TEN (2)

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Ses yeux me transpercèrent alors qu'il semblait réfléchir à ce qu'il voulait me dire. Et donc comment me jeter de la façon la moins violente qu'il connaissait. Il retira son veston, déboutonna les deux premiers boutons de sa chemise, comme il avait l'habitude de faire en ma présence, et retroussa les manches de sa chemise noire. Je le regardai faire, hypnotisée par ses gestes lents et calculés.

Je serrai mes jambes l'une contre l'autre lorsque son regard bleu glace inspecta mes jambes bronzées et aperçurent un petit pan de peau de mon ventre, dévoilé par mon pull trop court.

Merde.

Puis il remonta les yeux vers moi en prenant une grande inspiration.

Je m'attendis alors a recevoir de sa part mes quatre vérités à la gueule, mais lorsqu'il ouvrit la bouche, ce ne fut absolument pas pour dire ce a quoi je m'attendais :

— Je suis désolé, Ellya, murmura-t-il, la voix infiniment douce. C'est moi qui a merdé.

Puis il posa sa main sur la mienne, a plat sur son bureau.

Et devant toute cette tendresse de sa part que je ne méritait probablement pas, les larmes envahirent mes yeux.

— Mais tu es parti... Tu m'as traitée comme une pute, Daniel.

Ses traits se durcirent.

— Je t'interdis je dire ça.

— Je dis ce que je...

Je n'eus pas le temps d'en dire davantage.

Car il bondit sur moi.

Posa ses mains à plat sur le dossier du fauteuil sur lequel j'étais assise.

Et arrêta son visage à quelques millimètres du mien.

Le souffle me manqua lorsque ses lèvres bougèrent lentement, formant les mots suivants :

— Non, tu ne dis pas ce que tu veux, Elly. Surtout pas là-dessus.

La gorge serrée, j'opinai du chef. Il garda pourtant sa tête toute proche de la mienne en se mordillant inconsciemment la lèvre inferieure en fixant la mienne.

Une de ses paumes sur le fauteuil quitta son appui et vint caresser ma nuque alors qu'il penchait délicieusement la tête vers le côté.

Plus que jamais, son corps m'appelait.

Plus que jamais, j'avais envie de juste laisser libre cours aux choses sans penser aux conséquences.

Son parfum de musc envoûtant engourdit toutes mes terminaisons nerveuses, éteignit le son de la ventilation, ceux derrière la porte, ceux de notre respiration. Ma main se posa d'elle-même sur son torse. Je le sentis se crisper sous mon geste. Lorsqu'il approcha sa bouche de la mienne, une mèche de cheveux blonds tombèrent sur sa joue, effleurèrent la mienne.

Je tremblai d'impatience lorsque ses douces lèvres frôlèrent a peine les miennes.

— Alors, madame Taylor, est-ce assez professionnel ainsi ? Chuchota-t-il.

Je lâchai un souffle erratique lorsqu'il posa un baiser juste sous mon oreille et alla mordiller celle-ci.

— Pas du tout professionnel, monsieur Watson, articulai-je.

Il rit doucement dans mon oreille.

— Lorsque tu m'as envoyé ce message, j'ai cru mourir, espèce de folle.

Je me retins à peine de rire. Il se colla un peu plus contre moi, sa main sur ma nuque descendant sur mon épaule dénudée en partie. Mes doigts agrippèrent sa chemise lorsqu'il s'agenouilla devant moi pour être à ma hauteur.

LOVE(LESS) - TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant