Chapitre 18

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Mes yeux papillonnent pour s'habituer à la lumière du jour. Je suis groggy, je tourne ma tête dans tous les sens et m'étire pour dissiper les effets du somnifère. Quand je suis à peu près réveillée, j'analyse la pièce dans laquelle je me trouve.

Elle ressemble à celle de la dernière fois, le lit est identique, tout comme l'armoire et le bureau. Un regard vers la fenêtre me montre que celle-ci est pourvue de solides barreaux. La porte à gauche du lit doit surement mener à la salle de bain. Je ne peux que constater qu'il manque quelque chose d'important, à savoir une serrure.

La porte qui mène au couloir semble solide et possède évidement une serrure, voir même plusieurs ! Un coup d'œil à ma cheville me montre que le bracelet à fait son retour. Je ne peux qu'espérer qu'il n'a pas fait mettre de nouvelles inventions dessus comme un micro.

Résignée à accepter ma punition, ou plutôt mes punitions, si mes souvenirs sont exacts ils m'en ont promis huit. Savoir qu'ils ont l'intention de ma garder en vie me soulage et m'apeure. Je n'ai aucun doute sur le fait qu'ils sont très bon pour torturer quelqu'un sans le tuer.

Je ne peux rien faire d'autre qu'attendre tranquillement que quelqu'un vienne m'ouvrir. Pour tromper l'ennui je décide de fouiller la salle de bain.

Après plusieurs minutes de recherches infructueuses, je dois me rendre à l'évidence. Il n'y a rien qui pourrait me servir, pas la moindre trace d'un objet tranchant, coupant ou piquant. Aucun moyen de fuite non plus puisque après vérification il se trouve que ma nouvelle chambre se situe au moins au troisième étage.

J'entends les verrous de la porte s'ouvrir alors je m'assois sur le lit, face à la dite porte. C'est Marco qui entre, il m'analyse de la tête aux pieds avant de m'ordonner de la suivre. Je n'ai de toute façon pas le choix, il ne fait aucun doute que la forteresse est bien protégée et que je n'ai plus aucun moyen de fuite.

Rapidement nous nous retrouvons devant la porte en bois sombre menant au bureau de Giovanni. Marco frappe et une voix sombre et puissante nous demande d'entrer. Il ouvre la porte et me pousse à l'intérieur. Automatiquement je vais m'agenouiller près du bureau de Giovanni espérant ainsi calmer un peu sa fureur meurtrière.

Quand je lève les yeux je constate que Flavio et Giovanni me font face. Dominateurs, une aura sombre plane dans la pièce. Mon cœur s'accélère sachant ma dernière heure arrivée. Giovanni prend la parole, mais ce n'est pas pour dire ce que je pense.

- Nous avons décidé de ne pas te donner huit punitions Kelia. On a eu une bien meilleure idée.

Mon sang se glace, ils sont vraiment inventif, je n'ai aucune idée de ce qu'il m'attend.

- A la place ce sera huit jours de punitions.

La déclaration de Flavio me laisse sans voix. Huit jours de tortures ? 192h de tortures ? Je suis mal, très mal. Leur colère n'est pas du tout retombée. Ils vont me faire payer mes affronts.

- Nous commencerons à jouer demain matin princessa.

Giovanni me sourit, il s'approche de moi pour caresser ma joue avec délicatesse.

- N'oublie pas que tu as accepté cette punition Kelia.

Il m'embrasse le front comme l'aurait fait mon père.

- Profite bien de cette journée pour te reposer.

Ils me laissent sortir après cette dernière phrase. Encore sonnée par cette annonce, je déambule sans but dans les couloirs. Perturbée je me mets en quête de ma chambre. Au bout d'un long moment je finis par tomber sur Esteban qui se propose de m'y amener.

Je me recroqueville sur mon lit essayant de trouver un peu de sommeil pour m'apaiser. Faire une pause dans cette journée. Trop stressée, trop énervée je n'arrive pas rester tranquille. Je décide de prendre un bain chaud pour détendre mes muscles.

Je me rhabille d'un simple short et tee-shirt puisque mes sous-vêtements ont encore disparus et que j'ai déjà une bonne idée de ce qui m'attend si j'essaie de les remplacer.

Ne souhaitant pas rester seule je me lance à la recherche de Maria. Je commence par la cuisine, ce qui me rappelle que je n'ai rien avalé ce matin. Heureusement je la trouve en train de préparer le repas du midi.

Elle semble heureuse de me revoir, chaleureuse elle vient me prendre dans ses bras. Et forcément la leçon de morale commence.

- Tu n'aurais pas dû faire ça Kelia, Giovanni était furieux. Tu savais qu'il te retrouverait, alors pourquoi ?

- Il fallait que j'essaie Maria, ils commençaient à avoir trop d'emprise sur moi. Je ne pouvais pas rester sans rien faire.

Elle me regarde tristement, compatissante.

- Je ne sais pas quelle punitions il a prévu mais après ça tu ne recommenceras plus. Tu ne dois plus jamais penser à faire quelque chose de la sorte. Quelque jour après que tu lui aies échappé il parlait de te laisser à ses hommes avant de te prostituer. Tu as de la chance qu'il se soit calmé.

Je deviens livide, finalement j'ai peut-être gagné un peu au change. Maria est trop fidèle à Giovanni pour me venir en aide, je l'avais déjà compris l'année dernière. Elle a le même regard mécontent que la première fois où je lui ai fait part de mon envie de m'échapper.

Maria me prépare rapidement un chocolat et des tartines de confiture pour que je me remette de mes émotions de ce matin. Je prends mon temps pour manger ma gorge étant encore serrée par ces bonnes nouvelles.

Je passe l'après-midi dans ma chambre n'ayant envie de voir personne. Après une longue douche chaude je me suis mise à marcher de long en large dans ma chambre, essayant de me préparer mentalement à ce qui m'attend pour les prochains jours.

Je ne pense pas aux punitions que je vais devoir subir, je sais qu'elles auront pour but de me soumettre totalement, d'affermir l'emprise qu'ils ont sur moi. J'ai déjà peur de voir ce que je vais devenir ensuite. Totalement sous leur contrôle. Maria a certainement raison, dans huit jours je ne chercherais plus à m'enfuir, je serai leur prisonnière.

Je profite du repas que Maria m'a gentiment apporté, après tout peut-être qu'ils décideront de me priver de nourriture. Je me couche de bonne heure, essayant certainement en vain de trouver le sommeil.

Le Prix de la LibertéWhere stories live. Discover now