Chapitre vingt-et-un

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Je rigole, secouant la tête.

—Je me souviens de ce livre. Je l'avais adoré.

—Adoré est un mot extrêmement fade. Il t'obsédait complètement, répond-elle ironiquement. Je pense pas me rappeler t'avoir vu sortir de la maison sans qu'il soit sous ton aisselle. Des fois tu enfonçais ton nez dans les pages et ton père devait courir pour t'empêcher de percuter le réverbère.

Je souris, me décontenançant un peu quand je me souviens de mon livre adoré.

—Je crois que ce livre est la raison entière pour laquelle je suis devenue éprise de la mythologie. Pour être honnête, c'est probablement la raison pour laquelle j'ai été capable de mieux comprendre la situation quand ça s'est déroulé.

—Tu as l'esprit ouvert Evie, c'est aussi simple que ça. Tu as toujours cru que tout était possible, me sourit maman.

—Ouais, eh bien, fixé-je mes ongles. Je commence à voir l'inconvénient maintenant.

—Evie, claque-t-elle sa langue et de la sympathie adoucit ses doux traits. Pourquoi est-ce que tu commences à penser à ceci ?

Je lève les yeux vers elle pour la regarder avec incrédulité.

—Tu n'as pas entendu ce que je t'ai dit ? Je vis littéralement dans un cauchemar. C'est assez dur de croire que tout est possible quand le monde est sous la menace d'un dieu mégalomaniaque, et mon fiancé ne peut pas se souvenir de moi mais en plus de ça je suis presque certaine qu'il me déteste.

—Chérie, tu as toujours cru au meilleur des autres et t'as jamais voulu abandonner. J'ai toujours été fière de te voir prouver encore et encore la grandeur de ton cœur, rigole-t-elle un peu en secouant la tête. Alors pourquoi tu sembles être sur le point d'abandonner ?

—Je sais pas, soupiré-je. Tu sais pas comment il me regarde maman. Des fois, je pense que j'ai tord, qu'il me déteste peut-être pas et qu'il tente en fait d'être civil envers moi, mais ensuite il est complètement contradictoire et on se donne des coups de poings verbales. C'est épuisant.

—Je pensais qu'il essayait d'être gentil avec toi, ces derniers temps ? questionne-t-elle.

—Oui. Mais c'est pas bien, haussé-je des épaules non convaincue. Je m'attends à ce qu'il redevienne froid.

—Pourquoi ça ?

—Car c'est ce qu'il fait tout le temps et c'est ce qu'il fera tout. Je le connais maman. C'est une créature qui aime ses habitudes, souris-je tristement en soupirant et l'observant dans les yeux. Je... Je sais pas quoi faire, je déteste ne pas savoir que faire. Je l'aime tellement, plus que tout au monde. Mais je sais pas combien de temps je pourrai supporter ce traitement froid et chaud que je reçois. Avant, je le pouvais puisque c'était un mécanisme de défense et il tenait à moi pendant tout le temps. Mais cette fois, même s'il sait que je l'aime, il s'en fiche, il ne se retient pas du tout. Et je sais que j'abandonne pas facilement, mais il y a tellement de piques qui attaquent mon cœur, je m'arrête quand une réalisation me frappe. Mon dieu, je suis en train de chouiner, non ?

—Evie, elle tourne son corps pour se mettre face à moi en tenant mes mains. Je t'ai peut-être pas vu grandir pendant les quinze dernières années, et je regretterai toujours de ne pas avoir pu en être la témoin, mais je peux dire que t'es toujours la même Evie de dix ans. Tu es toujours ma fille.

—Qu'essaies-tu de dire ?

—Que, en tant que ta mère, j'ai et seulement moi, ai le droit de te remettre à ta place comme il le faut quand ce que tu fais est mauvais, m'explique-t-elle et ses yeux brillent quand je fronce des sourcils avec confusion. Comme toutes les autres mères dans l'univers en ont le droit. Et c'est officiellement à mon tour de te remettre à ta place.

Hadès Rewound (Trilogie Hadès #2) [VF]Where stories live. Discover now