Chapitre 12

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Chacun reprend sa place et la policière reprend ses questions. Je lui raconte la soirée, enfin la version de Felipe. Elle ne semble pas dupe mais ne fait pas de commentaire. L'agent Carlson enchaine.

- Si elle était fortement alcoolisée, comment expliques-tu qu'elle se souvienne de ce qu'il s'est passé ?

Je ne me démonte pas et lui répond ce qu'il me passe par la tête.

- Tout le monde ne réagit pas à l'alcool de la même façon.

- Donc tu maintiens ta version ?

- Oui !

J'essaie de paraitre sûre de moi mais au fond, je sais bien qu'il ne croit pas un mot de mon histoire.

L'agent Martinez intervient.

- De quoi as-tu peur Kelia ?

- De beaucoup de choses, comme tout le monde.

- Giovanni te fait peur ?

Evidemment qu'il me fait peur, il veut me torturer et me tuer !

- Non.

- Et ses hommes ?

- Non plus, enfin un peu au début mais ça va.

Les deux agents se regardent et sortent de la pièce sans un mot. Ils reviennent peu de temps après en disant qu'ils souhaitent faire une confrontation.

Je regarde Felipe pour savoir de quoi ils parlent, il semble tendu comme si cette idée ne lui plaisait pas du tout.

Un autre agent arrive avec... Laura...

Ils la placent face à moi, elle a les yeux rougis, signe qu'elle a pleuré. Non, je ne vais pas pouvoir mentir aussi facilement face à elle ! Les agents ne disent rien, c'est Laura qui prend la parole.

- Pourquoi Kelia ? Pourquoi mentir ?

Je reste silencieuse un moment, d'un coup de coude Felipe m'invite à lui répondre sans faire de vagues.

- Je ne mens pas, Laura. Tu sais ce qu'il s'est passé.

- Ils m'ont agressée, déshabillée et droguée, tu en as été témoins Kelia, je t'en prie, dis la vérité !

- Ils ne t'on rien fait Laura, tu as juste eu un peu peur, ils sont impressionnant quand on ne les connait pas.

Elle me lance un regard accusateur que je ne peux soutenir. Les policiers ne perdent pas une miette de notre échange.

Felipe semble perdre son calme, il sent que le mensonge ne tiendra pas longtemps.

- Bien, nous n'avons plus rien à faire ici, Kelia, je te ramène auprès de ton oncle.

L'agent Carlson s'interpose.

- Je crois que ces jeunes filles n'ont pas fini de discuter. Asseyez-vous.

Felipe se rassoit, en colère, il a surement des ordres et cela ne tourne pas comme il l'entend. J'ai un mauvais pressentiment. Laura me regarde suppliante.

- Je suis désolée Laura, je dis la vérité.

Elle commence à pleurer et je n'ai qu'une envie c'est de la prendre dans mes bras.

La porte du bureau s'ouvre avec fracas et un policier entre un peu paniqué.

- Chef ! On a une alerte au tireur fou à Central Park !

Mes oreilles bourdonnent, il n'a pas fait ça ? Il n'a pas donné l'ordre à ses hommes de tirer sur la foule ? Felipe ne parait pas surpris. Les agents nous congédient et je le laisse me tirer jusqu'à sa voiture sans réagir.

Je suis dans un état second, pourquoi ? Qu'est-ce que j'ai fait ? Pitié, faite qu'il n'y ai pas de morts !

C'est Flavio qui ouvre la portière et me porte dans l'ascenseur. Il me fait assoir sur un fauteuil et me regarde étrangement.

Giovanni arrive et me gifle violemment. Je reviens sur terre et le regarde méchamment. Je me lève pour le frapper mais il est plus rapide que moi. Il tord mon bras dans mon dos et me met à genoux.

- C'était seulement, une diversion, un avant-gout de ce qu'il pourrait se passer si jamais tu venais à parler. N'essaie plus jamais de me frapper princessa. Les conséquences pourraient être terribles.

Il me laisse par terre et part s'enfermer dans son bureau avec Flavio et Felipe.

Marco me relève sans douceur pour m'amener dans la cuisine. Je prépare le repas mécaniquement, j'aimerais tellement allumer la télévision, juste pour savoir si il y a des morts.

- Kelia ! Ici !

La voix froide et forte de Giovanni m'interrompt dans mes pensées. J'accours presque dans le bureau de Giovanni, m'agenouillant par réflexe. Putain d'emprise, je lui obéirais aveuglément.

- Laura a beaucoup trop parlé et les flics ne sont pas dupes. Ils ne vont pas lâcher l'affaire alors nous allons te ramener au Mexique le plus rapidement possible.

Il semble tellement en colère que je n'essaie même pas de relever la tête. Flavio continu pendant que Giovanni se calme pour éviter de me frapper.

- Malheureusement, te mettre dans un avion dès ce soir éveillerai encore plus leurs soupçons alors tu vas continuer d'être une gentille fille sage. Compris ?

- Oui monsieur.

Flavio me congédie de la pièce mais avant que je sorte, Giovanni me lance une dernière phrase qui me glace le sang.

- Il n'y a eu que quelques blessés aujourd'hui, mais si les flics n'abandonnent pas l'affaire, il risque d'y avoir des morts. Ne joue pas avec mes nerfs princessa.

Je sors précipitamment du bureau ne pouvant en entendre plus.

Recroquevillée dans un fauteuil, j'attends d'avoir la permission pour aller dormir. Le repas s'est passé dans le silence, vite expédié.

Flavio se présente devant moi et me tends sa main. Je fronce les sourcils et un claquement de langue me rappelle qu'il n'aime pas attendre. Je lui donne ma main et il me tire hors du fauteuil pour m'amener dans la chambre.

Je me change devant lui, toujours honteuse mais n'ayant de toute façon pas le choix. Une simple nuisette me sert de pyjama. Flavio me désigne le lit, je me couche et je m'attends à ce qu'il s'assoit sur le fauteuil jusqu'à ce que je m'endorme comme il le fait normalement.

Cependant, il entreprend de retirer sa veste. Anxieuse, je surveille le moindre de ses mouvements. Un à un, il ouvre les boutons de sa chemise, je retiens mon souffle. Il est plutôt bien bâtit, je détourne les yeux quand il retire sa ceinture.

Je ferme les yeux en rougissant, j'entends la porte de la salle de bain se fermer alors j'essaie de dormir. Trop stressée, je me tourne sans trouver le sommeil. Le lit s'affaisse et je stoppe tout mouvement.

Flavio vient de s'allonger dans le lit, je sens son corps chaud à quelques centimètres de moi. Je retiens mon souffle quand il me tire vers lui, il est en caleçon.

Mon dos se retrouve contre son torse brulant, je frissonne. Sa main fait des cercles sur mon ventre et je commence à lutter contre le sommeil.

- Dors princessa.

Il ordonne, j'obéis.

Le Prix de la LibertéWhere stories live. Discover now