Chapitre 29

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J'ouvre la porte de la chambre pour tomber nez à nez avec Giovanni assis sur mon lit. Je déglutis alors qu'il me regarde calmement dans les yeux. L'un de ses sourcils se redresse et sans aucune parole je comprends ce qu'il veut. Je m'avance légèrement pour fermer la porte avant de me rapprocher de Giovanni. Toujours sans le quitter du regard je me place face à lui pour m'agenouiller et me mettre dans la position qu'il m'a apprise, et seulement à ce moment-là je baisse les yeux.

Il se lève et me tourne autours. La tension monte d'un cran, je ne sais pas ce qu'il fait dans ma chambre mais quelque chose me dis que ce n'est pas bon signe.

- Tu sais Kelia, j'ai trouvé une nouvelle technique d'interrogatoire pendant ton absence. Je vais donc me faire un plaisir de l'essayer sur toi. Déshabille-toi. Il articule lentement.

Je retire docilement mon tee-shirt et je me lève pour retirer mes baskets et le short. Avant que je n'aie eu le temps de m'agenouiller de nouveau, il reprend la parole pour me donner une nouvelle consigne.

- Va t'allonger sur le lit, sur le dos, bras et jambes en croix.

Aussitôt ordonné, aussitôt exécuté. Je me retrouve sur le lit à attendre son interrogatoire. Je me disais bien que ce n'était pas normal qu'il m'ait congédié sans rien dire. Il préparait son coup pour plus tard.

C'est quand il a fini de m'attacher aux barreaux du lit que je comprends pourquoi j'ai un lit en fer forgé. Il lui offre des attaches solides et diverses. Je me demande bien ce qu'il a pu trouver comme nouvelle technique.

Pendant un an, je l'ai vu torturer des hommes de bien des façons. Il commence toujours par menacer les proches, montrer leurs photos, donner leurs adresses... Avant de passer à des choses plus sérieuses, arrachage d'ongle, doigts amputés, corps frappés, brulés, électrifiés, mutilés... Des corps qui ne ressemblent plus à rien quand Giovanni et ses hommes ont finis de s'occuper d'eux. Des corps dont il se débarrasse sans scrupules, ni remords au beau milieu du désert. Des corps qui finissent par disparaitre après le passage des charognards.

Et moi, pauvre petite fille, obligée de regarder ce spectacle macabre, attachée au début. J'ai pleuré quand j'ai vu de quoi ils étaient capables. J'ai vomis, plus d'une fois devant ce déchainement de brutalité. J'ai perdu connaissance aussi lors d'interrogatoires trop violents. Il arrêtait ses tortures dès que je fermais les yeux pour mieux les reprendre quand on me les faisait rouvrir. Aucun de mes cris n'était toléré ou je finissais bâillonnée devant tous les hommes de Giovanni.

Mais à chaque fois il décidait de m'emmener, dans ces entrepôts sombres, sentant le sang, l'urine et la mort. Pour que je m'y habitue, puisque j'allais rester avec eux. Après avoir vu de quoi ils étaient capables, aucun d'eux ne pensait que j'aurais le cran de m'échapper. J'avais finis par me résigner à assister en silence à ces fameux interrogatoires, encadrée par les hommes de Giovanni, espérant que ça ne dure pas trop longtemps.

La voix de Giovanni me ramène au présent, se rendant surement compte que je n'étais plus avec lui.

- Sais-tu à quoi sert cet objet ?

L'objet qu'il tient dans la main ressemble aux sextoys que j'ai aperçus dans son bureau. Mais je ne sais pas à quoi il sert, alors, de la tête, je lui fais signe que je n'en ai aucune idée. Il ne semble pas en être étonné alors il m'explique.

- Couramment, on appelle ceci une baguette magique. Drôle de surnom, en réalité, c'est un objet très efficace pour procurer un orgasme.

Il marque une longue pause. Provoquer un orgasme ? En quoi cela peut-être une punition ? Je ne comprends décidément pas où il veut en venir. On dirait qu'il n'a pas épuisé son stock d'idées en ce qui me concerne.

Le Prix de la LibertéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant