Partie 22

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Media : Birth of the Legend - Graeme Revell


Il était là.

L'ange que j'avais vu le premier jour. Celui qui m'avait paralysée d'un seul regard.

Il était là. Se dressant dans toute sa splendeur, devant Le Succlub, entouré de deux de ses pairs. Et le pire, c'était que Keran lui faisait face.

Les deux hommes semblaient au beau milieu d'une discussion, mais je n'entendais rien. Je ne savais pas de quoi il retournait et je ne supportais pas de ne pas savoir. L'ignorance dans laquelle je me trouvais et mon impuissance face à cette situation ne faisait que renforcer mon trouble.

Je sentais poindre la catastrophe.

J'avais très peur que la présence de cet indésirable ne soit que le résultat de la récente mésaventure de Trevor et je ne voyais rien d'autre qu'un dénouement tragique à ce terrible face à face.

Il fallait absolument que j'entende leur conversation. L'inquiétude que je ressentais était devenue insupportable.

Mais j'y pense...

Vu comme Trevor était prudent, il devait certainement avoir installé le son pour aller avec les images de ses vidéosurveillances. Il fallait simplement que je trouve le bon bouton.

Je me ruai sur la console servant à afficher les différentes caméras sur le mur d'écrans. Et je n'eus besoin de pianoter que quelques secondes avant de finalement trouver ce que je cherchais. J'appuyai sur l'interrupteur nommé « micro ext. » et les voix de Keran et de son interlocuteur emplirent la pièce.

— ... je sais que tu la caches. Je sens son odeur partout sur toi, rugissait l'ange.

— Et je peux t'assurer que je ne ferai rien pour m'en défaire, répliqua Keran sur le même ton.

— Livre la moi ! Obéis si tu ne veux pas avoir la mort de ton propre frère sur la conscience !

A ces mots, deux nouveaux anges entrèrent dans le champ de la caméra, traînant un corps derrière eux et le relâchant sur le sol comme un vulgaire déchet.

Mon dieu...

Trevor se trouvait dans un état lamentable, bien plus préoccupant que celui dans lequel il nous avait quittés quelques minutes auparavant. Il n'avait visiblement pas eu le temps de « reprendre des forces » comme il le prévoyait, et d'autres blessures étaient venues s'ajouter aux anciennes. Ces putains de moustiques l'avaient roué de coups. Ils s'étaient tout bonnement acharnés sur lui, le laissant complètement défiguré.

Ordures !

— Tu peux toujours courir... cracha Trevor en tentant de se relever.

Et il crachait vraiment. Du sang, m'épouvantai-je.

Comment faisait-il pour tenir encore debout dans de pareilles conditions ?

— Keran..., poursuivit-il avec son flegme habituel. Fais-moi plaisir tu veux ? Dépêche-toi de botter l'abominable postérieur de toute cette volaille qu'on puisse enfin rentrer se pieut...

Il reçut un violent coup sur la tête qui l'empêcha de finir sa phrase. Après quoi je le vis s'effondrer sur le bitume, inanimé.

Non !

J'eus un hoquet de stupeur devant la brutalité de ce geste. Je plaçai une main sur ma bouche par réflexe, tentant vainement de retenir un cri. J'étais horrifiée. Je ne pouvais pas en supporter davantage.

Comme s'il pleuvait des anges (Édité)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant