Chapitre 20

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L'attente, encore et toujours. C'est ce qui va me paraitre long pendant les huit jours à venir. Patienter entre deux punitions sans savoir s'il s'est écoulé dix minutes, une heure ou plus.

Par chance il ne fait pas trop froid dans la pièce, juste ce qu'il faut pour ne pas que je tremble. Quelques frissons font quand même leur apparition.

J'attends de savoir ce qu'il va se passer dans peu de temps. Si je suis attachée c'est que ça ne va pas me plaire, pas du tout même.

La lumière finit par s'allumer, éblouie je ferme les yeux pour les ouvrir tout doucement. J'entends le bruit de la serrure, puis la lourde porte qui s'ouvre. Giovanni entre, les bras chargés, il prend son temps. Il dépose ce qu'il tient sur la table. Un à un je distingue ce qu'il tenait. Un fouet, un martinet, un bout de bois assez long et une ceinture.

Il retrousse les manches de sa chemise, tranquillement, il a envie de prendre son temps pour s'amuser avec moi. Il m'observe, sereinement, comme si il connaissait déjà l'issue de ces huit jours. Comme si il pouvait déjà prédire la façon dont cela finira.

Il caresse ma joue avant de parler.

- Nous t'avons protégé Kelia, tu avais tout. Mais tu as décidé de tout gâcher. Tu vas payer les conséquences de tes actes princessa. N'oublie pas que tu as accepté cette punition.

Il marque une pause, trace les contours de mon corps. Je frissonne à ses caresses. Et il reprend son monologue.

- Je ne veux pas connaitre tes raisons, ni avoir tes excuses. Je veux que tu me prouve que je peux maintenant te faire confiance et que tu ne recommenceras plus. A la fin, tu m'appartiendras corps et âme.

Il m'embrasse la joue et prend le martinet sur la table.

- Je vais te redonner les règles, une seule fois et je veux qu'entre chaque coup tu m'en récite une. Jusqu'à ce que j'estime que tu ne les oublieras plus jamais. Tu as compris princessa ?

- Oui monsieur.

Je tremble en attendant qu'il les énumère et que la punition commence. Je peux déjà prédire qu'elle durera longtemps, assez pour briser ma résistance dès les premières heures.

- Première règle : tu obéis et tu m'appelle monsieur. Deuxième règle : tu ne parles pas sans permission. Troisième règle : tu ne sors pas de cette maison. Quatrième règle : tu ne dois jamais t'enfermer seule dans une pièce. Cinquième règle : tu dois tout me rapporter, tout ce que tu vois ou entends. Sixième règle : tu ne dois jamais me mentir. Septième et dernière règle, la plus importante : tu me dois ta soumission totale, à moi et à moi seul. Récite les toutes une fois pour me montrer que tu as compris.

- Je vous obéis et vous appelle monsieur, je ne parle pas sans permission, je ne sors pas de la maison, je ne m'enferme pas dans une pièce, je dois vous rapporter tout ce que je vois et entends, je ne dois jamais mentir et je vous dois ma soumission totale.

- Bien nous allons pouvoir passer à la suite princessa. Rappelle-toi, un coup, une règle.

Il commence avec un coup sur mes fesses, je récite la première règle, un autre coup, la deuxième règle et ça continue, toujours dans le même ordre.

Mes fesses me chauffent, la douleur s'intensifie et Giovanni me regarde, fier. J'ai récité toutes les règles deux fois, seize coups en tout, uniquement sur mes fesses. Il pose le martinet sur la table, je soupir de soulagement.

Mes bras commencent à me faire mal, la position n'est pas agréable. Le métal des menottes me cisaille les poignets, me défiant de tirer encore dessus. Je sursaute quand la main de Giovanni caresse mes fesses. Il n'a pas décroché un mot depuis le début.

Je retiens ma respiration quand il se dirige de nouveau vers la table, la main au-dessus de ses instruments de torture. Elle s'arrête au-dessus du fouet. Pour en avoir déjà fait l'expérience je sais qu'il le manie très bien et que les coups vont être encore plus douloureux.

Le premier coup tombe sur mon dos, je lui serais presque reconnaissante d'épargner ce traitement à mes fesses déjà bien endolories. Je récite de nouveau la première règle, les coups s'enchainent, de plus en plus rapidement. Je les répète pour la troisième fois quand je perds le fil à cause de la douleur intense.

En représailles un coup, plus fort que les autres tombe sur mes fesses.

- Eh bien Kelia, les ordres étaient pourtant clairs. Pour la peine recommence à la première.

Je pleurs de douleur, les coups recommencent et je prends garde de ne pas me tromper encore une fois.

- Je ne dois jamais vous mentir.

Le dernier coup tombe, pile sur mon entrejambe. Je hurle de douleur avant de réciter la dernière règle.

- Bien, nous allons faire une petite pause.

Il détache mes mains du crochet sans enlever les menottes et me pose sur le matelas. Il caresse mes cheveux avant de sortir de la pièce.

Je reste assise, les jambes encore écartées, pleurant à chaudes larmes. Je m'écroule de fatigue sur le matelas et je ferme les yeux.

Je sursaute quand la porte se rouvre, est-ce que j'ai dormi ? Je n'en ai aucune idée, j'ai toujours aussi mal, si ce n'est plus. Mon corps s'est refroidi en tout cas, je grelotte.

Flavio me redresse sans problème, il porte un verre avec une paille à ma bouche. Je m'empresse de boire sans faire d'histoire, inutile de le contrarier. De la soupe de tomate, bien chaude, ce doit être mon repas, de ce midi, ou de ce soir, je n'en ai aucune idée. Ils ont tous les deux pris le soin d'enlever leur montre avant d'entrer.

Flavio me relève et me rattache à la chaine. Je suis de nouveau suspendue, toujours nue face à lui. Il se dirige vers la table et prend la ceinture. Je déglutis difficilement.

- Les règles ne changent pas princessa, un coup, une règle.

Je serre les dents pour contenir la douleur, je sais déjà que Flavio ne retiendra pas ses coups.

Le premier tombe sur mes fesses, le second sur mon dos, et il alterne. Ne tapant jamais au même endroit. Les coups de ceinture sont douloureux, et j'avais sous-estimé la force des coups de Flavio.

Première série de règles finie, il me laisse souffler un peu avant de recommencer. Après la cinquième, le coup tombe sur mon intimité avec force, je crie et bafouille la règle. Le coup retombe au même endroit et Flavio me demande de redire la sixième règle.

Le coup suivant claque sur le haut de mes cuisses, là où la peau est fine. Je récite la dernière règle en pleurant.

- Je suis fier de toi princessa, tu apprends vite.

Il embrasse le sommet de mon crâne et caresse mes joues pour essuyer mes larmes.

- Je vais laisser la badine à Giovanni, il la manie bien mieux que moi.

Il détache la chaine et me porte pour m'allonger sur le matelas. Il caresse mes cheveux, je ferme les yeux, le sommeil me gagne. Je suis surprise par tant de douceur de sa part après les coups qu'il vient de me mettre.

Je n'ai pas le temps d'approfondir la réflexion que le sommeil m'emporte.

**********

Bonjour ! 

J'espère que ce chapitre vous a plu et que le début de la punition ne vous déçoit pas ;)

Certains d'entre vous se posent des questions sur la position de Flavio. Il se trouve que dans les relations dominants/soumis les autres dominants ont le contrôle du soumis avec l'accord de son maître. 

Ici Giovanni est donc considéré comme le maître de Kelia et Flavio est un dominant, il a donc une certaine autorité sur Kelia, avec l'approbation de Giovanni. C'est utile et nécessaire quand Giovanni est occupé ou qu'il n'est pas là.

Ensuite, il est vrai que je ne l'ai pas précisé au début de l'histoire mais je ne mettrai pas de photo des personnages, je préfère vous laisser les imaginer. Moi-même je n'ai pas d'idée précise sur leur physique. 

Prochain chapitre dans 3 jours :)

A bientôt !

Le Prix de la LibertéWhere stories live. Discover now