—Mon nom est Harry. Vous êtes dans ma maison.

Il fit une pause et jeta un coup d'oeil à l'entrée et aux murs pendant une seconde.

—Enfin, l'une de mes maisons.

Il se tourna de nouveau vers lui.

—Je vous ai emmené ici pour vous protéger.

—D-de quoi ? s'enquit-il aussitôt.

Des chevaux, dit l'esprit de Louis en riant. Ce n'était pas un rire rassurant. Non, ordonna-t-il sévèrement à son esprit, comme un enseignant qui dirait à un étudiant de cesser de rire sottement. De ce qui était à l'extérieur, peu importe ce que c'était. Ses souvenirs se matérialisèrent, ralentissant dans le temps. Il jeta un coup d'oeil en lui, comme si il se glissait dans un film qui jouait dans sa tête. Il vit le danger ; le ressentit tout juste à l'extérieur des fenêtres du café. Il regarda les fenêtres, par les fenêtres, et vit les silhouettes accroupies, sombres et en attente. Elles étaient là pour lui. La mort. Non, pas pour lui.

Pour Harry.

—Ils s'appellent les Chasseurs, lui dit-il. Et maintenant qu'il vous ont vu avec moi, ils vous chasseront aussi.

Louis cligna des yeux. Il déglutit, ou du moins tenta de le faire, mais sa gorge demeura coincée sur la boule sèche qui s'y était formée. Cet effort fit jaillir des larmes de ses yeux rendant sa vision floue de nouveau. Il glissa ses mains tremblantes sur ses jeans puis il baissa les yeux, se rendant compte qu'il était toujours entièrement habillé, jusqu'à ses épaisses chaussettes en laine. Seules ses bottes lui avaient été retirées.

C'était rassurant.

Il demeura ainsi, le regard vers le bas, ayant constaté qu'il était plus facile pour lui de réfléchir quand il ne regardait pas les yeux de Harry, puis il prit la parole.

—Comment m'avez-vous emmené ici ?

—Je me suis téléporté avec vous. C'est un sort très facile pour quelqu'un comme moi.

Un sort...

Le monde s'obscurcit légèrement et Louis sentit de nouveau la pente boueuse sous elle. Il pensa au terrain de stationnement et à la calèche. Il pouvait même entendre le fracas d'une collision lorsque l'image devint plus réelle.

—Et la première fois ? demanda-t-il, sa voix ayant diminué d'intensité pour se retrouver à peine plus forte qu'un chuchotement. Avec les chevaux ?

Harry hésita. C'était une pause accablante.

—La première fois que je vous ai sauvé, nous avons volé.

* . ' . * . ' . * . ' . * . ' . *

Harry ne comprenait pas pourquoi cela ce produisait, mais depuis que Louis s'était remis des effets de sa transe hypnotique grâce à son sommeil, sa mémoire combattait l'influence du sort qui était destiné à effacer ses souvenirs. Chaque évènement passé émergeait avec une obstination féroce. Peu à peu, son subconscient gagnait la bataille pour la maîtrise de son esprit et après quelques courtes heures, Harry n'était plus en mesure de décider de qu'il pourrait ou non se rappeler à propos de ces deux derniers jours. Les images étaient là, claires comme le jour, et il pouvait les réassembler et être témoin de tout.

Il n'y avait maintenant rien d'autre à faire que de lui dire la vérité. Harry était le vampire le plus puissant sur la planète. Il avait marché sur la surface de la Terre bien avant que la plupart des cultures aient gardé des traces de leurs histoires respectives. Aucune âme humaine vivante n'était censée avoir la capacité de résister à son pouvoir.

Le Roi Vampire [L.S]Onde histórias criam vida. Descubra agora