SEVENTEEN

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Je rentrai chez moi, le cœur lourd.

Juste voir sa voiture partir, sans moi, dans le stationnement avait suffi à me faire monter les larmes aux yeux. Je pensais alors qu'il avait suffi que ma mère vienne pour que je réalise que Daniel était vraiment la personne qu'il me fallait, mais non. Je le savais depuis le début sans oser faire face à la réalité, de peur que ce soit un Ryan 2.0 que j'avais devant moi.

Un poids énorme avait déserté mon cœur lorsque j'avais prononce ces trois mots auxquels je croyais totalement à présent.

Je l'aimais. Tout simplement.

J'avais remis mes vêtements et avait quitté son appartement sur le bout des orteils. Et comme je l'avait craint, tout le monde m'avait jeté des regards étranges, ayant utilisé l'ascenseur privé de Daniel qui débouchait directement dans l'accueil de l'appartement. Et il avait absolument fallu qu'il y ait toute la ville, carrément, présente pour me regarder descendre a moitie a poil de chez lui.

La une des journaux ? J'allais la refaire, c'était assuré.

J'avais marché jusqu'au stationnement de la plage pour reprendre ma voiture puis je m'étais dépêchée de rentrer a la maison, remarquant en route que j'avais manqué trente millions d'appels de Bailey ainsi que de Rachel. Ils avaient su, eux aussi, que ma mère était revenue. Et lorsqu'ils m'avaient vue saine et sauve lorsque j'avais passe la porte d'entrée, l'expression de soulagement intense sur leurs visages m'avaient confirmé quelque chose de bien important.

Ils avaient peur de son retour.

— Oh, Ellya, elle t'a dit quelque chose ? M'avait demandé Rachel.

— Non. Je ne lui en ai pas laissé la chance, de toute façon, avais-je répondu, simplement.

— D'accord... Parce qu'elle est passée. On l'a envoyée balader aussi.

J'aurais dû être fâchée lorsqu'ils m'avaient annonce cela, mais tout ce que j'arrivais a ressentir pour cette pauvre femme était de la pitié. Revenir treize ans plus tard réclamer ce qui n'était plus sien, c'était de l'arrogance pure et dure.

Apres avoir été soumise à leur interrogatoire sans fin et déjeuné comme ils le désiraient, j'étais montée dans ma chambre et m'étais changée sans oser prendre une douche et perdre l'odeur de son parfum sur moi. Alors, emmitouflée dans mes couvertures, je lui envoyai des tonnes de messages auxquels je savais qu'il ne répondrait pas forcément.

[Je ne peux pas venir demain, à la place ?]

[Daaaaaaaan]

[Tu me manques]

Mes pouces se suspendirent au-dessus de mon clavier un instant avant qu'un sourire espiègle se peigne sur mon visage,

[Tu veux que je te raconte une blague ? OK, alors, le petit Poucet... mais rien ne sortait.]

[Et ne me dis pas que c'est nul, tu en fais des pires toi-même]

— Elly ?

Une voix féminine que je connaissais bien de l'autre côté de la porte interrompit la salve de messages que j'allais lui envoyer encore.

— Entre, Mya.

Hésitante, elle passa la tête par l'entrebâillement de la porte, l'air coupable. Elle s'avança, les mains dans le dos.

— Écoute, Ellya, je suis désolée. Je sais que j'aurais dû la mettre dehors dès le départ et éviter que tout ça n'arrive. C'est tout de ma faute. Je t'ai trahie d'une certaine manière et c'est impardonnable. Je sais que mes excuses sont les plus pourries du siècle, mais...

LOVE(LESS) - TOME 2Where stories live. Discover now