BONUS : Good girls turning bad

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NAOMI

Il m'emmerde.

Nan putain, il me fout la haine !

Parce que ce lycée, c'est moi qui le gère. Je sais qui sont les nouveaux, je sais qui sont les anciens. Les vrais et les faux. Les putes et les suiveuses. Les connards et les puceaux. Et surtout, je sais que moi et ma sœur, on est des Watson et que les Watson ne se font pas berner aussi facilement.

Mais il y a ce mec. Ce putain de mec assis près de la fenêtre qui remet toute mon existence en question.

Je mordille le bout de mon stylo tout en écrasant une boule de papier dans ma paume. C'est la seule façon à ma disposition pour libérer cette colère de merde que je risque de laisser exploser à tout moment.

Si papa m'entendais jurer là, il m'aurait privée de dessert pendant six ans.

J'ai beau avoir seize balais, je me fais toujours priver de quelque chose lorsque je transgresse les règles établies par les parents. Il n'y a qu'à moi que ça arrive. Parce qu'Eden - ma jumelle - et Loan - mon frère cadet - restent calmes à la maison et à l'école. Si seulement maman les voyait en dehors des cours...

Au moins moi, je suis authentique, putain.
Et faute à cela, ma grand-mère me demande sans cesse d'où je tire mon caractère merdique.
Demande à papa.

— Naomi. Lisez-moi donc la notice en bas de la page cent cinquante-six.

Je relève la tête vers mon enseignante de français et darde mon regard bleu dans le sien. Adoptant l'air le plus blasé de l'univers, je me penche un peu sur mon bureau pour lire d'une voix monocorde :

— « Les noms terminés en -al au singulier se terminent en -aux au pluriel. »

Devant mon ton pas du tout enthousiaste, les élèves se mettent à rire et la prof enlève ses lunettes pour me toiser, amusée.

— Vous avez l'air très heureuse d'être ici, mademoiselle.

— Mais bien sûr, raillé-je en forçant un sourire.

Tandis que j'appuie mon dos contre le dossier de ma chaise, je sens un regard brûlant trouer le côté de mon visage. Je profite de l'instant où la prof continue son cours et a le dos tourné pour pivoter brusquement ma tête vers le gars. Il ne détourne pas ses yeux chocolat lorsque je l'assassine en silence et encore moins lorsque sa voisine de table tente d'attirer son attention avec son soi-disant « numéro qu'elle n'a pas compris ». Il l'ignore royalement et conserve cette expression amusée qui m'agace en soutenant mon regard à 100%.

Et c'est ce qui m'énerve bordel.

Il est arrivé il y a deux mois et il se croit déjà quelque chose. Il a été accepté dans la putain d'équipe de rugby et il se pense cool. Il s'est lié d'amitié avec toute la team et il se croit tout puissant.
Je vais le finir.

Parce que ce n'est pas parce qu'il s'appelle Lewis qu'il va me supplanter.

Ce n'est pas parce que son père a de l'argent que ça lui donne le droit de prendre une place qui ne lui revient pas. Puis de toute façon, ce n'est pas vraiment son fils. Il a été adopté. Et le fait qu'il le sache m'énerve comme jamais. Une arme nucléaire en moins, putain.

LOVE(LESS) - TOME 2Where stories live. Discover now