Partie 14

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Je sortis de mon sommeil péniblement, le souvenir des événements de la veille me revenant peu à peu en mémoire.

Lorsque le brouillard déserta enfin complètement mon cerveau, j'eus l'étrange sensation de ne pas être seule dans la pièce. Je me décidai à ouvrir les yeux et je hurlai dans un mouvement de recul instinctif. Forcément, je m'affalai de tout mon long de l'autre côté du lit par la même occasion.

Trevor me faisait face, nonchalamment appuyé sur l'un de ses coudes et arborant le fameux sourire enjôleur dont lui seul avait le secret.

— Adorable, observa-t-il les yeux plongés sur ma poitrine.

Je réalisai alors que je n'étais actuellement vêtue que d'une petite culotte et je me relevai en vitesse, tirant sur le drap qui recouvrait toujours son corps pour cacher le mien à sa vue.

A peine m'étais-je enveloppée dans ce grand carré de tissu que je regrettai déjà mon geste. Trevor était nu. Aussi nu que pouvait l'être un bébé à peine sorti du ventre de sa mère. Et je ne pouvais détacher mon regard de son entre-jambe et de son sexe fièrement dressé dans une parfaite érection matinale.

— Qu'est-ce que tu fiches ici ?! criai-je en reprenant mes esprits et en me faisant violence pour me concentrer sur son visage et uniquement son visage.

Mais cet Apollon, qui se fichait visiblement comme de l'an quarante d'être en tenue d'Adam, s'étira langoureusement et se releva jusqu'à être debout sur son lit, dévoilant encore un peu plus son excitation au passage.

— Il se trouve que c'est ma chambre, mon lit. Ce serait donc plutôt à moi de te poser cette question Trésor, me sourit-il.

Heureusement, la porte s'ouvrit à la volée à la fin de sa phrase, ce qui m'épargna d'avoir à lui répondre. Keran déboula en trombe dans la chambre, alerté par les cris que j'avais poussés un peu plus tôt.

— Que se passe-t-il ? Pourquoi tu as cr...

Sa phrase mourut sur ses lèvres lorsqu'il se rendit compte de la scène qui se dressait devant lui. Trevor nu comme un ver, debout sur le lit, et moi, en petite tenue en face de lui, essayant tant bien que mal de cacher ma semi-nudité à l'aide du drap.

Finalement, je n'étais plus si sûre que la diversion que m'offrait l'arrivée de Keran fut une bonne chose. Son visage commençait à prendre une drôle de teinte et son expression se faisait de plus en plus torturée. Si je n'avais pas été aussi embarrassée, j'aurais certainement beaucoup ri.

Je décidai alors d'agir en authentique dégonflée. La lâcheté retrouvant tout son sens à mes yeux en cet instant.

— Bon, ben moi je vais me laver ! lançai-je à la volée.

Et je quittai la pièce, laissant Keran — dont les traits du visage s'étaient figés dans un masque d'épouvante qui parvenait à m'effrayer moi-même — en compagnie d'un Trevor parfaitement égal à lui-même ; pour ne surtout, surtout pas, avoir à discuter de cette situation compromettante avec eux.

La politique de l'autruche, il n'y a que ça de vrai !

Je trouvai la salle de bain sans difficulté, j'y avais pénétré par erreur hier soir alors que j'étais à la recherche de la chambre.

L'originalité de la pièce me frappa. On voyait bien que le décorateur avait voulu lui donner une ambiance « nature » et « zen ». Les meubles étaient en bois, un papier peint faisant apparaître une forêt de bambous recouvrait le mur du fond, et plusieurs plantes avaient été posées un peu partout à même le sol. Mais le plus impressionnant était la baignoire-douche qui trônait au milieu de la pièce. Le bac de forme ronde était encastré dans le sol et l'eau y tombait du plafond à la façon d'une averse tropicale. J'aurais pu passer ma vie sous le jet tellement la sensation et le cadre m'étaient agréables.

Comme s'il pleuvait des anges (Édité)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant