Chapitre 29

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J'ai eu des difficultés à écrire ce chapitre car j'ai connu ce genre d'intimidation auparavant, alors ne jugez pas s'il vous plaît ^^ J'espère que vous n'en n'êtes pas victime.

La chanson est à écouter durant la lecture du chapitre.

Enjoy !

***

Une semaine passa.

Le moral de Jane était à plat. Elle ne supportait plus de passer des heures dans des salles de cours, ni de plonger dans des livres ennuyeux chaque soir. Elle avait du mal à se contenir quand elle entendait les élèves parler du Tournoi, de la Gazette ou de n'importe quoi qui lui rappelait que dans deux semaines elle allait faire face à un dragon. Elle n'arrivait plus à regarder deux secondes Ronald Weasley, alias Le Goret, sans avoir envie de lui foutre une gifle. Quand elle croisait Mathis dans les couloirs, elle faisait toujours de son mieux pour lui faire regretter sa trahison, et chaque soir, elle se ruait dans sa chambre avec pratiquement rien dans le ventre. Personne ne semblait remarquer sa fatigue et sa détresse, à moins que tout le monde n'en n'eusse rien à faire. Harry était le seul à avoir noté ses cernes et son teint blafard, mais il avait beau la menacer, Jane ignorait ses remarques et se renfermait sur elle-même.

Pour la première fois depuis 4 ans, elle n'avait qu'une envie; rentrer chez elle.

Le lundi suivant, ce fut sûrement la goutte de trop. Quand Jane débarqua dans la Grande Salle, des élèves se jetèrent sur elle. Mais ce n'était pas pour demander de ses nouvelles ou la saluer, mais pour lui montrer un badge stupide.

-Alors ? T'aimes ce nouveau badge ? Il porte ton nom, Windia ! Tu devrais être contente !

Parkinson avait été la première à venir la voir et elle montrait l'insigne accrochée à sa robe avec un rictus mauvais. Jane qui n'avait pas envie de se disputer pour la énième fois l'ignora, et heureusement, la Serpentard n'insista pas et retourna à sa place en lâchant un rire sans joie. Jane poussa les élèves qui s'agglutinaient autour d'elle et rejoignis les Gryffondor qui se poussèrent en la dévisageant de la tête aux pieds. La jeune blonde ne put s'empêcher de jeter un coup d'œil au garçon à sa gauche, et elle prit un violent coup au cœur. Le badge représentait la tête de Cédric sur un fond jaune et rouge, avec une inscription distincte; Vive Cedric Diggory ; le vrai champion de Poudlard. Puis celui-ci changea de couleur et les têtes de Jane et Harry caricaturées apparurent sur un fond vert. L'inscription blessa profondément Jane; A bas Potter et Windia.

La jeune fille délaissa son assiette remplie de nourriture et se mit à courir hors de la salle à toute vitesse. Elle bouscula les élèves sans s'excuser, et fondit en larmes. Les gouttes d'eau ruisselaient sur ses joues. Sa respiration était douloureuse.

Elle n'avait rien demandé. Elle n'avait jamais désiré que tout cela se passe ainsi. Elle n'avait pas triché. Elle n'y était pour rien.

Mais personne ne la croyait. Elle était seule. Personne ne voulait l'écouter. Qui aurait envie de consoler une menteuse, une tricheuse, une hypocrite ? Qui aurait envie de faire attention à elle ? Qui aurait envie de lui faire confiance ? Personne ne la croyait. Tout le monde s'amusait à l'humilier. Ils trouvaient ça drôle, amusant, rigolo.

Mais Jane ne supportait plus. Elle en avait marre d'affronter les regards mauvais des élèves. Elle ne supportait plus ces doigts pointés sur elle. Elle n'arrivait plus à tenir tête aux rires atroces. Elle n'arrivait plus à ignorer les moqueries des élèves. C'était trop fort. Trop dur.

Elle n'avait rien demandé. Et tout le monde s'était retourné contre elle.

Un haut le cœur la fit trembler et elle rendit tout son déjeuner dans la cuvette des toilettes. Mais il n'y avait rien. Seulement de l'eau. Elle ne mangeait plus. Elle n'avait plus la force de garder la tête haute.

Elle resta là des heures à pleurer. Recroquevillée sur elle-même, elle se noya dans ses sanglots. Elle ne voulait pas se relever. Elle n'était plus assez résistante pour sortir de la salle et retourner dans cet enfer.

Elle tremblait. Elle avait froid. Son teint était pâle, ses cernes trop voyantes. Mais personne n'y prenait attention. Tout le monde s'en fichait.

Le dos contre le mur, les genoux repliés, elle se laissa chavirer dans la douleur. Elle avait beau essuyer ses larmes, d'autres revenaient à la charge. Elle se noyait dans cet océan de perte et de détresse.

Elle avait besoin d'aide, mais personne ne lui tendait la main.

***

Les heures avaient passé. Ses sanglots s'étaient calmés, ses larmes avaient séché, mais la douleur était toujours présente. Une boule au fond de sa gorge. Une boule qui l'empêchait de respirer.

Elle entendait les élèves se presser dans les couloirs, signe qu'il devait être aux environs de midi pour qu'ils se ruent tous vers la Grande Salle. Jane avait séché les cours de la matinée, et elle allait sécher les cours de l'après-midi. Elle ne voulait pas rester auprès de ces élèves, elle ne soutenait plus leurs regards. Ici elle était en sécurité. Enfermée entre quatre murs, personne ne pensait à elle, et elle ne pensait à personne. Personne ne l'avait cherchée, et elle ne cherchait personne. Elle était seule, comme depuis ces deux mois, et pourtant elle se sentait bien. Elle était seule, et plus rien ne pouvait l'atteindre. Elle était bien. Mais la douleur ne la quittait pas.

Soudain, la porte s'ouvrit brusquement mais Jane garda les yeux baissés. Elle ne voulait pas découvrir le visage de son prochain bourreau. Qu'il l'insulte, se moque, ricane, elle allait s'y habituer. C'était désormais devenu son habituel quotidien.

-Tu ne vas pas manger ?

C'était une voix de garçon. Avec un accent. Ni français, ni anglais. C'était un élève de Durmstrang.

La jeune fille leva les yeux vers le plafond sans adresser un seul regard au jeune homme qui la dévisageait. Elle sentait son regard brûlant sur elle, mais elle ne voulait pas. Elle ne pouvait pas.

Elle entendit le garçon s'agiter et elle se recroquevilla encore plus sur elle-même quand elle le sentit s'asseoir à ses côtés. Il ne la quittait pas du regard. Il ne la dévisageait pas, il l'observait simplement.

Jane garda sa tête tournée dans la direction opposée. Elle ne voulait pas lui accorder de l'attention. Elle ne voulait pas lui montrer qu'elle était faible. Elle voulait qu'il l'oublie et s'en aille.

-Tu peux me rrregarder. Je ne te ferrrais pas de mal.

La voix douce du jeune homme l'obligea à relever les yeux. Elle croisa des pupilles vertes claires. Elle le dévisagea doucement. Elle n'avait jamais vu un garçon aussi séduisant; il avait des cheveux blonds foncés en bataille, de fines lèvres, un teint bronzé et un regard amical. Il n'avait aucune imperfection et un léger sourire était apparu sur ses commissures.

Jane plongea son regard dans le sien et s'y perdit. Sa douleur disparut, son chagrin la délaissa et ses larmes s'évaporèrent. Elle contempla ses iris bienveillants. Sa respiration se relâcha, ses tremblements se calmèrent, et elle sentit l'air frais lui redonner force.

Les deux sorciers restèrent là à se contempler en silence. Il n'y avait besoin d'aucune parole, d'aucun geste. Le silence du repos et de la compassion suffisait à chasser cette blessure destructrice. A soigner cette coupure profonde. Et à réparer ce cœur détruit.

I found love where it wasn't supposed to be,

Right in front of me,

Talk some sens to me.

A Suivre.

Jane Windia et la Coupe de FeuWhere stories live. Discover now