Chapitre 54

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He's in a dream we'v done.

Il est dans un rêve qu'on a fait.

***

Jane s'écrasa à terre et se releva en se tournant vers Harry qui ramassait ses lunettes. Elle ne put se poser aucune question qu'une voix leur parvint:

-La curiosité n'est pas condamnable mais il faut l'exercer avec prudence.

Jane se plaça face à l'objet qui les avait transportés et découvrit son directeur qui les observait derrière ses lunettes en demie-lune. La jeune fille déglutit: il semblait leur en vouloir d'avoir touché à la sorte de fontaine.

-C'est une Pensine, expliqua-t-il quand Harry s'approcha de cette dernière pour la détailler de plus près. Elle est très utile si, comme moi, on a trop de pensées ou de souvenirs dans la tête. Ça me permet de revoir des choses que j'ai déjà vues.

Jane hocha la tête. Ce à quoi elle avait assisté n'était donc qu'un de ses nombreux mémoires. Le jugement de Karkaroff et la découverte de l'identité du fils de Croupton étaient des événements passés. Jane comprenait maintenant pourquoi ils avaient paru plus jeunes et pourquoi Karkaroff était directeur. Suite à cette annonce inattendue il avait dû être relâché, comme l'avait souligné Croupton.

-Vous savez, reprit Dumbledore en se mettant à faire les cent pas dans la pièce, j'ai cherché quelque chose, un petit détail, quelque chose qui m'aurait échappé, quelque chose qui expliquerait pourquoi ces horribles choses sont arrivées. A chaque fois que j'entrevois une réponse, elle disparaît ! C'est à vous rendre fou !

Jane ne voyait pas très clair. Ce qu'il disait était flou et son embarras rendait ça encore plus brouillé. Il semblait désemparé devant ses propres paroles et Jane ne savait quoi dire.

-Monsieur, finit-elle par marmonner. Le fils de Monsieur Croupton, qu'est ce qu'il lui est arrivé exactement ?

Jane était presque convaincue de la réponse mais elle voulait en être assurée. Avait-il été enfermé, puni, ou bien excecuté ?

-Il a été envoyé à Azkaban, répondit simplement Dumbledore en haussant les épaules. Barty en a été anéanti. Mais il n'avait pas le choix: les preuves étaient accablantes (nda: ou l'épreuve était accablante, je ne sais pas ;) )

Jane grimaça. Elle compatissait pour Croupton. Elle comprenait maintenant pourquoi il dégageait -avait dégagé- cet air froid et distant. Il avait vécu une étape si difficile dans sa vie qu'il avait décidé de ne plus s'attacher à quiconque. Il ne pouvait même pas faire confiance à son propre fils, alors à qui ?

-Pourquoi cette question ?

Harry jeta un regard hésitant à Jane. Aucun des deux ne savait s'ils voulaient en parler. Jane en avait plus qu'assez de faire le même cauchemar chaque soir, de revoir le même homme chaque nuit et de ne pas savoir pourquoi. Elle voulait des réponses à ses questions et c'était le bon moment pour les obtenir.

-C'est parce que... il était dans un rêve qu'on a fait...

Le silence de Dumbledore l'incita à continuer.

-C'était cet été, avant la rentrée... Dans notre rêve, nous étions dans une maison et Voldemort était là, mais c'était un être à peine humain. Il y avait aussi Queudvert et le fils de Monsieur Croupton.

-Vous avez fait d'autres rêves comme celui-ci ?

-Oui, dit Harry. Toujours le même.

La mine inquiète et soucieuse de leur professeur fit frémir Jane. Lui aussi semblait sceptique. Quelque chose était anormale et Dumbledore l'avait aussi remarqué.

-Monsieur, continua Harry. Ces rêves, ce que l'on voit, vous ne pensez pas que ça s'est réellement passé, n'est ce pas ?

Bien sûr que si. Bien sûr que si ça s'est vraiment déroulé. Sinon pourquoi verrait-on ça ? Ça ne peut pas être une coïncidence. Personne ne rêve de Voldemort et de ses partisans.

Jane était convaincue que quelque chose n'allait pas, que quelque chose manquait, qu'une réponse était absente. Pourquoi ce rêve ? Comment ? Pourquoi chaque nuit ?

-Euh... je pense que ce n'est pas bon de ressasser vos rêves... répondit Dumbledore. Il vaut mieux tout simplement les chasser à jamais.

Au même moment, il saisit sa baguette et posa le bout contre sa tempe. Il ferma les yeux et se concentra. Un filament bleu-argent apparut à l'extrémité de la baguette magique et Jane resta sans voix. Qu'est ce que c'était que ce truc ? Il déposa le filament dans la Pensine et la jeune fille se mordit la lèvre. S'il gardait cette scène précieusement, c'est qu'il avait l'intention de y assister une seconde fois. Leurs confidences étaient donc importantes. Jane commençait vraiment à se faire du souci.

***

Les deux meilleurs amis retournaient dans leurs dortoirs en silence. Ils pensaient tous les deux à la scène qu'ils avaient vue. Jane ne cessait de se remémorer la mise en garde de Sirius. Il leur avait dit de se méfier de Karkaroff et Croupton. Karkaroff avait été un Mangemort et il était définitivement peu fréquentable malgré sa libération. Et maintenant que Croupton était mort, il n'y avait que lui qui aurait eu l'idée de déposer leurs prénoms dans la coupe. Mais alors pourquoi ?

Et puis où était Bartemius désormais ? Était-il toujours à Azkaban ou s'était-il échappé ? Quand le rêve s'était-il déroulé ? Avant ou après son arrestation ? Et s'il n'était pas loin ?

Jane ne savait plus où mettre la tête. Les réponses s'obstinaient à rester cachées et la jeune fille était fatiguée de tout ce qu'elle avait découvert en une soirée. Le corps puis cette malheureuse histoire...

Dans un couloir particulièrement sombre, des chuchotements énervés leur parvinrent mais ils n'y prirent pas attention. Ils n'entendaient plus rien à part les cris de l'infâme Bartemius.

Une porte s'ouvrit brusquement et ils sursautèrent. Jane découvrit Karkaroff et Rogue se faire face hargneusement. Les yeux de Jane descendirent sur le bras du directeur de Durmstrang et elle découvrit un tatouage sur le haut de son poignet gauche. Elle plissa les yeux: il avait une forme de serpent. Elle l'avait déjà vu quelque part.

Remarquant leurs présences, Karkaroff replaça sa manche sur son tatouage et sortit du bureau de Rogue. Il jeta un regard acéré aux deux amis et emprunta le couloir à pas pressés. Jane et Harry allaient se jeter à sa poursuite quand Rogue les retint.

Jane leva les yeux au ciel. Qu'allait-il encore leur reprocher ?


A Suivre.

Jane Windia et la Coupe de FeuWhere stories live. Discover now