Partie 32-2

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(Media : Nightcore - All of Me)  

***

— C'est moi qui te porterai le coup fatal. Et tu te laisseras faire. 

Je m'effondrai. N'étant soutenue plus que par la prise d'Elemiah sur mon corps.

— Nae, m'appela tendrement Keran.

Non

— Nae, regarde-moi.

Non, impossible.

— Ouvre les yeux, mon cœur.

Comment pouvait-il me demander cela ? Alors que mon monde s'écroulait de nouveau devant moi... Comment pouvait-il me demander d'en être le témoin inconséquent une fois de plus.

— Nae, je t'aime.

Sa déclaration m'arracha un sanglot et me força finalement à ouvrir les yeux pour me perdre dans les siens.

Les larmes dévalaient mes joues, semblables à des traînées de lave sur ma peau.

La douceur que je lisais dans son regard m'était insupportable. Je m'attendais à y lire une sombre résignation mais je ne voyais que son amour pour moi et cela me semblait d'autant plus intolérable, parce qu'encore une fois j'étais celle qui causait sa perte. J'étais la raison de son sacrifice, encore et toujours.

— N'oublie pas, tu me fais confiance.

Il s'approcha de moi, de nous, en souriant.

Comment pouvait-il sourire dans de pareilles circonstances ? Alors qu'il allait mourir pour de bon ?

Il s'arrêta à moins d'un mètre d'Elemiah et moi et il tendit une main vers ma joue pour la caresser et venir récupérer mes perles de sel du bout de ses doigts.

— Ne fais pas ça, le suppliai-je. Laisse-moi partir avec lui, il reste encore cette solution. Je ne suis pas obligée de mourir, toi non plus. Nous pouvons vivre tous les deux.

— Une vie sans toi n'est pas envisageable, mon amour.

— Mais justement ! m'emportai-je. Comment peux-tu me demander de m'y résigner si toi-même tu ne peux l'envisager !

Il ne répondit rien.

Evidemment, il n'avait pas de réponse à cette question. Il en souffrirait tout autant que moi.

Ses yeux tentaient de me faire passer un message que je ne comprenais pas. Tout ce que je savais c'était qu'il allait me briser le cœur. Une fois de plus.

— Tu as déjà survécu à ma mort une fois, tu recommenceras.

— Survivre, Keran ! Mais moi j'ai besoin de vivre. Tu ne peux pas me demander cela.

— Je ne te le demande pas.

Son regard quitta le mien pour trouver celui d'Elemiah.

— Jure-le, ordonna-t-il à l'ange.

Je sentis ce dernier se braquer derrière mon dos. Ses prochains mots scelleraient notre destin à tous.

Keran livrait sa vie contre ma liberté, un marché injuste, démesuré, né de l'orgueil d'un seul être d'une arrogance sans bornes.

— Que le monde m'en soit témoin. En tant que Rex des anges, je promets de renoncer au lien qui m'unie à ma reine en échange de la mort de mon ennemi. Je la relâcherai aussitôt après t'avoir frappé de cette lame, fils de Lilū. Je t'en fais le serment.

Comme s'il pleuvait des anges (Édité)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant