J'avais ainsi découvert qu'à leur arrivée, ils s'étaient répartis équitablement en plusieurs petits groupes à des points stratégiques qui ne dépendaient pas tant de l'importance des villes mais plutôt de leur situation géographique. Ces saletés de moustiques s'assuraient de cette façon de couvrir la plus grande surface du globe et de contrôler les quatre coins du monde.

Si leur quête d'humaines compatibles ne donnait rien dans les villes envahies au départ, chaque barrière d'énergie existante était susceptible de s'étendre pour gagner davantage de terrain et ils pouvaient ainsi approfondir les recherches sur un périmètre plus avancé.

J'avais également appris qu'il existait de part le monde, un total de 125 champs de forces semblables à celui qui encerclait actuellement Svatantria, et tout autant de citadelles aériennes.

Sachant qu'une quarantaine d'anges vivaient au sein de chaque forteresse, nous faisions face à une armée d'environ 5000 envahisseurs. Ce nombre m'avait déjà été révélé par Monsieur Sexy par le passé mais en avoir la confirmation était tout de même déroutant. Seulement 5000 anges pour 7 milliards d'êtres humains et ils nous mettaient quand même la pâtée... c'était incompréhensible.

— ... voilà pourquoi il est très important que tu sois présente.

Bêtise venait apparemment de débiter un long monologue et je me rendis compte que je n'en avais pas écouté un traître mot.

Même si j'avais une idée assez précise du motif de sa présence et de la raison de son excitation. Cela faisait des jours qu'elle me bassinait avec la même histoire.

— Je n'assisterai pas à cette ridicule cérémonie, je croyais pourtant avoir été claire, lui répondis-je d'un ton dur.

— Mais il s'agit de la première grossesse de l'une d'entre nous depuis l'avènement des anges ! s'indigna-t-elle.

— Je m'en fous, Betty ! Peut-être que toi et les autres vous vous complaisez dans votre rôle de poules pondeuses mais ce n'est certainement pas mon cas !

— Tu ne mérites pas ta position, s'emporta-t-elle. N'importe qui rêverait d'être à ta place. Tu as été choisie par le plus grand de tous, un être majestueux, un modèle de perfection, et tu ne profites même pas de ta chance. Tu ne le mérites pas. Il serait tellement mieux avec...

— Avec qui ? Hein Betty ? Avec toi ? C'est ça qui te fait enrager ? C'est pour ça que tu ne me lâche pas la grappe depuis que je suis arrivée ? Parce que tu es jalouse ? Et bien, tu sais quoi, ne te gêne surtout pas pour moi ! Il est tout à toi, je te le laisse... Ah, mais non, j'oubliais, c'est vrai qu'il s'en tape complètement de ta personne... pauvre petite Bêtise malheureuse...

La jeune femme, une belle brune aux yeux noirs et taillée comme une guêpe, tentait désespérément d'attirer l'attention d'Elemiah depuis qu'elle le connaissait, mais ce dernier n'en avait cure. Elle ne se laissait pas démonter pour autant et, malgré le manque d'intérêt notoire de l'ange, elle persistait à vouloir lui mettre le grappin dessus. Son propre moustique de compagnie ne lui suffisait apparemment pas — il n'était sans doute pas assez gradé selon ses critères — et elle s'obstinait à tout faire pour obtenir les faveurs d'un suceur de sang royal.

Elle me dégoûtait. Je ne parvenais pas à comprendre son comportement abject. Comment pouvait-elle en arriver à de telles bassesses ? Elle devait être sacrément mauvaise à la base pour réagir de cette façon.

Parce que, ce qui était certain, c'est qu'elle n'avait rien d'une femme qui serait sous le joug de son compagnon et incapable de se défaire de son emprise. J'aurais été la première à la défendre dans ce cas, mais non, pour elle c'était tout à fait l'inverse... une arriviste, voilà ce qu'elle était. Elle aimait ce sentiment de puissance que lui procurait son statut, et elle en profitait... quitte à piétiner les autres sur son passage.

Comme s'il pleuvait des anges (Édité)Where stories live. Discover now