Partie 13

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Un bunker. Voilà où Trevor m'avait trainée.

Nous avions contourné le club, étions descendus sous terre par une petite trappe dans le sol que je n'aurais jamais repérée toute seule, et nous nous trouvions actuellement dans un abri sous-terrain digne des forteresses les plus infranchissables dont rêvaient les survivalistes.

Il avait fallu actionner un mécanisme révélant une porte secrète, rentrer un code à dix chiffres, passer une empreinte palmaire et pour finir, un scan de la rétine, pour pouvoir enfin accéder au « lieu sûr » qu'avait mentionné notre expert en jouissance un peu plus tôt.

Ah, ça, pour être sûr, il est sûr.

Est-ce qu'une énergie solaire pouvait réellement faire fonctionner toute cette technologie à elle seule ? Je n'y connaissais rien en matière d'énergie mais quelque chose me disait qu'il y avait anguille sous roche, baleine sous gravillon, mastodonte sous particule. Les ressources dont disposaient Trevor me paraissaient suspectes.

Il faut dire qu'il avait des rapports plus ou moins rapprochés avec nos visiteurs ailés d'après ce que j'avais pu comprendre. Je n'aurais pas été étonnée qu'il ait passé un quelconque accord avec eux pour bénéficier de ce genre de privilèges...

— Bienvenue dans mon palace, m'accueillit-il une fois la porte blindée franchie.

A bien y regarder, il n'avait pas tort. Son abri avait bien plus l'allure d'un palace que celle d'un bunker. Rien à voir avec ces gros blocs de béton froids et humides qu'on pouvait imaginer. Je m'avançai un peu plus loin dans la pièce et tournai sur moi même, impressionnée par tout ce qui m'entourait.

Les murs n'étaient pas nus, aucun bout de ferraille ni de clous n'en dépassaient comme ce que j'avais pu voir sur les photos de bunker qui me revenaient en mémoire. En même temps, pourquoi serait-ce le cas ? Quitte à se terrer, autant faire en sorte que ce ne soit pas dans une ambiance glauque et morose.

J'avais plutôt l'impression de me retrouver dans une sorte de loft atypique. L'espace était très ouvert, tout y était très doux, très clair, malgré l'absence de fenêtres. Du vinyle imitation parquet chêne blanchi s'étalait au sol et les murs étaient peints dans une teinte vanille renvoyant une lumière diffuse dans toute la pièce. Le mobilier était moderne et confortable. Tout comme chez Keran, l'endroit était chaleureux et il y faisait bon vivre.

Alors que je parcourrais mon nouvel environnement des yeux, le détaillant avec un certain ravissement, je sentis le regard de Trevor posé sur moi et je remarquai qu'il n'en avait pas bougé depuis que nous avions pénétré dans son antre.

Il s'était appuyé nonchalamment contre un pan de mur et m'observait avec attention. Nos yeux se croisèrent et ce que je lus dans les siens manqua de me faire défaillir. Mon cœur se mit à battre irrégulièrement, je le sentais cogner fort contre ma poitrine et j'avalai ma salive difficilement. Il n'y avait pas que sa voix qui était déstabilisante, l'effet que produisait son regard sur moi était tout aussi déroutant.

Il se redressa et s'approcha de moi d'un pas glissant et séducteur. Il s'arrêta à seulement quelques centimètres de mon corps. Je ne bougeai toujours pas. Il était un prédateur et si j'esquissais le moindre mouvement j'avais peur qu'il ne me dévore.

— Et si je te faisais visiter ma chambre, souffla-t-il contre mon oreille.

Je fus soudain prise d'une violente quinte de toux, je m'étouffai devant son sous-entendu flagrant.

— Tout va bien ? me questionna-t-il d'un air mutin quand je finis par me calmer.

— Oui, je... j'ai juste atravé...

Comme s'il pleuvait des anges (Édité)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant