Chapitre 58

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24 juin 1995

***

Une respiration. Forte, saccadée et irrégulière. Une respiration. Discontinue, haletante et sporadique.

Des battements de cœur. Incontrôlés, répétés et douloureux.

Le stress. L'appréhension. La pression. La peur. La réticence.

Jane parcourait le labyrinthe depuis maintenant dix minutes et elle n'arrivait pas à décrire les émotions ou les sentiments qui emprisonnaient son esprit, son état d'âme et tout son être. L'endroit était sombre, terne, ténébreux : il faisait presque nuit, comme si une couche grisonnante s'était déposée sur l'obstacle. Éclairée seulement par la lumière que filtrait faiblement sa baguette magique, la Gryffondor gardait sa main contre les buissons, comme si une trappe allait s'ouvrir dans les fourrages et la happer.

Jane ignorait sa direction. Elle avait perdu le sens de l'orientation. Si elle allait au nord, au sud, à l'est ou bien à l'ouest, elle n'en avait pas la moindre idée. Elle se dirigeait là où sa raison lui permettait, jusqu'à l'endroit où sa peur lui limitait.

Il n'y avait pas une seule lueur pour la guider, et l'air glacial s'infiltrait sous ses vêtements. D'une manière étrange, surnaturelle, l'été avait donné sa place à l'hiver une toute dernière fois.

A chaque tournant, Jane retenait sa respiration déjà rare et vérifiait que personne ne se trouvait dans les parages. Ensuite elle prenait un nouveau virage et continuait sa marche jusqu'à une nouvelle intersection.

Les couloirs se perdaient dans la pénombre et Jane ne savait pas sur combien de kilomètre le labyrinthe s'étendait. Ni où se trouvait son centre.

Son centre.

L'endroit où elle devait aller. Là où était placé le trophée, l'endroit qui mettrait fin au Tournoi des Trois Sorciers. Une bonne fois pour toutes.

Dumbledore ne leur avait rien indiqué ; ni son emplacement, ni par quelle direction aller pour commencer. Il leur avait simplement soufflé que le labyrinthe ne possédait aucune créature des ténèbres, ni piège malfaisant. Mais que les gens changeaient. Surprenaient, parfois. Et qu'il fallait se méfier de tout le monde et de n'importe qui, même de ses plus proches amis.

C'est pourquoi Jane était seule. Elle ne cherchait aucune compagnie. Elle la fuyait, même. Elle redoutait de croiser les autres Champions. Elle ignorait ce qui avait bien pu leur arriver. Et si quelqu'un était en proie à un sortilège.... et si leur bute était de tous les éliminer afin d'être assuré de s'emparer de la coupe sans problème ? Harry avait beau tenir une place importante et irremplaçable dans le cœur de la jeune fille, il n'empêchait pas qu'ils étaient en quelque sorte rivale et que tout les opposait, jusqu'à ce que le tournoi prenne fin.

Un bruit dans son dos la fit sursauter et elle se retourna, pointant sa baguette vers l'endroit d'où était provenu le grincement terrifiant.

Son cœur battait à la chamade entre ses côtes et elle retint son souffle, emprise à une panique sans pareille. Le noir était total : n'importe qui pouvait l'attaquer sans qu'elle ne s'y prépare.

-Qui est là ?

La jeune fille avait murmuré cette phrase d'une voix frêle, chevrotante, trahissant son angoisse et sa nervosité. Si il y avait quelqu'un de caché, il ne devait pas être très effrayé.

Jane Windia et la Coupe de FeuWhere stories live. Discover now