CHAPITRE 51

Depuis le début
                                    

La seule réponse que je pu sortir fut sans doute la plus idiote et véridique de toute ma vie.

- J'ai des seins.

Un ange passa.

- Oh.

Un autre ange passa.

Après de longues secondes à rester pantoise, mais nullement embarrassée, je finis par, doucement, enlever mes mains de ma poitrine.

- On devrait y aller, dis-je sans réellement savoir quelle attitude prendre.

Je me dirigeais alors d'un pas hésitant, vers l'entrée du camping-car, sans vraiment attendre de réponse. Il valait mieux oublier ce qu'il s'était passé à l'instant, rien que pour épargner un peu ma dignité.

Eliaz toujours aussi perplexe finis par me suivre, il devait s'être légèrement repris. Une réunion nous attendait, et nous avions besoin d'informations. Ce n'était pas le moment de se demander si j'étais folle ou non.

Ma démarche était vacillante et douloureuse, mais je trouvais que je ne m'en sortais pas si mal, être une Métamorphe devait bien aider. Je baissais les yeux pour apercevoir une paire de rangers noirs, toute brillante au pied de la porte d'entrée.

 Je baissais les yeux pour apercevoir une paire de rangers noirs, toute brillante au pied de la porte d'entrée

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.

Elle sentait le neuf, le cuir et un peu Nana, ce devait être pour moi.

Je prenais donc les chaussures en main et m'assis sur la banquette d'Eliaz. Celui-ci alla chercher une paire de basket blanche dans un petit meuble que je n'avais jamais remarqué. Puis il s'assit à côté de moi, faisant s'enfoncer légèrement le petit canapé.

Je le regardais, curieuse, enfiler ses chaussures et les nouer. Elles étaient un peu sales, mais allaient étrangement bien avec son jean noir et son sweat rouge. D'ailleurs, le jean lui enserrait les chevilles ainsi que les mollets. Un peu tout le corps en fait, mais sans trop l'être non plus.

 Un peu tout le corps en fait, mais sans trop l'être non plus

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.

C'est moi où la mode était de plus en plus moulante ?

Je détournais le regard et commençait à enfiler les rangers. Cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas mis de chaussures. De façon maladroite, mes pieds se placèrent lentement à l'intérieur du cuir. C'était plutôt confortable.

Mes deux pieds étaient finalement dans mes nouvelles chaussures, mais un problème de taille se posait. J'étais certes, une sorte de géni au niveau des études, à cette époque, je n'en demeurais pas moins une enfant.

Je ne savais pas nouer mes lacets.

J'avais honte de moi-même. Une bonne a rien et pourtant, une Alpha Suprême.

Je lançais un regard à Eliaz qui venait tout juste de finir et qui se relevait désormais, chaussures aux pieds. Il avança vers la porte d'entrée avant de, probablement, se souvenir de mon existence. Il se retourna et me regarda interrogatif.

- Dépêche-toi, me dit-il sans une once de méchanceté.

Je grimaçais. Ce qui me fit penser que je reprenais petit à petit les mimiques de mon corps humain.

- Je ne sais pas faire mes lacets, avouais-je peu fière de moi.

Il haussa un sourcil, puis un léger sourire en coin apparu sur son visage basané. A la fois moqueur et compréhensif, un mélange discutable.

Il s'approcha lentement de moi, ses muscles étant douloureux, et contourna la table basse. Puis il s'accroupit devant mes rangers et empoigna les cordons. Son air était de nouveau neutre, quel dommage.

De bas en haut, il les resserra, rapprochant les petits anneaux de fer entre eux. Une fois le tout maintenant bien mon pied, il fit un nœud avec les lacets, puis un deuxième. Il recommença avec mon deuxième pied, faisant de nouveau un double-nœud.

Il faisait cela avec beaucoup d'application.

- Et voilà, dit-il doucement.

Il se releva avec un peu de difficulté et me tendis la main. Je la pris et me relevais à mon tour, grimaçant à cause de mes muscles douloureux. J'avais bien enregistré comment il avait fait et j'espérais ne pas oublier les croisements et entrecroisements qui me permettraient d'avoir des chaussures accrochées aux pieds.

Nous nous dirigions alors vers la porte d'entrée fermée. Croco n'était pas utile, tout le monde savait qui nous étions et puis, je ne savais pas comment l'utiliser.

Eliaz appuya sur la poignée de sa main gauche, tandis que sa main droite enserrait toujours la mienne. Il poussa la porte, laissant un air frais entrer dans le véhicule qui souleva mes longs cheveux.

Cheveux dont je trouvais la couleur étrange, en y pensant.

Mon ouïe se déploya en un instant, captant le moindre bruit, de voix, de ferrailles, de tissus, de moteurs. Mes yeux s'ouvrirent en grand découvrant l'immense camp qui se déployait devant moi, entouré de montagnes vierges. Mon odorat frémit en sentant l'odeur de ces centaines et centaines de Métamorphes.

Un sentiment d'exaltation me pris aux tripes. 

***

Aujourd'hui j'ai voulu mettre des images pour une fois !

Et non ! Eliaz n'est pas venu l'aider pour mettre le soutien-gorge comme vous l'aviez prédit ! x) What did you expect ?

Oui j'aime reprendre les slogans de pub...

Bon, la réunion va arriver, il va y avoir pleiiiin de révélations. Et après ça, l'action pointera le bout de son nez !

Wah c'est du spoil ce que je viens de faire non ?

Pas grave !

Kenavo :*    

ALBAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant