Chapitre 37 : Maxius

9 3 3
                                    

Assis autour du feu, Maxius et Saphora discutaient au cœur de la petite clairière après avoir chassé ensemble. Malgré son manque d'expérience, Saphora s'était plutôt bien débrouillée pour une première fois. Elle avait réussi à suivre les conseils de Maxius et à rester silencieuse, ce qui leur permit de surprendre quelques cervidés. Il avait résisté à l'envie de la chambrer lorsqu'elle avait tâché ses bottes de sang, peu habituée encore à se nourrir directement de sang animal.

Il restait encore quelques heures avant la lever du jour, Maxius lui expliqua ses plans pour pouvoir débuter leur vrai travail de recherche.

Tu devrais dormir quelques heures avant que nous reprenions la route, conseilla-t-il. Les gens ici vivent quand le soleil se lève, nous allons donc devoir nous habituer rapidement à voyager de jour.

— Et toi ? Tu n'as pas sommeil ?

Je peux rester éveillé plusieurs jours d'affilée, expliqua-t-il.

— Encore un privilège de vampire, rit Saphora en s'allongeant sur le côté dans son duvet.

Après un court silence, elle lui demanda :

— Tu as l'air soucieux, Maxius.

Je n'ai rien dit, se défendit-il.

— Je commence à bien te connaître maintenant.

C'est que... hésita Maxius. Je suis vraiment inquiet pour Clematys. Et Impera, bien sûr, mais...

— Je comprends, répondit Saphora. Même si j'ignore ce qui a pu leur arriver, j'ai la certitude qu'Impera est en vie, quelque part.

Vous vous êtes tracées ? s'étonna Maxius.

La jeune hybride lui sourit. Les métamorphes étaient une espèce différente des loups garous qui étaient eux capables de communiquer par la pensée. En revanche, les métamorphes pouvaient se tracer. Cela consistait à échanger du sang avec un congénère et permettait de savoir s'il était en vie et s'il ne souffrait pas. Saphora fut étonnée de constater que Maxius savait cela.

— Bien sûr, expliqua-t-elle, c'est un lien moins puissant qu'entre métamorphes de pure lignée, mais cela fonctionne. Je sens qu'Impera est en vie. Malheureusement, c'est tout ce que je peux ressentir la concernant.

C'est déjà bien, fit Maxius, songeur. Viens par là.

Il l'attira à elle pour la prendre dans ses bras. Les battements réguliers de son cœur agirent sur Saphora comme une douce berceuse, l'entraînant dans un profond sommeil dénué de rêves.

Après avoir dormi quelques heures, Maxius et Saphora se préparèrent à reprendre leur quête. Alors que le soleil pointait à l'horizon, ils quittèrent leur campement et se dirigèrent vers le village.

Bien loin de la modernité de la capitale des vampires, tout était calme au petit matin. Seuls quelques habitants étaient déjà dehors, vaquant à leurs occupations matinales. Maxius et Saphora parcoururent les rues étroites, observant chaque détail. Des regards curieux se posèrent sur eux. À mesure qu'ils avançaient, Maxius remarquait des détails inhabituels : des maisons aux volets fermés à une heure où le jour se levait déjà, des jardins négligés envahis par les mauvaises herbes, et des rues désertes qui semblaient dépourvues de vie. Les habitants croisés semblaient eux aussi inhabituellement nerveux, lançant des regards furtifs et évitant tout contact prolongé avec les étrangers.

— Nous devrions discuter avec les habitants, suggéra Saphora. Histoire de savoir ce qui se passe ici.

Tu as aussi remarqué ?

De nacre et d'acierWhere stories live. Discover now