ÉPILOGUE

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[Daniel]

Je l'enlaçai par derrière alors qu'elle ronronnait encore, dans les vapes. Je me délectai de sa chaleur, de la douceur du grain de sa peau alors qu'elle frottait instinctivement ses fesses contre moi. J'inspirai l'odeur de ses cheveux, laissai la vanille de son parfum embaumer toutes mes terminaisons nerveuses.

C'était ainsi à chaque matin depuis quatre mois. Me réveiller auprès d'elle était la meilleure des choses.

Depuis qu'elle avait emménagé chez moi et vendu l'immense villa qui appartenait à son père auparavant, je sentais que le penthouse était devenu plus vivant. À la place de me réveiller seul dans mon lit, elle était là, avec son beau sourire, à me chuchoter un "bonjour toi" tout ensommeillé avant de m'embrasser amoureusement sur la joue.

Et plus les jours passaient, plus je la découvrais, plus je l'aimais.

Elle était nulle en cuisine.

Le nombre de nourriture qu'elle avait brûlé était à inscrire dans un livre des records. Et le nombre de fois qu'elle était au bord des larmes parce qu'elle n'arrivait pas à casser un œuf et que je finissais par prendre la relève était si élevé que j'avais même arrêté de compter. J'aimais lui faire plaisir, dans tous les cas.

Elle était foutrement arrogante.

Nous nous étions pris la tête un nombre incalculable de fois pour des foutaises. Des altercations qui avaient fini soit au lit, soit avec des crises de fous rires interminables. La dernière fois, c'était parce que j'avais mangé le dernier Skittle sûr du paquet. Je l'avais payé cher.

— Pas de pipe pour l'éternité, avait-elle scandé, fièrement.

Et malgré tout, je les avais eues, ces pipes.

Elle se colla un peu plus contre moi en se tortillant dans mes bras. Ma main glissa d'elle même sur son ventre arrondi, déjà. Un sourire attendri étira mes lèvres que je posai dans sa nuque, la faisant gémir de contentement.

Elle était enceinte.

Enceinte, enceinte, enceinte.

Je m'étais répété ce mot des milliers de fois depuis qu'elle me l'avait annoncé, tremblante, le test de grossesse entre les doigts. Je l'avais recueillie dans un état de panique avancé. Et tout ce qu'elle réussissait à me dire était qu'elle ne voulait pas être comme sa mère. Il m'avait fallu beaucoup de patience et de Nutella pour la calmer.

— Quoi ? Le Nutella c'est bon, avait-elle protesté après avoir descendu un pot complet.

Ne jamais contrarier une femme enceinte, c'était ce que mon père m'avait dit.

En réalité, c'étaient les seuls moments où ses conseils servaient réellement à quelque chose.

— Fiston, être père c'est une grosse responsabilité.

— Ouais, c'est pour ça que j'ai pas entendu parler de toi pendant dix ans ?

Il m'avait fixé pendant un long moment avant de murmurer :

— Chuuuuuuut...

Nous avions fait la paix avec sa mère, un mois plus tôt. Ellya avait besoin de cela, même si elle ne voulait pas l'admettre. April faisait de son mieux pour s'intégrer doucement dans la vie de sa fille sans la brusquer. Maintenant qu'elle était enceinte, elle était deux fois plus sensible, deux fois plus susceptible. On y allait pas à pas, mais ce qui était sûr, c'était qu'Ellya commençait à voir plus que la traître dans sa mère. Celle-ci se démenait pour que sa fille aperçoive quelque chose de bien en elle. Ce qui me rassurait, était que ça fonctionnait assez bien. Et mon amoureuse avait fini par accepter notre fils ou fille qui grandissait jour après jour au creux de son ventre.

LOVE(LESS) - TOME 2Where stories live. Discover now