Partie 17

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Nae

Les rayons du soleil venaient réchauffer mes joues. Je savourai cette sensation, je me sentais bien, merveilleusement bien. Ma couche était moelleuse à souhait, je n'avais pas été si détendue depuis une éternité.

Un bruissement de tissu à mes côtés me força à ouvrir les yeux.

— J'ai bien cru que tu ne te réveillerais jamais, beauté.

Cette voix... j'aurais voulu l'enregistrer pour me la repasser en boucle à l'infini. Elle me rassurait tellement.

Keran

Il me couvait d'un regard affectueux, chose qui était plutôt rare chez lui, je n'avais d'ailleurs pas le souvenir de lui avoir déjà vu une expression aussi douce. Il me sourit tendrement et je ne pus m'empêcher d'en faire autant.

— Où suis-je ? m'enquis-je faiblement.

— Chez moi, en sécurité. Je t'ai trouvé inconsciente dans la rue. Mais ne t'en fais pas, je vais prendre soin de toi.

Il se rapprocha et s'allongea sur le lit, face à moi. Il me caressait les cheveux tout en plongeant son regard dans le mien. Je me perdis dans ses yeux de braise.

— Tu es si belle Nae...

Puis il m'embrassa. D'abord doucement, avec une délicatesse presque extrême, mais la passion prit bien vite le pas sur son self-control. J'acceptai ses lèvres avec ravissement. J'attendais cet instant depuis si longtemps... j'avais enfin l'impression de pouvoir respirer pleinement... ce qui était plutôt surprenant si on considérait qu'il ne me laissait pas reprendre mon souffle, emporté par l'ardeur du moment.

Sa langue se glissait dans ma bouche, dansant avec la mienne. Une sensation de bonheur pur emplit mon être.

Puis... sans que je n'en comprenne la raison, je sentis que quelque chose clochait. Mes sens s'affolaient.

J'ouvris les yeux et découvris deux globes rouges qui me fixaient intensément. Je voulus me reculer mais Keran m'empêchait de bouger, me comprimant contre son corps. Je devinai mes forces me quitter peu à peu sous la puissance de son baiser.

Je compris alors ce qu'il se passait... il était en train de me vider de toute mon énergie.

Evidemment idiote ! C'est un incube ! Tu ne croyais quand même pas qu'une telle proximité serait sans conséquences ! Il est en train de te bouffer !

J'essayai de le repousser, de le frapper, mais plus je me débattais et plus ma vitalité me faisait défaut. Alors, je hurlai.

La puissance de mon cri me réveilla en sursaut. J'étais en sueur.

Un rêve.

Tout cela n'avait été qu'un rêve. Alors que je reprenais peu à peu mes esprits, une douleur affreuse martela l'arrière de mon crâne. Je passai fébrilement ma main sur celui-ci et je sentis un liquide visqueux se répandre sur mes doigts. J'avais envie de vomir.

J'essayai de déterminer le lieu où je me trouvais mais j'étais dans le noir complet. Seul un petit rayon de lumière qui filtrait sous une porte me permettait de délimiter les plus gros objets qui m'entouraient.

Une fois que mes yeux se furent suffisamment accoutumés à la pénombre, je pus distinguer des barreaux en face de moi. Ceux-ci partaient du sol jusqu'au plafond et avaient l'air d'avoir été coulés à même le béton. Je réalisai alors que j'étais dans une cage.

Je voulus me redresser mais je manquai de défaillir. Ma tête tournait et je dus m'aider du mur dans mon dos pour me mettre en position debout. J'avais du mal à garder mes yeux ouverts, mes paupières se refermaient d'elles-mêmes.

Comme s'il pleuvait des anges (Édité)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant