LOVE(LESS) - TOME 2

SIX (2)

Je déglutis péniblement en tentant de me convaincre que ce n'était pas vraiment lui. Mais la façon avec laquelle il se mordilla la lèvre inférieure en laissant son regard explorer chaque recoin de ma peau dénudée me fit désirer le contraire.

Oh mon Dieu, Mya tu vas vraiment, vraiment le regretter.

Elle l'avait fait exprès, il n'y avait absolument aucun doute là-dessus. Et elle m'avait laissée seule dans une foule de cinglés pour mieux me jeter dans la gueule du loup.

Je vais te castrer, Mya.

Il se mit à battre la mesure de la nouvelle chanson qui résonnait dans nos oreilles de ses doigts sur sa table, un sourire qui en disait long sur ce qu'il s'apprêtait à me faire vivre s'étirant sur son visage.

I just wanna take my time

We could do this, baby, all night, yeah

'Cause I want you bad

Yeah, I want you, baby

Je me retournai sur mon siège, n'arrivant toutefois pas à chasser son regard brûlant de la peau découverte de mon dos également.

Slow, slow hands

Like sweat dripping down our dirty laundry

No, no chance

That I'm leaving here without you on me

I, I know

Yeah, I already know that there ain't no stopping

Your plans and those

Slow hands (woo)

Je commençai à chercher Mya avec une urgence qui n'avait pas pareille. Parce que je sentais que si je restais ici une seconde de plus, Daniel allait mettre à exécution chacune des paroles de cette putain de chanson.

— Mya... T'es où, putain ?... murmurai-je ma respiration s'accélérant brusquement lorsque quelqu'un s'assit à mes côtés.

Je me mis à prier l'Univers au complet pour que ce ne soit pas lui.

Puis un éclat de rire féminin me fit sursauter.

— Coucou ! Alors comment ça se passe, le plan drague ?!

Je lui donnai aussitôt au coup de pied dans le tibia pendant qu'elle gémissait tout en riant.

— Wow ! Du calme ! J'suis désolée, c'est bon !

— Il n'y a pas de désolée qui se donne, Mya, sifflai-je. Il est juste là !

— Je sais, dit-elle avec un grand sourire.

Les larmes me montèrent carrément aux yeux alors qu'elle se commandait une vodka comme si c'était tout à fait normal.

— Je rentre avec Mason ce soir, fit-elle, simplement, en prenant une gorgée de sa boisson.

— Mais je n'ai pas ma voiture.

— Je sais, murmura-t-elle avant de me faire un clin d'œil.

Une vive panique me saisit les tripes.

— Et moi je rentre comment ?!

— Bah, Daniel !

Je la frappai encore avant de jeter un coup d'œil furtif vers Daniel dont le regard bleu s'était assombri.

Putain de merde...

Elle gloussa en s'éloignant de moi.

— A demain, ma poule ! Et si t'es pas capable devenir au boulot demain, je comprendrai.