Where stories live. Discover now