Partie 16 : PDV Keran

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Merci d'être de plus en plus nombreux à lire mon histoire, je ne savais pas trop dans quoi je m'embarquais en commençant mon aventure Wattpad et j'y prends de plus en plus plaisir. C'est grâce à vous ^^.


Keran

J'ignorais depuis combien de temps j'arpentais les rues de Svatantria, je ne regardais même pas où j'allais. J'errais sans but depuis des heures.

Suite à mon altercation avec Nae ce matin là, j'avais passé le reste de la journée à ruminer les derniers événements. A me reprocher mon comportement. Je m'étais laissé emporter et je l'avais effrayée. Mes mots avaient dépassé ma pensée.

Et ce n'était que lorsque j'avais vu la peur dans ses yeux que je m'étais rendu compte à quel point j'avais déconné, de ce que je lui avais dit. Savoir que j'étais à l'origine de l'effroi que je lisais dans son regard m'avait achevé sur place.

Putain ! Mais quel con !

Je donnai un énième coup de poing dans le mur qui me faisait face et dont la surface effritée présentait maintenant la forme d'un cratère.

J'avais les mains en sang mais je m'en fichais. Je n'arrivais pas à me sortir Nae de la tête, l'expression de son regard... à chaque fois que je me le remémorais, j'avais envie de hurler.

Imaginer qu'elle puisse être terrifiée en ma présence m'était insupportable, j'en étais furieux. En temps normal, je me fichais bien de l'image que je renvoyais, pourquoi devrais-je m'en soucier ? Le regard des autres m'importait peu. Au contraire, j'étais heureux d'inspirer la crainte.

Mais dès qu'il était question de Nae, je perdais les pédales, je n'étais plus capable de réfléchir et mon contrôle sur moi en prenait un sacré coup. Elle me rendait différent.

Pourquoi avait-il fallu qu'elle me confronte ce matin là, précisément ? Pourquoi avait-elle attendu ce moment fatidique pour me harceler de ses questions pernicieuses ? J'étais déjà dans un état de nerfs indescriptible à cause de la tension accumulée par mon abstinence forcée de ces derniers jours. Et savoir qu'elle me quitterait bientôt n'arrangeait en rien la situation.

Trevor se marrerait sûrement s'il savait que je n'arrivais plus à bander pour une autre qu'elle. Le comble pour un incube. Je ne parvenais pas à me la sortir de la tête alors que nous n'avions pas même échangé l'ombre d'un baiser. Son regard suffisait à m'enflammer.

Et dire que lui l'avait touchée.... Qu'il avait usé de son pouvoir sur elle alors que je faisais tout mon possible pour que ma propre aura ne l'atteigne pas...

Putain !

Il n'aurait pas pu porter son dévolu sur une autre ? Savoir qu'il l'avait embrassée, qu'il avait osé poser les mains sur elle, me rendait fou.

Je ne comptais plus les moments que j'avais passé seul avec Nae, j'aurais pu laisser agir mon charme, j'en avais eu maintes fois l'occasion... Après tout, Trevor avait raison, c'était dans notre nature. Le sexe représentait notre source de nourriture principale, il nous était vital. Alors pourquoi n'en avais-je pas profité ? Dieu sait qu'elle m'attirait pourtant. Et je la savais également réceptive. Trop réceptive même. C'était bien là le fond du problème.

Or, elle allait m'abandonner. Elle quitterait bientôt Svatantria et je me retrouverais de nouveau seul, comme un con, la queue entre les jambes. Voilà pourquoi je n'avais rien tenté. Parce que je savais que si je cédais à mes désirs, je n'étais pas sûr de pouvoir la laisser partir par la suite, pas elle. Et ce constat me terrifiait.

Me dire qu'elle exerçait une telle emprise sur moi m'était intolérable. Ce n'était même pas envisageable.

Je ne lui avais pas menti sur au moins une chose, ce matin là, j'étais pressé qu'elle s'en aille. Je devais tirer un trait définitif sur cette histoire, l'oublier au plus vite. Elle représentait une source de distraction regrettable qui pouvait s'avérer fatale si je n'y prenais pas garde.

Finalement, ma violente réaction n'était peut-être pas si dramatique, mon comportement exécrable m'avait certainement sauvé de moi-même. J'étais à peu près certain de ne plus jamais revoir briller cette étincelle passionnée dans ses yeux lorsqu'elle les poserait de nouveau sur moi. Pas après les horreurs que j'avais prononcées. Pas après l'avoir effrayée.

Cela m'aiderait à me détacher d'elle. Je risquais moins de sombrer si, au lieu du désir, je lisais la peur en elle.

Malgré tout, il fallait que je la revoie. Même si elle devait me cracher au visage, je ne pouvais pas rester loin d'elle plus longtemps. J'étais dans un état de manque comparable à un junkie qui n'aurait pas reçu sa dose. Vivement que je me débarrasse de cette drogue.

***

J'entrai dans Le Succlub, me dirigeant vers la salle privée de Trevor. Je n'étais pas sûr que ma mise au point de la veille ait porté ses fruits et, avant de rejoindre le bunker, je devais m'assurer qu'il ne tenterait plus rien avec Nae, ma Nae.

Je saluai Booba d'un signe de tête et m'enfonçai dans la partie privée du club, parcourant les lieux comme s'ils m'appartenaient.

Je trouvai Trevor couché sur son siège, les bras croisés derrière la tête et les doigts de pieds en éventail sur son bureau.

— Enfin ! Te voilà, m'accueillit-il avec emphase. La prochaine fois que tu emmènes notre chère amie faire un tour, pense au moins à me prévenir. Je me suis inquiété en découvrant le bunker désert quand je suis passé voir si elle ne manquait de rien.

L'éternel sourire qu'il affichait s'estompa peu à peu devant l'expression de confusion totale que j'arborais.

— Comment ça désert ? Nae n'était pas dedans ? m'alarmai-je.

— Attends... tu veux dire qu'elle n'était pas avec toi non plus ? s'enquit-il en se redressant.

— Non, soufflai-je de plus en plus inquiet. Quand es-tu descendu ?

— Il y a déjà plusieurs heures, songea-t-il. Elle a peut-être décidée de prendre l'air et s'est retrouvée enfermée dehors. Maintenant que la nuit est tombée, elle nous attend sans doute devant la porte.

— Non... je suis passé devant, il n'y avait pas un chat.

Je m'adossai au mur et me pris la tête entre les mains, m'arrachant les cheveux au passage. Mon sang battait à mes tempes, mon cœur se resserrait dans ma poitrine. Je n'avais jamais ressenti une telle panique. Et, alors que notre conversation de la matinée repassait en boucle dans ma tête, une idée terrifiante commença à germer en moi...

Et si elle était partie ? Et si je l'avais poussée à bout au point de lui faire prendre la fuite ?

— C'est ma faute, m'entendis-je alors chuchoter.

Je lui avais dit de retourner se terrer dans son trou et elle m'avait prise au mot. A cause de moi elle était sortie sans aucune protection. Je n'avais même pas eu le temps de redessiner ce faux tatouage sur son front... s'il lui arrivait malheur, je ne me le pardonnerais jamais. 

Comme s'il pleuvait des anges (Édité)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant