Hadès Rewound (Trilogie Hadès #2) [VF]

Chapitre dix-sept

—La Sainte Bible. Je pensais que ça dirait comment me protéger du diable, rétorqué-je, mais mon sarcasme se perd dans son masque dur. Je lis des livres.

—Je peux le voir, remarque-t-il. Pourquoi ?

—Des recherches.

—Sur quoi ?

—Pourquoi tu veux le savoir ? demandé-je en fermant le livre et mettant mes pieds sous mes fesses. Et ne dis pas car t'es mon ami, puisque je suis pas candide. Je sais que tu m'évites ; je t'ai presque pas vu ce mois-ci et les amis se font pas ça. Alors pourquoi tu veux savoir ce que je lis ?

—Je suis curieux, répond doucement Hadès.

Je presse mes lèvres, pas du tout convaincu par sa réponse, cependant je décide quand même de lui faire plaisir.

—Je fais des recherches sur la perte de mémoire et sur l'amnésie.

—Pourquoi ? questionne-t-il vivement, mais je sais qu'il sait exactement pourquoi.

—À ton avis, andouille ? je roule des yeux. J'essaie de découvrir la raison pour laquelle tu te souviens pas de ces quinze dernière années. Peut-être que si on connait la raison, on pourra annuler le processus.

—Qu'est-ce qui te fais dire que je veux me souvenir ?

Sa question calme et dure me coupe le souffle pendant plusieurs secondes, mais je me prépare psychologiquement. Je scande le mantra que j'ai gravé dans mon cerveau : il ne le pense pas.

—C'est une question logique ? Évidemment que tu veux ravoir ta mémoire. Je sais que tu le veux.

—Pourquoi ? Afin que je me souvienne de toi ?

J'affermi ma prise sur le livre.

—Oui, mais pas seulement. Je suis pas si égoïste. Quelque chose cloche et on a besoin de toi. Et tu peux pas vraiment aider si tu te rappelles pas de la raison pour laquelle tout a commencé. Alors oui, je me documente sur l'amnésie, car je veux que la mémoire te revienne pour que tu puisses nous aider. Non parce que je veux que tu rappelles de moi, le reluqué-je. Compris ?

—Non, répond-il brusquement et je cille des yeux. Je veux que tu arrêtes.

—Pourquoi ?

—Car si tu continues, tu vas te faire du mal, m'explique-t-il, ma résolution fléchit et il continue en ruinant tout avec sa prochaine phrase. Je n'ai pas besoin de ceci sur ma conscience.

—C'est bon de savoir que tu te soucies, mon visage se durcit.

—Es-tu toujours si sarcastique ?

—Seulement quand quelqu'un tente de me blesser avec ses paroles, ouais, lui fusillé-je du regard. Je vais pas arrêter Hadès.

—Je ne te donne pas le choix.

—Je le sais bien, réponds-je. Je suis trop têtue pour ça. Tu vas vite le comprendre. Pardon.

—Tu es la personne la plus exaspérante que je n'ai jamais eu le déplaisir de rencontrer, soupire-t-il et la frustration déforme ses traits. Ton obstination ne connait aucune limites.

Je contracte a mâchoire, tentant durement de ne pas lui répondre avec amertume.

—Et t'as clairement aucune idée ce qu'est d'être un "ami".

Apparemment, je n'ai peut-être pas trop réussi à cacher mon amertume.

Hadès se fige et un air indéchiffrable traverse ses yeux.