Hadès Rewound (Trilogie Hadès #2) [VF]

Hadès

La seconde où il se réveille il sait que quelque chose ne va pas.

Ce n'est pas à cause des environs qui sont sombres, ou que ses mains soient attachées au-dessus de sa tête.

Non, c'est une simple réalisation qui lui envoie un frisson de peur le long de sa colonne vertébrale ; il peut  ressentir la douleur. Pas seulement dans un plan mental, comme il en avait l'habitude avant que son ange soit tombée du ciel et devienne sa sauveuse ; c'est la douleur physique de ses bras qui sont tirés à leur limite, la douleur physique de sa tête qui le martèle comme un marteau-piqueur tandis qu'il pende juste au-dessus du sol, si proche mais pourtant si loin qu'il ne peut pas arrêter d'avoir mal.

Il n'a jamais ressenti ce genre de douleur dans toute son existence. Sa tête tourne faisant des cercles désorientée, puis il se sent déconnecté pendant une seconde, pourquoi ressent-il de la douleur ? Plus important, pourquoi est-il attaché comme un criminel médiéval juste avant de recevoir des coups de flagellation ?

Puis, avec une soudaine clarté, tout lui revient comme une soudaine vague de marée. Il grogne sous le poids de la culpabilité.

Le mariage. Evie. La terre qui s'ouvre comme un tremblement de terre sous lui et qu'il l'englouti comme l'insoupçonnable proie qu'il était devenu involontairement. 

Ses épaules s'affaissent. Evie. Elle doit être morte d'inquiétude à cet instant, et il sait qu'elle doit être aveuglée par l'irrationalité, entêtement et la détermination de le retrouver. Il a toujours trouvé cette partie d'elle attachante, mais aujourd'hui c'est assez pour le rendre mort d'inquiétude. Il doit trouver un moyen pour arrêter cela, pas pour lui, mais pour s'assurer qu'elle ne mette pas sa vie en danger en essayant de-

Des pas feutrés interrompent le cours de sa pensée, et il se fige comme un lapin prit au piège dans une cage. Des secondes de silence se suivent, et il se demande un instant s'il a imaginé les bruits ; mais ensuite un coup de poing le frappe à l'estomac avec une force surnaturel ce qui l'effondre avec un grognement. Ses yeux s'ouvrent juste à temps pour voir le poing de la personne cogner sa mâchoire si fortement que sa tête se tourne dangereusement sur le côté.

Il ne dit pas un seul mot, l'observant avec une expression aussi lisse et sans peur qu'une roche. Cependant ceci n'a aucun effet sur son agresseur qui, bien sûr, ricane avec dédain.

—Quelqu'un s'est réveillé du mauvais pied ce matin, pas vrai ?

Il ne répond pas, une colère froide monte en lui comme une avalanche incontrôlable quand il dévisage cette personne devant lui. Désormais ils font doucement les cents pas devant lui, et Hadès fixes leurs mouvements lents.

—Tu sais, tu as pris du temps pour te réveiller. Pendant une seconde, j'ai presque cru que je t'avais accidentellement tué quand je t'ai piégé dans cette forme mortelle, mais tu as cette vilaine petite habitude de te glisser entre les griffes de la mort, il s'arrête finalement face au visage de son prisonnier enchaîné, serrant ses mains en le contemplant. J'imagine que c'est probablement grâce à ton job. Dis-moi, est-ce que ta petite couronne agit comme une carte "échappatoire de la mort" ?

De nouveau, il ne répond pas ; au lieu de ça, il le fusille du regard et crache du sang. L'autre homme le réprimande, secouant légèrement sa tête.

—Le traitement du silence, vraiment frangin ? Tu es magnifiquement puérile, il fait un autre pas pour se rapprocher et ses yeux bleus scintillent dangereusement. J'avais espéré que nous aurions été capables de discuter comme des adultes civilisés.

—Tu me rends confus, frangin, répond-il enfin d'un ton glacial. Je ne pensais guerre qu'un adulte civilisé interromprait le mariage de son frère en le prenant en otage.