Chapitre quatorze

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Car Kezia a raison. Je ne sais pas si Hadès regagnera sa mémoire. Et je suis trop effrayée pour même imaginer à quel point tout serait différent si rien ne change ; j'ai tellement peur de considérer ce qu'il se passera s'il ne se souvient plus jamais de moi.

———

J'arrive durement à m'endormir cette nuit. Même si techniquement c'est la quatrième nuit depuis le retour d'Hadès, c'est comme si c'est la première. Je ne sais pas si c'est parce qu'il a finalement décidé de venir me parler ou car je le rends vraiment compte qu'il est vraiment de retour, mais j'ai passé toute la nuit à me remuer, me retourner et à me sentir seule comme la nuit où Hadès à été kidnappé lors de notre mariage.

Le lendemain matin, quand Calla vient enfin me réveiller, c'est avec un immense soulagement et depuis la première depuis que je suis une déesse, je suis immensément reconnaissante que je n'ai techniquement pas besoin de dormir pour survivre.

Je me sens encore comme une merde totale, mais c'est plus comme un épuisement émotionnelle qu'une fatigue physique. Je sais que Calla veut faire un commentaire sur ça - je suis sûre de ne pas l'avoir accueilli de la plus belle des façons ce matin - ou sur le fait que mon coussin est pratiquement trempé de larmes, mais heureusement elle est assez intelligente pour ne rien dire.

Je ne lui dis rien, mais je lui en suis reconnaissante pour son silence. Je sais que sa copine aurait dit quelque chose, cependant je ne sais pas si je pourrais expliquer ce qui se passe dans ma tête à quiconque. Alors le fait qu'elle ne me demande pas pourquoi je ressemble à une morte me fait l'aimer encore plus.

Après avoir pris une douche, j'enfile rapidement mon habituel jean skinny et un ample caraco couleur vert menthe, prenant beaucoup de temps pour plier attentivement le haut de rechange d'Hadès avec lequel je dors et que je cache au milieu de mon lit. Dites que je suis une harceleuse ou une sentimentale, mais je suis loin d'être prête à abandonner, car abandonner et laisser Hadès veut dire que j'ai finalement accepté le fait qu'il se soit vraiment renfermé de moi.

Et je ne le veux pas. Ni aujourd'hui, ni jamais.

Une fois avoir passé lentement une brosse sur mes cheveux bouclés et emmêlé dans le but de les rendre semi-présentable, je m'arrête en remettant ça au lendemain et me dirige vers la pièce de jugement. Je ne sais même pas pourquoi je quitte ma chambre. Je pense qu'une petite partie de moi s'est rendu compte que ma conversation avec Hadès a brisé une sorte de barrière qu'il a construit entre nous quand il est venu, alors la probabilité de le trouver dans le palais, ou en faisant mon travail, est beaucoup plus élevé qu'avant. Cependant, vu la manière dont il m'a regardé quand il m'a accusé de négliger mon boulot, je sais qu'il ne me fait pas confiance et qu'il va continuer son job. Ça doit probablement déjà le ronger de l'intérieur, sachant qu'une étrangère fait ce qu'il doit faire tandis qu'il récupère.

Même quand j'ai accepté de devenir sa reine, ou quand il a dû partir s'occuper de la première tentative ratée de Poséidon pour libérer Cronos, il n'aimait pas l'idée de me laisser aux commandes. Les hommes et leurs délires patriarcales de toujours vouloir tout gérer, c'est fou.

Et j'ai raison. Je suis dans la salle de jugement depuis vingt minutes, m'occupant d'un militaire russe particulièrement frustrant et extrêmement sexiste quand Hadès débarque dans la pièce, son expression est furieuse. Un des membres du palais le suit derrière avec une expression terrifiée, me regardant désolé.

Je fini de m'occuper du russe et lève les sourcils en étant assise sur mon canapé. Ma main s'arrête de gratter les oreilles de Pluton pendant qu'il ronronne sur mes genoux.

—Je peux t'aider ? proposé-je gentiment.

—Que fais-tu ici ? demande-t-il glacialement.

Je fais un geste vers l'homme qui m'a occupé il y a quelques secondes.

Hadès Rewound (Trilogie Hadès #2) [VF]Where stories live. Discover now