Partie 11-1

9K 1K 296
                                    


— Le Succlub ...

Mouais, bof. Pas terrible, ça fait un peu « sous-club ». Ils auraient pu trouver mieux.

— Nae... s'agaça Keran.

— Hum ? répondis-je sans grande conviction.

J'observais depuis cinq bonnes minutes l'enseigne lumineuse du club de Trevor qui pendait au dessus de nos têtes et je sentais que Monsieur sexy commençait sérieusement à s'impatienter. Il essayait visiblement de me parler depuis un moment mais je n'avais rien écouté de ce qu'il m'avait dit jusque là.

— Bon, tu viens ? grinça-t-il entre ses dents.

Je crois qu'en réalité j'essayais de repousser le plus possible le moment où j'entrerais enfin dans ce lieu de débauche. La peur de ce que j'allais y trouver et surtout l'appréhension de ce que me dirait Trevor m'inquiétaient bien plus que je ne voulais me l'avouer. J'étais à la fois excitée de savoir que ma meilleure échappatoire se trouvait à seulement quelques pas de moi et terrorisée à l'idée que ce ne soit finalement qu'un espoir vain. J'avais toujours du mal à ne pas y voir un piège et à accepter la possibilité que je sois bientôt libre.

Mais comme le disait le dicton : « Qui n'a pas au moins une fois essayé ne sait pas ce qu'il peut. ». Je ne saurais jamais ce qui m'attend si je ne me jetais pas à l'eau. Je secouai mes épaules et ma tête pour me donner du courage et je fis signe à Keran que j'étais enfin prête à me mettre en marche.

Il poussa un lent soupir histoire de bien me montrer à quel point je l'avais saoulé en lui faisant perdre son précieux temps et il tira une des deux grandes portes du club pour y pénétrer. Je le suivis, non sans une certaine anxiété.

Après avoir passé une sorte de hall qui devait servir principalement à camoufler le bruit environnant, nous nous retrouvâmes dans une immense salle dans laquelle se mêlaient les sons de l'agitation ambiante et de la musique dance qui se jouait actuellement. La lumière était tamisée, seules quelques lampes présentes dans des alcôves un peu partout autour de la piste de danse, éclairaient le lieu. Un grand bar prenait tout un pan de mur sur ma droite et une dizaine de personnes y étaient accoudées, observant les danseurs qui se déhanchaient en rythme. Le club était bondé.

Tout comme dans l'appartement de Keran, c'était comme si l'apparition de la barrière n'avait eu aucun impact sur cet établissement. Je me sentis soudain toute petite face à cette masse de gens agglutinés et je n'avais qu'une envie : disparaître. Je n'avais pas vu autant de monde regroupé à un seul et même endroit depuis au moins deux semaines et je me surprenais à ne plus du tout savoir comment réagir face à une telle cohue.

Heureusement, Keran dut s'apercevoir de mon malaise puisqu'il se rapprocha instantanément de moi et positionna l'une de ses mains dans le creux de mes reins pour me guider à travers la foule.

— Reste près de moi, me dit-il dans le creux de l'oreille pour que je réussisse à l'entendre malgré le volume de la musique.

Aucun souci pour ça, Monsieur Sexy, si ça ne tenait qu'à moi, je serai déjà agrippée à ton merveilleux corps comme un koala sur son arbre.

J'avançai doucement mais sûrement dans la direction que m'indiquait Keran puis je me figeai soudain sur place, incapable d'avancer devant le spectacle qui s'offrait à moi.

— Qu'est...qu'est-ce qu'ils font là ? bredouillai-je.

Il suivit mon regard et retint un juron.

Deux saletés de moustiques angéliques gesticulaient en ce moment même sur la piste, dansant collés serrés avec une grande blonde et une petite brune, frottant impudemment leurs ailes contre leurs courbes toutes féminines. Et cela n'avait pas l'air de déranger ces dernières, de ce que je pouvais en voir, elles m'avaient même plutôt l'air d'apprécier leur performance. J'en avais la nausée.

Comme s'il pleuvait des anges (Édité)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant