Hadès Rewound (Trilogie Hadès #2) [VF]

Chapitre vingt-et-un

Je rigole, essuyant les larmes qui ont réussi à s'échapper avec le dos de ma main.

—Je t'aime maman.

—Je t'aime aussi, Evie. Reste forte, ma magnifique fille.

Ma mère me fait brièvement une étreinte et m'embrasse la joue. Puis elle me fait un signe de la main en retournant dans son champ Élysée.

Je l'observe en silence quand elle apparaît par la fenêtre, tapotant l'épaule de mon père et elle lui dit quelque chose avec un sourire enjouée. Il rigole et lui lance de l'eau de vaisselle, tentant de retenir un sourire quand une grosse bulle atterrit sur le nez de ma mère. Elle s'esclaffe et le bouscule, observant pendant un court instant vers moi à travers la fenêtre. Mais cette fois, son regard me traverse. Elle ne peut pas me voir. Je suis de nouveau invisible.

Je ne sais pas combien de temps je suis restée ici, figée sur place et incapable de bouger un muscle alors que je regarde mes parents dans leur Élysée. Quand ils sont morts dans cet accident de voiture, je ne pensais pas que je les reverrai, oublions donc d'avoir une discussion ensemble ; mais encore une fois, les Enfers trouvent encore une fois un moyen de me montrer que j'ai tord. Je suis encore sous le choc pur, et si je dois être complètement sincère en sanglot, il m'a fallut encore un temps ridiculement long pour sortir de mes rêveries. C'est comme si j'avais été trempée dans un bain froid et il me faut chaque cellule de mon corps pour sortir de cette baignoire. C'est presque aussi mauvais que les trois mots qu'Hadès a prononcé et qui ont détruit mon monde.

Cependant, après ce qui me semble une éternité, je réussi à sortir et je me force à rentrer au palais, toutes pensées de confronter Hadès sur la conversation que j'ai eu avec ma mère sont abolies.

Je m'avance dans le palais aussi silencieusement qu'un fantôme, baissant rapidement la tête à chaque coin et flânant dans les couloirs où je sais que personne ne fréquente, espérant quand même que personne ne me verra et me parlera. En toute honnêteté, j'espère que les recherches de Calla seront finies ainsi je pourrais rester dans ma chambre. Je n'avais pas réalisé que cette conversation avait tant épuisé mon énergie et qu'il y a qu'un vide. Je ne veux pas voir quelqu'un dans cet état, encore moins Hadès, car je n'ai aucune idée qu'elle serait ma réaction. Et je déteste ne pas le savoir.

Cependant, mes efforts sont laissés futiles aussitôt que j'entre dans la bibliothèque.

—Evie ! Tu es là ! me salue Calla assise près du feu alors que je m'approche.

Je m'apprête, levant lentement le regard du sol pour rencontrer, à contrecœur, sa mine curieuse et des frissons me traversent le dos quand je réalise qu'elle n'est pas toute seule .

—Où est-ce que tu étais ? Tu est partie toute la journée.

—Ah oui ? murmuré-je en haussant légèrement des sourcils. Je l'ai pas remarqué.

—Tu vas bien ? demande Kezia en retirant ses pieds sur la table et fronçant des sourcils suspicieusement. T'es bizarre.

—Je vais bien, réponds-je en évitant son regard quand je fais quelques pas en direction de Calla et prétendant qu'Hadès ne m'examine pas profondément de l'autre côté de la pièce en étant assit sur le canapé vert dissimulé dans l'ombre. Je fais un signe vers la pile de papier sur la table.

—C'est ce que vous avez fait ?

—Oui. C'est pas beaucoup, pardon, mais au moins c'est un début, Calla fait un mouvement de main avec une grimace. J'ai demandé à Hadès de jeter un coup d'œil, vu que t'étais portée disparue, mais il a préféré faire les recherches tout seul.