— Je... je vais bien. Ce n'est pas si mal, vraiment.

Harry l'observa soigneusement, ses yeux le traversant de leur chaleur intense comme si il avait des vies antérieures et qu'il voulait les lire les unes

après les autres. Il inclina enfin sa tête légèrement d'un côté et respira à fond, en souriant un peu.

— Alors parlons des Chasseurs.

* . ' . * . ' . * . ' . * . ' . *

Harry aurait donné n'importe quoi ou presque à ce moment précis pour être en mesure de lire de nouveau dans l'esprit de Louis. Il se sentait comme un poisson hors de son bocal, absolument incapable de détourner ses craintes ou ses soucis, incapable de prendre l'avance de leurs échanges. C'était tout nouveau pour lui et extrêmement inconfortable. Il en était nerveux malgré toute la retenue qu'il avait pratiquée et apprise au cours des siècles.

Lorsqu'était venu le temps de le mettre au parfum, il avait commencé par le commencement. Il n'avait pas seulement opté pour ce chois à son avantage, car il était relativement plus facile pour lui de lui fournir ses explications en ordres chronologiques. Il était tout simplement plus commode de commencer par le début. Il lui avait donc dit qu'en matière de personnes, le monde était divisé en humains et non-humans, mais comme il avait pu s'en rendre compte pour la majeure partie de sa vie, les non-humains demeuraient cachés.

Il lui expliqua pourquoi il en était ainsi, s'en tenant plus ou moins à la même notion qui avait toujours été mise de l'avant par les auteurs et les scénaristes, soit que les humains n'étaient pas mis au fait de la réalité parce que tout à fait franchement, ils ne pouvaient pas la supporter. La couleur des joues de Louis s'était intensifiée quand il l'avait reconnu et il savait qu'il était en train de penser à la réaction qu'il avait lui-même eue quand il avait été face à la vérité. Un humain serait d'avis qu'il était naturel d'agir ainsi, et c'était là où résidait le problème. Aucun mortel sain d'esprit ne pourrait vraiment réellement comprendre qu'il y avait en fait plus de choses dans le monde que ce dont il était déjà conscient. C'était comme si on demandait à un poisson de tenter de se représenter ce qu'était un oiseau.

Il devait cependant admettre qu'il gérait mieux la nouvelle que la plupart des personnes pourraient le faire. Il semblait avoir accepté la preuve qu'il lui avait présenté jusqu'ici et était maintenant en train de réorganiser le tout dans son esprit. Il était impressionné par la manière avec laquelle ilS'était calmé en s'y obligeant tout en étant disposé à entendre ce qu'il avait à dire. Il ne niait pas que certains humains possédaient la capacité d'entendre raison de cette façon, mais il avait vraiment le sentiment que dans son cas, c'était attribuable en partie au fait qu'il était différent.

Harry lui avait donc parlé des loups-garous, de leur malédiction et des Chasseurs. C'était à ce moment que l'anxiété de Louis avait réellement augmenté d'un cran. Il n'avait pas à pouvoir lire dans ses pensées pour s'en rendre compte. Il ne pouvait toutefois rien y faire. En fait, et bien malgré tout, la peur était la bonne réaction à avoir quand il était question des Chasseurs.

— Ils s'en sont donc pris aux loups-garous pendant tout ce temps, dit Louis en baissant les yeux vers la table et ses plats de biscuits et de fruits à moitié vides. Pourquoi vous ont-ils pris comme cible au café ?

— Beaucoup de choses changent soudainement, raisonna Harry.

Il s'était bien sûr posé la même question. C'était là quelque chose qu'il allait demander à tous les esprits intelligents et immortels sous sa gouverne d'élucider avant la fin de la nuit,mais Louis demeurait au centre de ses préoccupations pour le moment.

Le Roi Vampire [L.S]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant