Chapitre 23

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Je me réveille allongée sur le ventre, dans le noir. Doucement je bouge mes membres un par un. Mon dos me fait mal mais ça reste supportable. C'est mon épaule qui est la plus douloureuse. En la touchant je me rends compte qu'un gros pansement recouvre la brûlure.

Une chose est sûre je ne supporterai pas ça une deuxième fois ! J'ai maintenant trois pansements et aucune idée de ce qu'ils m'ont fait avant que je ne tombe dans les pommes, ou même après. Je ne me risquerais pas enlever les bandages, si ils sont là c'est surement pour une bonne raison.

Au moins maintenant je peux bouger sans entrave. J'en profite pour marcher un peu, je ne sais pas jusqu'à quand je pourrais le faire. J'avance à tâtons pour ne pas prendre la table par mégarde.

Je m'étire longuement pour soulager mes muscles endoloris. Je suis réveillée depuis longtemps mais je suis toujours seule dans le noir. Aucun bruit ne me parvient de l'extérieur. J'ai l'espoir de penser que le plus dur est passé.

Si il y a une chose dont je suis à peu près certaine c'est que ça fait plus d'une journée que je suis dans cette pièce. Honnêtement, j'espère même que ça fait plus de deux jours.

J'ignore mon ventre qui crie famine et je me concentre sur autre chose. Je me repasse mes quelques mois de liberté loin d'ici. Est-ce que ça en valait la peine ? J'ai visité beaucoup d'endroits mais je passais mon temps à fuir.

Stacy et Bryan me manquent, j'aimerais tellement les revoir ou au moins les entendre. Plus d'une fois j'ai voulu les appeler mais j'ai supposé qu'ils les surveillaient. Maintenant je regrette de ne pas l'avoir fait.

Je réfléchis à ce que pourras être ma vie après ces punitions. Je ne sais même pas si je vais m'en sortir en vie. Il faut que je garde espoir. Je ne peux pas me laisser abattre si facilement.

Ils ont été plutôt doux avec moi entre chaque punition. Le contraste est perturbant. Je sais que je n'ai qu'une option si je veux que tout se termine bien. Giovanni me l'a dit dès le début, je dois me soumettre à lui. Mais cette fois-ci pas que physiquement. Je dois lui appartenir corps et âme.

Il ne me laissera pas tranquille tant qu'il pensera que je risque de lui désobéir. C'est l'abandon qu'il recherche, il attend que je m'abandonne à son pouvoir.

Ça fait certainement des heures que je suis réveillée mais dans le noir. Serait-ce une nouvelle forme de punition ? Ou peut-être que je me suis simplement réveillée pendant la nuit. Je suis complètement déconnectée de la réalité.

La lumière finie par s'allumer m'obligeant à fermer les yeux. La lumière a beau être faible il me faut un moment pour m'y habituer. La porte s'ouvre dans un grincement faisant apparaitre Giovanni.

Il porte toujours la même chemise, soit nous sommes toujours au premier jour soit il a une chemise exprès pour rentrer dans cette pièce. Il apporte une assiette de purée peut-être avec une cuillère et dans l'autre main une chaise.

Je n'ose pas bouger de peur de faire une bêtise. Je reste assise sur le matelas à l'observer en silence. Il s'assoit sur la chaise et pose l'assiette sur la table.

- A genoux.

Il murmure pourtant je l'entends distinctement et mon corps réagit automatiquement. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire je suis à genoux dans la position qu'il m'a apprise. Jambes légèrement écartées avec les mains dessus, la tête haute mais les yeux baissés.

Je sens sur moi le regard fier de Giovanni. Je n'ai pas besoin de le voir pour savoir qu'il est satisfait de mon obéissance.

- Viens ici, à quatre pattes princessa.

Je me raidis mais je ne désobéis pas. Je m'avance doucement vers lui, à quatre pattes. Je me remets à genoux arrivée devant lui. Je l'entends récupérer l'assiette et il présente rapidement la cuillère devant la bouche.

Je suis résignée, ils ne m'ont pas laissée manger seule une seule fois alors j'imagine que je n'y échapperais pas cette fois encore. C'est bon, je reconnais la main de Maria derrière ce plat, elle n'a pas oublié ce que j'aime. Son hachis-parmentier est délicieux.

Giovanni caresse ma tête après avoir satisfait mon estomac. Il examine mes pansements délicatement. Il me relève pour m'assoir sur la table, le métal froid entre en contact avec mes fesses.

Il caresse mon corps, je frissonne. Il prend mes seins dans ses mains chaudes et trace des cercles dessus. Il caresse mes tétons et je retiens de justesse un gémissement. Mon pouls s'accélère, il le sent. Il embrasse mon cou, je découvre que cette zone est particulièrement sensible. Cette fois je ne peux retenir mon gémissement.

Il m'embrasse sur la bouche et mordille ma lèvre. Instinctivement j'entrouvre mes lèvres, Giovanni en profite pour glisser sa langue dans ma bouche. Il domine le baiser et je ne sens pas ses mains qui descendent.

Je ne réagis pas, je suis totalement sous son emprise. Il passe ses doigts sur mon intimité sans être étonné de la trouver mouillée. Giovanni s'écarte de moi souriant, il embrasse ma joue, récupère l'assiette, la chaise et sors en me laissant pantelante sur la table.

Je ne réalise pas tout de suite ce qu'il vient de se passer. Hébété je reste assise sur la table en reprenant mes esprits. Merde, je viens de me laisser faire, mais totalement ! J'étais sous son emprise.

Je ne réalise maintenant que si il avait voulu aller plus loin je ne l'en aurai pas empêché. C'est lourd de sens pour moi. Ça signifie que je suis sous son emprise, presque totalement. Il ne manque pas grand-chose pour qu'il me contrôle entièrement.

La lumière est restée allumée alors j'en profite pour examiner mon corps. J'ai plusieurs bleus des cuisses jusqu'en haut du dos. Un pansement recouvre ma hanche jusqu'au nombril du côté gauche, j'en ai un autre dans le bas du dos mais du côté droit et le dernier sur mon épaule gauche.

Je tâtonne celui sur mon épaule, il est encore douloureux. Je ne sais pas ce qu'ils m'ont fait mais quelque chose me dis que je ne vais pas apprécier le résultat. Tient, la lumière s'éteint.

Je rejoins le matelas à tâtons pour faire une petite sieste, je n'ai que ça à faire de toute façon. 

Le Prix de la LibertéWhere stories live. Discover now