Chapitre 55

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Point de Vue Giovanni

Mon rire grave résonne à travers les murs de la prison. Le jour même du jugement on m'a transféré dans cette prison haute sécurité. Pas de privilège, pas de sortie, une cellule presque vide. Peu de contact avec les autres détenus et on m'a évidemment séparé de mes hommes.

Je ne suis plus qu'un vulgaire animal en cage. Il ne m'a fallu que quelques jours pour tout perdre. Pas une seule de mes entreprises n'a été épargnée. Cette garce a tapé fort. Je m'étais promis de me venger en m'en prenant à elle, en la brisant.

Ma vengeance s'est retournée contre moi. S'est-elle qui s'est vengée de moi. J'ai brisé une partie d'elle, c'est indéniable. Elle ne sera plus jamais la même. Elle ne pourra plus faire confiance aussi facilement, pas après avoir été trahie de la sorte. C'était le coup de grâce, ma dernière carte dans le jeu qui nous opposait.

Mais je ne m'imaginais pas qu'il lui restait des atouts dans sa manche. Je pensais que j'avais réussi à retracer tout son parcours pendant l'année où je l'ai perdue de vue. Mais il semble que j'ai été berné. Il me manquait plus d'un mois. Mes hommes ont reçu de mauvaises informations, elle avait quelqu'un pour la protéger, pour la couvrir pendant qu'elle préparait son coup contre moi.

Je commence à penser que si elle l'avait vraiment voulu, je ne l'aurais jamais retrouvée. Elle a fait en sorte que je la retrouve. Je dirais même qu'elle a pris son pied en pensant à ce qui était en train de se jouer en coulisse.

Cette petite peste s'est bien moquée de moi. Flavio m'avait pourtant mis en garde. Il voulait la briser lui-même, il pensait qu'elle ne l'était pas encore. Et moi, comme un con je l'ai envoyé chier parce que je pensais qu'il voulait juste se la taper. Si je l'avais écouté nous n'en serions pas là. J'aurais dû rester sur mon idée première de la prostituer et de la vendre comme esclave ensuite. La savoir entre les mains d'un monstre aurait été une vengeance parfaite.

Mais j'ai été trop gourmand, l'avoir à ma merci était tellement jouissif. Elle était bien dressée et obéissante. Une sacré endurance au lit, un vrai petit bijou. Oh non, je ne vais pas regretter ce que j'ai fait. Je vais attendre patiemment d'avoir une nouvelle opportunité de me venger. Et cette fois je ne la louperais pas. Même si je dois attendre des années.

Elle paiera, comme son père, pour ce qu'elle m'a fait. Elle m'a retiré mon fils et détruit ce que j'avais mis des années à construire. Voir tous ces flics pénétrer dans mon domaine sans avoir aucune possibilité de fuite m'a mis dans une rage folle.

J'étais tranquillement en train de conclure un nouveau marché quand les premières explosions ont retenties. J'ai d'abord pensé que c'était un de mes concurrents qui venait se frotter à moi. Mais j'ai dû me rendre à l'évidence quand j'ai entendu l'hélicoptère au-dessus de la maison. Mes ennemis n'ont pas d'hélicoptère.

Je n'ai pas mis longtemps pour trouver qui avait pu me trahir. Tous les traîtres que j'avais pu soupçonner étaient morts de mes mains. Il n'y avait qu'elle. Kelia. La source de mes problèmes depuis quelques temps. Je savais que Flavio devait être avec elle, mais je voulais la tuer moi-même.

J'étais presque aux escaliers quand ils ont réussi à rentrer dans la maison. Les tirs ont fusés de toute part. Je me suis défendu comme j'ai pu. Je voulais juste aller la tuer. Si je devais tomber, elle tomberait avec moi.

Mais l'un de ces connards a réussi à m'atteindre à l'épaule. Ils se sont jetés sur moi pour m'immobiliser et m'attacher. Tout ce que j'avais en tête à ce moment-là, c'est que Flavio réussisse à la tuer. Elle ne devait pas survivre. C'était trop facile. Ils m'ont tiré jusqu'à leur hélico pour m'amener dans la prison sécurisée la plus proche.

J'ai espéré pendant longtemps qu'elle soit morte, dans d'atroces souffrances si possible. Mais les policiers ne l'ont jamais évoquée. J'ai pensé que Flavio avait réussi à la sortir de là pour s'occuper d'elle comme il se doit. Mais ils m'ont rapidement enlevé cette idée de la tête en me montrant une photo du corps de mon bras droit.

Je suis resté longtemps dans l'ignorance de ce qu'elle était devenue. Plusieurs semaines sans qu'ils ne viennent me parler d'elle lors de leurs interrogatoires, c'était étrange. Soit ils ne l'avaient pas trouvée, soit elle ne se souvenait plus de rien, soit elle était morte.

J'aurais pu prier pour que la dernière option soit la bonne. Mais les policiers se sont mis à s'agiter dans tous les sens. Je suis resté plusieurs jours sans en voir un seul. Alors quand ils sont revenus, avec de nouvelles informations... J'ai compris. Elle était en vie, et capable de leur dire tout ce qu'ils voulaient savoir.

Et là, j'ai su que je ne m'en tirerais pas. Mon destin était scellé comme j'avais scellé le sien il y a des années. Je n'avais plus qu'à attendre mon procès pour être condamné à des années en cage. Je sais que je n'en sortirais pas vivant, mais je vais m'assurer qu'elle non plus.

Je me doute qu'elle va être bien protégée, bien planquée derrière une nouvelle identité. Ça prendra le temps que cela prendra. Je saurais être patient pour mener à bien mon œuvre. 

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