LOVE(LESS) - TOME 2

NINETEEN (1)

Je m'étirai doucement, déliai mes muscles courbaturés. Un petit ronronnement m'échappa avant qu'un halètement surpris ne prenne le relais.

Mon bras venait d'effleurer une masse endormie près de moi. Automatiquement, je me redressai en tentant de faire le moins de bruit possible.

- Je suis réveillé, n'essaie même pas.

Une moue renfrognée vint courber ma bouche. Malgré qu'il était allongé sur le ventre, le visage dans l'oreiller, je pus remarquer le sourire amusé sur les lèvres à Daniel. Il se retourna lentement sur le dos en s'étirant, quelque chose qui ressemblait à une moue pensive sur le visage. Nos regard se croisèrent, s'attirèrent, se repoussèrent, se séduirent.

Mes joues rougirent, je tirai le drap sur mon corps portant encore les traces de nos ébats de la veille. Nos derniers ébats.

Il le fallait.

Je baissai les yeux sur mes cuisses drapées de l'édredon blanc, refusant de croiser son regard.

Car si je le faisais, il n'y avait pas moyen de faire marche arrière. Je voulais être absolument certaine de ma décision, plus personne ne m'affaiblirait ou influencerait mes désirs. Plus maintenant.

Les doigts calleux de Daniel effleurèrent mon bras, me firent sursauter.

Blessé, il recula la main.

- A ce point là je suis devenu étranger pour toi, Ellya ? L'espace d'une nuit ?

Mon coeur se contracta sauvagement à l'intérieur de ma cage thoracique ; je manquai d'air pendant une fraction de secondes. L'expression sur son visage était tellement désespérée que je commençai à me demander moi-même si je prenais vraiment la bonne décision. Si partir était vraiment la solution.

- Je... Non...

Il secoua la tête en se laissant retomber sur le matelas, le regard las. Les rayons dorés du soleil éclairèrent son corps au proportions parfaites. Automatiquement, je me mordillai la lèvre, désirant goûter à nouveau à toutes ces lignes parfaites de ses abdominaux que j'avais léchés, touchés, à peu près toute la nuit, incapable de me résoudre à le quitter.

Du coup, il ne le savait pas encore.

Ses cheveux étaient hisurtes, pointaient dans tous les sens. Les draps avait marqué sa joue gauche de minuscules lignes rosées, enflées. Ses lèvres à l'arrondi sensuel, étaient toujours aussi rouges par nos baisers enfiévrés de la veille. Et encore une fois il avait fallu que je me rende compte à quel point il m'avait manqué. Que son corps m'avait manqué.

Son odeur.

Ses bras.

Sa peau.

Putain, juste une semaine !

Une semaine d'abstinence, en manque de lui et ce vide avait grandi, énorme, insatiable au fond de moi, n'attendant que Daniel pour combler sa faim.

Je secouai subtilement la tête pour remettre le l'ordre dans mes idées. Il fallait que je pense de manière constructive. Il fallait que je me retrouve seule pour mieux réfléchir. Savoir ce que je voulais réellement faire. Continuer avec cette entreprise ou me libérer. Vivre ou attendre. Être ou ne pas être.

Je jetai un coup d'oeil en coin à mon amant, presque malgré moi. Il m'avait trompée. Mais il revenait encore quémander mon amour. Chercher ma bénédiction. S'assurer que je lui pardonnais à cent pour cent. Je ne lui pardonnerai pas complètement. Je le sentais. Cette histoire de drogues, je ne l'avalait pas totalement.

Perturbée, mes convictions remises en question par une simple présence, je sortis illico du lit. J'attrapai mon peignoir bleu accroché sur le mur sour le regard accusateur de Dan.