ALBA

CHAPITRE 15

- Tu ne crois quand même pas que je vais te les rendre sans obtenir quelque chose ? Elle semblait s'amuser.

Elle m'énervait. Je grognai légèrement. Elle m'ignora totalement, mon agacement monta.

- Tu veux quoi Kiara ? Cracha Eliaz qui semblait de plus en plus irrité.

- Et bien...commença-t-elle en s'approchant d'Eliaz, bien trop près. Je veux une nuit avec toi, murmura-t-elle à son oreille.

Mon sang ne fit qu'un tour. Mais celui d'Eliaz aussi. Il la poussa férocement, l'éloignant de lui, Kiara semblait s'en amuser, ses yeux étaient rieurs.

- Je ne comprends pas pourquoi tu n'acceptes pas, tu es aussi faible qu'une souris, et moi puissante comme je suis, je t'offre une nuit.

Elle faisait tout pour le faire sortir de ses gonds.

- Tu sais très bien que je ne te porte pas dans mon cœur, maintenant rend moi mes affaires.

Malgré son énervement apparent dans sa voix, il restait toujours aussi impassible.

- Tu sais, quand j'ai découverts ces sacs hier lors du rangement, j'ai tout de suite deviné qu'ils étaient à toi. Après tout, tu es le seul du camp à t'acheter tes propres réserves de nourritures. Apparemment, ce que l'on mange ne te suffit pas lors des repas communs. Ah, et les armes. Tu dois les utilisés pour palier ta faiblesse animale n'est-ce pas ? Ce que je me demande, c'est d'où viens tout cet argent, le voles-tu au camp ?

Elle se rapprocha d'Eliaz qui semblait perdre patience.

Je ne comprenais pas, Eliaz était puissant, même plus que moi. Alors pourquoi Kiara lui disait de telles choses ? De plus, Eliaz, malgré sa froideur semblait quelqu'un d'honnête.

Elle m'agaçait, m'horripilait au plus haut point, un peu plus et je la dévorais.

- Non, et de toute façon cela ne te regardes pas, répondis Eliaz.

- Tu as raison, de toute façon, tout le monde vole ici. Même l'argent du camp est lui-même volé à de pauvres petits humains sans défense.

Elle se colla à Eliaz qui recula et se cogna à moi. Kiara croisa mon regard enflammé.

- Mais que vois-je, ricana-t-elle. Je ne t'avais pas vu.

J'étais voyante à des kilomètres non de Dieu !

Elle m'observa de la tête aux pieds, un sourire en coin.

- Pour un Alpha Suprême, tu es bien misérable.

Mes muscles se tendirent.

Je vais la tuer !

Cependant j'avais une gamine sur mon dos, cela allait s'avérer périlleux.

- Non, dis Eliaz en me regardant calmement, si tu le fais, tu perdras la confiance de Scott.

Il ne semblait même pas étonné par mes envies meurtrières.

Il essayait de me calmer, de me raisonner, il me regardait différemment de Kiara. Comme si, moi, j'étais quelqu'un d'important. J'arrivais à sentir ses émotions, il ne voulait pas que j'ai des ennuis. Je ne savais pas comment je faisais mais j'avais l'impression de sentir de la douceur tout autour de moi.

Mes muscles se détendirent.

Kiara fronça les sourcils.

- Qu'est-ce que... commença-t-elle.

- Arrête-toi là, je n'ai aucune envie de te parler.

Sur ce, il arracha férocement ses sacs des mains de Kiara qui était désormais perdue. Elle semblait avoir compris qu'Eliaz avait communiqué avec moi.

Il referma le coffre de la camionnette et la ferma à clé. Il s'apprêtait à repartir avec moi lorsque Kiara m'attrapa férocement ma queue. Je feulai en me retournant vivement. Elle la lâcha, surprise par la vue de mes crocs. Puis elle reprit contenance.

- Toi, je t'ai dans ma ligne de mire maintenant, siffla-t-elle. Il n'y a que moi qui puisse s'approcher de lui.

Eliaz haussa un sourcil en se retournant lui aussi, je rigolai intérieurement. Elle ne s'y croyait pas un peu trop ? Quand j'étais petite j'avais regardé des films d'amour avec ma mère, à cet instant, cela ressemblait plutôt à un amour non réciproque. Bien que j'avais des doutes sur le fait que cette femme corbeau puisse aimer quelqu'un. Les relations charnelles semblaient plus l'attirer.

Je poussai Kiara avec un peu de mon énergie bestiale, elle vola six mètres plus loin. J'avais mal dosé dit donc.

Elle tomba sur le dos, provoquant un bruit sourd. Elle se releva aussi tôt, le visage déformé par la colère. Elle tenta de riposter en courant vers moi, mais je dressai un mur d'énergie pour l'empêcher d'approcher. Je n'utilisais même pas un dixième de mon énergie.

Elle se prit le mur de fil doré en pleine face, et retomba sur les fesses. Que c'était drôle. Elle semblait pleine de rage, elle avait envie d'exploser. Elle ne pouvait pas le franchir, il se déplaçait en même temps qu'elle, lui bloquant n'importe qu'elle passage.

Eliaz me regardait, tant que je ne la tuais pas, cela ne semblait pas lui faire grand-chose. Il semblait s'amuser tout autant que moi, même si son visage n'exprimait rien, ses émotions flottaient dans l'air. Je pouvais les sentir et les distinguer.

- On ferait mieux d'y aller, me dit-il calmement.

J'aurais bien aimé m'amuser encore un peu avec la fille corbeau. Elle qui disait être puissante, elle ne ressemblait actuellement qu'à un insecte.

Je hochai de la tête, me retourna et suivais Eliaz, sans pour autant détruire mon mur d'énergie. Je l'enlèverais une foi assez éloignée. Ou peut-être, une heure plus tard, voir un jour, qui sait.

Il ne fallait pas me chercher.