Chapitre 8

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Je me réveille difficilement, je veux me frotter les yeux mais je n'y arrive pas. Mes bras sont engourdis. Une couverture me recouvre le corps, je ne reconnais pas la chambre où je me trouve.

Soudain tout me reviens en mémoire, comme un film en accéléré. Merde Laura ! Je veux me redresser mais je me rends compte d'un léger détail.

Je suis attachée ! En étoile, bras et jambes écartées et accrochées à chaque extrémité du lit par des liens en cuir (pour ne pas laisser de marque je suppose).

Hum, je présume que ma punition va commencer incessamment sous peu. Ça ne pourrait pas être pire.

...

Ok j'ai rien dit, ça peut être pire, je suis en SOUS-VÊTEMENTS !

La porte de la chambre s'ouvre, ils rentrent tous les deux. Ils sourient en parfaite synchronisation en constatant que je suis réveillée.

- Bien, maintenant que la princessa est réveillée nous allons pouvoir commencer je pense. Débute Giovanni. Récapitulons les désobéissances et les bêtises de mademoiselle Kelia. Voyons voir, par où commencer ? Par ordre chronologique je suppose. Tu t'es enfuie.

- Tu as passé la frontière clandestinement.

- Tu t'es enfuie une seconde fois à Billings

- Tu m'as manqué de respect et essayé de te débattre. Poursuit Flavio.

- Tu as hésité à te soumettre, désobéit à un ordre direct et pire, tu t'es refusée à moi.

Je crois que je vais passer un sale quart d'heure.

- Ce qui nous fait à peu près huit punitions à rattraper si j'ai bien compté.

Je déglutis, leurs yeux sont plus sombres qu'il y a quelques minutes. Ils ont l'air vraiment dangereux et très, très en colère. Giovanni se penche et d'un coup la couverture m'est retirée. Mon cœur loupe un battement, je suis presque nue devant eux.

- Nous allons discuter de quelques punitions. Nous aviserons en fonction de ton comportement. Tu as de la chance.

Il marque une pause, je ne me considère pas vraiment comme chanceuse. Résumons : ils viennent de me retrouver, je suis de nouveau à leur merci, je suis quasiment nue, solidement attachée et je vais avoir le droit à plusieurs bonnes corrections...

C'est sûr, j'ai beaucoup de chance ! Il reprend me coupant dans mes réflexions.

- Nous sommes encore aux Etats-Unis et nous devons passer la frontière. Si nous avions été chez nous, tu serais déjà bien amochée.

- Espérons que ton « amie » saura fermer sa gueule, sinon je ne donne pas cher de sa peau... Ni de la tienne. Complète Flavio.

Hum, un peu de temps en plus ce n'est pas si mal, ils vont peut-être se calmer. Flavio part s'assoir dans un fauteuil pendant que le boss se pose près de moi, sa main se balade sur mon corps. J'ouvre la bouche pour protester mais un regard glacial m'en dissuade.

- Maintenant que nous avons toute ton attention je vais t'expliquer ce qu'il va se passer. Au cas où les flics viendraient fouiller dans nos affaires. Tu es ma nièce. Il sort ça comme si c'était une évidence.

Je le regarde abasourdie, qu'est-ce qu'ils ont été inventé comme histoire. C'est pas crédible du tout ! Un oncle que je ne connaissais pas il y a trois ans.

- Nous nous sommes rencontrés pendant ton voyage au Mexique il y a deux ans. Tu connaissais mon existence et moi la tienne mais nous ne nous sommes jamais rencontrés avant parce que ta mère ne m'aimait pas.

Evidemment que me mère ne l'aurait pas aimé ! Avoir un frère qui kidnappe des enfants, participe activement à toutes sortes de trafics et tue des centaines de personnes ! Qui voudrait de lui !

- Aie !

J'en avais presque oublié sa main qui vient de me pincer brutalement la cuisse.

- Cesse de me regarder comme ça ! Ou tu préfères je te mette un bandeau sur les yeux.

Je baisse les yeux, tirant légèrement sur les liens dans l'espoir de chasser sa main baladeuse. Peine perdue évidemment !

- Bien, donc quand nous nous sommes rencontrés, je t'ai proposé de garder mon fils pour te faire de l'argent et en même temps je te faisais visiter les environs. Comme ça nous avons pu apprendre à nous connaitre.

- Et comment vous expliquez que vous soyez venu me chercher de force ici ? Pas très crédible !

En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, il se retrouve à califourchon sur moi, une de ses main entourant fermement ma gorge l'autre tirant mes cheveux pour l'exposer un peu plus.

- On dirait que tu as envie d'aggraver ton cas, je suis revenue pour que tu gardes mon fils cet été. Et comme ta survie et celle de ton amie dépendront de ton talent d'actrice devant les flics, quelque chose me dit que tu vas devenir très crédible. As-tu retenus ce que je viens de dire ?

J'hoche docilement la tête, pas la peine de l'énerver. Il fait un signe à Flavio toujours dans son fauteuil. Ce dernier se lève et part vers l'armoire. Je l'entends fouiller un moment avant de revenir. Giovanni me fait un sourire sadique et attrape un morceau de tissus de sa poche arrière. Maintenant solidement ma tête, il attache le bandeau me coupant la vue.

Je m'apprête à crier mais dès que j'ouvre la bouche je sens qu'on force quelque chose dedans. C'est assez gros et m'empêche de fermer la bouche. L'objet est attaché derrière ma tête.

- Ceci, princessa, est un bâillon boule, ça t'empêchera de parler et étirera ta mâchoire. Ce n'est pas fait pour être agréable. Nous devons partir un moment. Réfléchit bien à la suite, et surtout à ton comportement envers nous. Il se pourrait que je remplace ce bâillon à notre retour.

- Bienvenue en enfer Kelia. Ajoute Flavio.

Le Prix de la LibertéWhere stories live. Discover now