EIGHTEEN - D. (1)

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— Non, merci, je... Je dois y aller.

Je tentai de faire le tour de Marcello, l'un des hommes qui tentait de me persuader de faire affaire avec lui. Et puis, franchement, il me cassait les couilles comme pas possible. Un faux sourire que j'avais l'habitude de revêtir étira mes lèvres lorsqu'il me retint à nouveau.

— Oh non, mais amigo, qu'est-ce qui t'empêche de rester ? On va s'amuser !

Je dus faire appel à toute la volonté du monde pour ne pas lever les yeux au ciel.

— Ce qui m'empêche de rester, c'est ma copine qui vient ici en voyage dans une heure.

L'homme  au cheveux couleur sel fronça les sourcils en se frottant la bedaine  qu'il dissimulait sous un ample pull de marque. Impatient, je tapai du  pied, en regardant ma montre Rolex à toutes les cinq secondes. Ellya arrivait dans moins de deux heures et un putain de pot de colle m'empêchait d'accueillir ma beauté comme elle le méritait.

Ma beauté.

Mon Ellya.

Elle m'aimait en retour.

Putain, elle m'aimait.

A cette pensée, un sourire tendre se peint sur mon visage. J'allais lui faire l'amour comme jamais ce soir.

— Qu'est-ce qui vous fait tant sourire, Watson ?

— Mon amoureuse.

Enfin, je pouvais le dire sans hésiter. Parce que nous ne faisions pas seulement la comédie. Enfin, c'était réel,  je vivais ce que je voulais vivre avec elle et je la rendais heureuse  comme l'autre enculé n'avait pas su le faire. Juste à penser à sa tête  lorsqu'il nous verra mariés dans les journaux, un sentiment de victoire  intense se répandit dans toutes mes cellules nerveuses. Il l'avait eue pendant un moment, avait bien joué. Maintenant, elle était bien à moi. 

Rien qu'à moi.

J'étais peut-être un brin trop possessif, mais ce n'était qu'un détail.  Jamais je ne laisserai qui que ce soit me la prendre. Et celui qui ne  ferait qu'y penser, je lui arracherai les couilles pour les lui faire  bouffer.

— Allez, Daniel, elle arrive seulement dans deux heures, on a le temps !

Je grommelai.

— Écoute, je veux lui préparer quelque chose de digne d'elle et donc, j'en aurai besoin, de ce temps.

Lorsque  je vins pour tourner les talons, il me rattrapa avant de faire un signe  à l'un de ses gardes du corps à la porte de nous servir un verre.

Seigneur Dieu, j'allais le défoncer. De base, travailler avec lui, c'était un non assuré.

— Tu n'auras qu'à lui préparer une soirée lambda n'importe quel autre jour. Elle craquent de toute manière.

— Qu'est-ce que tu veux exactement ?

— Mais discuter d'affaires, voyons ! Rétorqua-t-il, la voix mielleuse.

J'aurais dû me méfier,  mais il me tirait déjà vers le mini salon. À bout de patience, je  m'assis sur le bord du canapé alors qu'il s'installait confortablement  dans un fauteuil en face de moi.

— Tu as cinq minutes, top chrono.

Il  leva un sourcil broussailleux, amusé. Un des deux hommes habillés en  noir apporta un plateau sur lequel trônaient deux verres de quelque  chose qui ressemblait à du whisky. Il en tendit un à Marcello et l'autre  à moi. Je vidai le verre d'un trait, tentant de ne pas m'énerver et l'étrangler avec sa ceinture. Parce que je mourrais d'envie de revoir Ellya après une semaine ou j'avais été privé d'elle. Au risque de tout foutre en l'air ; ma relation avec ce putain d'homme, les trucs qu'il fallait que je fasse et les contrats qu'il fallait que je signe en secret avec mon autre associé, Thomas.

LOVE(LESS) - TOME 2Where stories live. Discover now