Eliaz se releva difficilement, s'appuyant sur son lit. On aurait dit un grand-père, ce qui me fit légèrement rire.

Il haussa un sourcil en me voyant avec un léger sourire moqueur sur les lèvres.

C'était bizarre de sourire à nouveau, d'avoir...Des lèvres tout simplement.

- Continue à rire, mais je doute que tu fasses mieux que moi pour te lever, dit-il avec un sourire en coin, taquin.

Mon petit sourire disparu d'un coup. Oh, le méchant.

Pour réfuter ses dires, je commençais moi aussi à m'appuyer sur le rebord du lit pour me relever. Avec toute la faible force que je possédais, je poussais sur mes pieds et mes bras et me relever.

Ce fut laborieux et...Long.

J'avais l'impression que tout mon corps grinçait et allait finir par me lâcher. Au moindre faux mouvement, j'aurais pu m'étaler au sol tel une étoile de mer. Ce qui forcément, rendrait les paroles d'Eliaz absolue.

Finalement, je me levais, un peu tremblante, sûrement pas droite, et encore moins stable.

Eliaz me regardait d'un œil amusé, lui qui était déjà debout depuis bien longtemps.

- Tu vois ? Dis-je de ma voix éraillée. J'ai réussi.

Eliaz ricana légèrement.

- Mais tu as pris le triple de mon temps.

Je me renfrognais légèrement, tandis qu'il ricanait sous cape, fier de lui. Je finis par hausser les épaules et lâcher un léger sourire dans un soupir.

Nous étions juste idiots.

C'était étrange d'agir de nouveau comme une humaine. Rien que le fait de hausser les épaules me semblait peu naturel.

Mais il fallait que je m'y habitue de nouveau.

Eliaz finit par se diriger vers son armoire pour en sortir des habits. Vu l'odeur, ils avaient tous été lavés avant notre réveil. Ce qui semblait soulager Eliaz. Mais aussi l'énerver. Il n'aimait pas qu'on touche à ses affaires même si c'était nécessaire.

Je capitulais et finit par m'asseoir sur le rebord du lit. Mes jambes n'arrivaient pas à me soutenir.

J'observais donc Eliaz, dos à moi, enfiler un sweat rouge sans capuche, assez ample. Puis, il empoigna le boxer qu'il portait, pour en mettre un autre, avant de se stopper net.

Il tourna légèrement la tête pour me regarder.

- Je devrais plutôt aller me changer dans la salle de bain.

Je le regardais, neutre, sans expression.

- Pourquoi ? Demandais-je sincèrement.

Un silence se fit tandis qu'il me regardait perplexe.

- Je doute que tu veuilles voir un homme cul nu devant toi, finit-il par dire.

J'avais passé dix ans de ma vie sous forme animale, entre autre, nue. D'autant plus que mes huit premières années passées sous forme humaine se résumaient à prendre mes bains avec ma mère, et me faire habillée par mon père.

Donc pour conclure, je connaissais la pudeur, la bienséance, la décence, mais ce n'était pas non plus ce que je maîtrisais le mieux.

Par conséquent, voir quelqu'un se changer nu devant moi, n'était pas quelque chose de dévergondé, d'obscène ou d'embarrassant. Je trouvais ça juste normal.

Et puis, il avait un corps de rêve, pourquoi gâcher la vue ? Mais ça, je le gardais pour moi.

Cependant, pour ne pas enliser les choses, je devais m'adapter. Alors j'hochais lentement la tête.

Il prit donc ses habits en main et se dirigea vers la salle de bain, et ferma la porte.

Dommage.

Au même moment, Nana entra dans le camping-car, refermant la porte derrière elle. Elle m'aperçue dans la chambre et se dirigea vers moi, tout sourire, des habits en main.

Elle les déposa sur le lit à côté de moi.

- Voilà ! Profite qu'Eliaz soit dans la salle de bain pour te changer rapidement, me dit-elle sourire aux lèvres.

Elle avait dû sentir qu'il était dans la pièce d'à côté. Je ne comprenais pas trop pourquoi elle était tout à coup aussi joyeuse, mais je supposais qu'elle devait être contente de me voir humaine. De pouvoir être près de moi et de me parler.

Je regardais Nana.

- Il faudra qu'on parle, nous deux, lui dis-je de ma voix ébréchée.

Elle comprit tout de suite mon allusion et hocha lentement la tête.

Je jetais un bref coup d'œil aux vêtements sans vraiment m'attarder dessus. Nana ressorti de la chambre en refermant la porte pour me « laisser un peu d'intimité ».

Intimité que je n'avais jamais réellement possédée, et qui me laissait plus pantoise qu'autre chose. Mais il fallait que je m'y fasse.

J'enlevais donc la culotte et le débardeur qui recouvraient le mince et faible corps que je possédais actuellement. Je les déposais délicatement sur le lit près de mes nouveaux vêtements.

Eliaz avait dû entendre la conversation car il m'apostropha à travers la porte de la salle de bain.

- Tu as bientôt fini ? Que je puisse sortir.

- Non, je viens de commencer Eliaz.

Il ne répondit pas, mais je savais très bien qu'il attendait patiemment.

Je prenais donc en main une culotte, en dentelle noire, que je trouvais petite. Ne manquait-il pas un peu de tissus ? Je haussais les épaules, pas grave, c'est comme ça que devais s'habiller les filles, je devais juste m'habituer.

Puis j'enfilais le pantalon kaki aux poches militaires qui me faisait face. Il était serré et plutôt souple, mais je crois que c'était fait exprès. En tout cas, il moulait parfaitement mon corps, c'était assez aisé de bouger avec. J'enfilais ensuite les chaussettes noires qui allaient avec. Elles étaient petites et courtes, ne montant pas du tout en haut de ma cheville.

C'est moi où la mode avait rétréci les habits ?

Pourtant, mes pieds rentraient parfaitement dedans.

Je reprenais petit à petit mes gestes d'antan. Cela faisait longtemps que je n'avais pas porté de tissus autour de mon corps. C'était agréable.

Il ne manquait plus qu'à habiller le haut. Mon regard se téléporta donc sur les habits qu'il restait. Un soutiens gorge à dentelle noire, assorti à la culotte, se tenait face à moi, ainsi qu'un tee-shirt noire fluide.

Un soutien-gorge...

Je n'avais aucune idée de comment mettre cette chose.

***

Un peu d'explications, et un peu d'humour ! (Même si j'avoue que je doute un peu de ce dernier...).

Kenavo :*

ALBAWhere stories live. Discover now