Chapitre 2

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Suite flash-back

7h, il fera bientôt jour, il faut que je réussisse à me cacher. Le problème du noir c'est qu'en plus de ne pas être discret en journée, c'est que je risque d'avoir très chaud. Je me cache dans le buisson le plus proche à chaque fois que j'entends une voiture mais je ne peux pas rester statique toute la journée. Je ne peux même pas me cacher dans un bâtiment abandonné, c'est là qu'ils chercheraient en premier. Je n'ai aucune idée du lieu où je me trouve.

10h, je n'ai presque plus d'eau, j'ai mal aux jambes, je suis en sueur. Mais j'entends le bruit d'une ville non loin. J'ai failli me faire repérer plusieurs fois, mon niveau d'adrénaline n'est toujours pas descendu. C'est surement ce qui m'aide à tenir.

Je finis par arriver dans la ville, mais je me cache aussitôt, je viens de reconnaitre un de mes geôliers ! Ma respiration s'accélère, mon cœur aussi. Je me tapis dans un recoin sombre en le surveillant. Un autre homme vient le rejoindre, ils discutent un moment avant de repartir chacun de leur côté. Je m'assure de ne plus les voir pour sortir et chercher à manger.

Je grignote quelques fruits, j'ai réussi à trouver un peu d'eau. Maintenant il faut que je rejoigne les Etats-Unis sans me faire repérer. J'y ai réfléchit, je ne peux pas prendre l'avion, ni le train, je ne peux pas non plus voler une voiture. Il faut donc que je passe la frontière à pied... Cela risque de ne pas être facile !

Le boss connait mes deux meilleurs amis, il a déjà dû envoyer plusieurs de ses hommes chez eux et chez moi. Mais il me reste un atout dans ma manche ! Une personne qu'il ne connait pas et qui pourrait me sortir de là. Il faut juste que je réussisse à la contacter.

Par chance, la ville dans laquelle j'ai atterrie est assez grande et je finis par tomber sur un cyber café. Capuche sur la tête, cheveux devant les yeux, je demande l'accès aux ordinateurs. Un poste vient justement de se libérer. Je m'empresse de me connecter, mais il faut que je crée une autre adresse mail. La connexion rame et il me faut un peu de temps pour finaliser mon inscription. Je la contacte par son forum, les jeux auxquels on joue en utilisant notre code secret. J'essaie de lui expliquer où je me trouve en donnant le nom de magasins, et des lieux approximatifs.

Elle me répond finalement au bout de quelques minutes. Cette personne se trouve justement en voyage d'affaire au Mexique, et devait rentrer aujourd'hui. Il lui faut une bonne demi-heure pour me localier et nous convenons qu'un lieu de rendez-vous le soir même.

J'ai angoissé tout l'après-midi, j'ai réussi à me trouver un coin tranquille pour attendre. Plusieurs fois j'ai vu ou cru voir les gardes de ma prison, heureusement aucun ne m'a reconnue.

23h, une voiture se gare dans la rue où je me trouve. Un homme en sort, il observe les alentours, il ne voit personne d'autre. D'un coup, il émet un long sifflement. C'est le signal, je m'avance silencieusement vers lui. Il me fait signe de monter et de me taire.

C'est encore dans le silence qu'il démarre la voiture et prend la direction de la sortie de la ville. Je prends le temps de l'observer longuement, il n'a presque pas changé. Quand nous arrivons sur la route déserte, il engage la conversation.

- Bonsoir Kelia, ça fait longtemps.

- Salut Alex, oui, quelques années...

Nous nous observons un moment en silence.

- Je suis désolée de te revoir en ces circonstances Alex, mais il n'y avait que toi qui pouvais m'aider.

- Je sais, j'ai réussi à te trouver des faux papiers pour passer la frontière.

Grand et athlétique, Alexander est un hacker qui travaille pour une grande boite technologique. Brun aux yeux verts, nous nous sommes rencontrés quand nous étions petits. Nous n'étions pas dans la même école mais nous sommes devenus des frères de cœur. Nous nous retrouvions à l'abri des regards indiscrets et nous avons toujours gardé notre amitié secrète.

Nous étions très proches mais nous ne nous sommes plus revus depuis le décès de mes parents. Nous avons seulement gardé contact par internet, de temps en temps.

Je commence donc à lui raconter ce qui est arrivé depuis le décès de mes parents jusqu'à mon évasion du manoir. Alex m'écoute attentivement.

- J'ai entendu parler de lui, il protège bien ses affaires, la police n'a jamais réussi à faire de lien entre lui et les crimes qu'il a commis. Il sait comment assurer ses arrières et il ne te laissera pas tranquille !

- Je sais, mais je vais tâcher de l'éviter le plus longtemps possible. Mais pour ça il faut que je réussisse à atteindre les Etats-Unis.

- On arrivera à la frontière dans une heure, je vais te laisser dormir, tu en as besoin.

- Dis que j'ai une sale gueule aussi !

- T'as une sale gueule, alors dors !

Je lui tire la langue avant de me retourner sur mon siège, je suis épuisée, sans doute le contre coup de ma fuite. Je m'endors en quelques minutes bercée par le son du moteur. 

Le Prix de la LibertéWhere stories live. Discover now