— Atravé ? reprit-il le sourcil dressé.

— Heu... je voulais dire, j'ai juste avalé de travers. Je souffre d'une légère dysphasie quand je suis stress...fatiguée. Je mélange les mots de mes phrases ou alors je les condense, déblatérai-je à toute vitesse.

Et je ne mentais pas sur ce point, ce problème m'avait souvent fait dire n'importe quoi dans des moments particulièrement inappropriés. Je ne me contentais d'ailleurs pas de mélanger mes propres mots, non, non... cela aurait été beaucoup trop simple. Il suffisait que quelqu'un ait le malheur de parler en même temps que moi pour que je réussisse à inclure la fin de ses phrases aux miennes sans le vouloir.

Je me souvenais encore de cette fois où, disant au-revoir à l'un de mes rencards, je lui avais lancé un malencontreux « salo ! » avant de refermer ma porte d'entrée sur lui. J'avais en réalité voulu lui dire « salut » mais il avait pris la parole au même moment pour me dire « ciao » et ma langue avait fourché ou bien ma fourche avait langué, au choix. Mon rendez-vous d'un soir n'avait bien-sûr pas compris pourquoi je le traitais de « salaud » alors que notre soirée s'était plutôt bien déroulée jusque là. J'avais tenté de lui expliquer la raison de cet affront soudain mais je ne suis toujours pas sûre qu'il m'ait cru à l'époque. Il ne s'était jamais décidé à me rappeler à la suite de cet incident.

Heureusement, cela m'arrivait surtout quand la fatigue se faisait ressentir. Et j'avais au moins le mérite de faire rire mes proches et d'être devenue la reine des contrepèteries et lapsus en tout genre.

Quoi qu'il en soit, Trevor était toujours bien trop proche de moi et je n'arrivais plus à réfléchir correctement. J'aurais dû m'inquiéter pour Keran, mais cette pensée ne cessait d'être repoussée dans un coin de ma tête pour laisser toute sa place au Dieu du sexe qui me faisait face. Je n'avais bien-sûr aucune réelle certitude quant à sa maîtrise du sport de chambre mais bizarrement, je ne me faisais pas trop d'illusion sur ce dernier point. Et s'il continuait à murmurer tout contre mon oreille, je ne répondais plus de rien.

Tu as un sacré problème ma pauvre fille.

Trevor ne m'aidait pas du tout de son côté. Ses yeux libidineux étaient toujours perdus au fond des miens et j'avais l'impression qu'il se rapprochait toujours un peu plus de mon visage. Je compris d'ailleurs que ce n'était pas qu'une impression au moment où je le sentis se pencher suffisamment pour venir frôler mes lèvres des siennes.

Il marqua une pause, attendant la confirmation que c'était bien ce que je voulais.

En avais-je envie ?

Bon dieu, oui. En cet instant, je ne pensais à rien d'autre. Je fermai les yeux en guise d'invitation muette.

Ses mains se posèrent sur mes hanches, l'une d'entre elles remontant dans mon dos pour venir se poser sur ma nuque. Dans le même temps, sa langue essayait de se frayer un chemin entre mes lèvres et, dans l'état second dans lequel je me trouvais, je ne pus que les ouvrir pour lui donner libre accès. Ce dernier ne se fit pas prier, il s'empara de ma bouche avec passion et ce merveilleux baiser me fit perdre pieds définitivement.

Mon ventre papillonnait. Cet étrange fourmillement atteignit vite l'ensemble de mon corps ainsi qu'un point bien particulier situé entre mes jambes. Je sentis la pression monter en moi sous son assaut et, avant même que je n'ai eu le temps de réaliser ce qu'il se passait, une exquise sensation de jouissance déferla en moi. Me laissant pantelante dans les bras de Trevor. Ce démon tentateur m'avait donné un orgasme rien qu'au seul contact de sa langue et de ses lèvres sur les miennes. Je n'osais même pas imaginer l'effet que pouvait produire le reste de son... anatomie.

Comme s'il pleuvait des anges (Édité)Where stories live. Discover now