Partie 27-2

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— Maintenant que tu sembles aller mieux, je vais aller voir Hermès. Je dois lui dire que nous t'avons retrouvée, il nous avait demandé de l'avertir de ton retour à la minute où tu réapparaîtrais. Je crois que nous lui avons tellement parlé de toi qu'il a fini par attendre ce jour aussi impatiemment que nous.

La voix de mon père me tira de mes pensées.

— Non ! hurlai-je presque à l'annonce de ses projets.

— Ma chérie, je vais revenir, ne t'en fais pas. Tu es à l'abri maintenant.

— Ne parle pas de moi à Hermès, le suppliai-je. Pas alors que j'ai si mal et que je ne saurais pas comment réagir face à lui, ajoutai-je intérieurement.

— Tu peux lui faire confiance tu sais, c'est grâce à lui que ta mère et moi nous en sommes si bien sortis jusqu'à maintenant. Nous avons passé près d'un an à ses côtés et il ne nous a jamais trahis.

— Non, je t'en prie, papa. Personne ne doit savoir.

— Je... je ne comprends pas, ma puce.

Evidemment qu'il ne comprenait pas... ma réaction devait paraître complètement disproportionnée aux yeux de toute personne extérieure.

Je savais cependant que la dernière chose à faire dans l'immédiat était de mettre Keran au courant. Et vu ce que mon père venait de révéler, je commençais à me dire que Monsieur Sexy savait très bien que la fille de ce charmant couple n'était autre que moi.

J'avais eu le temps d'y penser depuis que j'étais revenue. Je ne croyais pas que sa rencontre avec mes parents soit une coïncidence... en réalité, j'étais même persuadée du contraire, et tout ce que j'apprenais sur la relation qu'il entretenait avec eux ne faisait que le confirmer.

Je n'aurais pas été étonnée que Keran les ait approchés volontairement. Et puis, même si cela n'avait pas été intentionnel dès le départ, il avait sans doute appris comment s'appelait la fille de ses amis par la suite, il avait donc dû faire le rapprochement avec moi assez rapidement.

Mais comment avait-il réussi à passer la barrière ? Était-il venu à la citadelle sans que je ne sois mise au courant ? Non... je n'y croyais pas. Peut-être que cela avait un rapport avec sa nature d'incube... Et pourquoi se faisait-il appeler Hermès ? Pourquoi n'avait-il pas cherché à me retrouver s'il était toujours en vie ? L'avait-il fait ?

Je ne pouvais pas croire qu'il n'ait rien tenté après tout ce que nous avions vécu ensemble. Même s'il ne volait pas de ses propres ailes, même s'il ne pouvait atteindre le CDLC sans aide, il aurait forcément trouvé une solution. J'en étais persuadée. J'avais vu briller cette étincelle dans ses yeux lorsqu'il me regardait à l'époque, cette étincelle qui disait qu'il serait prêt à tout pour me retrouver...

Combien de temps était-il resté « mort » ? Parce que je l'avais bien vu s'écrouler devant moi, inerte. Sans vie... Avait-il repris conscience, par la suite ? Une fois le choc passé ? Était-ce douloureux ?

Toutes ces questions tournaient dans ma tête inlassablement depuis que nous étions rentrés. Je m'apercevais que je ne connaissais pratiquement rien de sa nature, de ses pouvoirs. J'ignorais ce dont il était capable ou non.

— Depuis combien de temps le connaissez-vous exactement ? me surpris-je à demander à mes parents.

— Oh, je ne sais plus vraiment, tu as une idée, mon amour ? demanda mon père à ma mère.

— Eh bien, nous l'avons rencontré un peu plus de deux semaines après notre arrivée ici, il me semble, donc cela doit remonter à au moins dix mois, je dirais...

Comme s'il pleuvait des anges (Édité)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant