Chapitre 16 : Maxius

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Les préparatifs des fêtes de Phésas battaient leur plein, plongeant le château dans l'effervescence. Deux fois par an, ces fêtes célébraient la déesse vampire ayant fondé le monde d'Orpyr, durant l'Equinoxe d'été et le Solstice d'hiver. Les températures avaient drastiquement chuté à Vseya, obligeant ses habitants à demeurer chez eux durant les importantes chutes de neige, plus fréquentes pendant la saison glaciale qui durerait encore plusieurs semaines.

Les jumeaux avaient aidé les sœurs Del Wyn, la seule tâche où leur père consentait à leur confier sans intervenir dans leurs activités quotidiennes. Impera fut chargée de revoir le déroulement de l'office dans la chapelle privée des Del Wyn et que celle-ci soit prête à accueillir la délégation de vampires pour l'occasion. Maxius l'accompagna pour braver le blizzard pour qu'elle aille voir le religieux et choisir les chants et les offrandes pour honorer la déesse du culte vampirique et revit le plan de la cérémonie. Impera se chargeait du menu, du plan des tables et de la décoration de la salle de bal. Clematys l'accompagnait partout où elle allait, même si le soldat, Yobé, n'était jamais loin. Maxius sentait son hostilité envers eux, même si elle était plus discrète car ils étaient en public.

Saphora s'occupa de préparer la salle des fêtes, du menu, du choix de l'orchestre et choisit un thème comme il semblait être la coutume à Kalagas.

Un bal masqué, vraiment ? fit le vampire avec une moue dubitative.

— Le thème est la mascarade, sourit Saphora. Je trouvais cela de circonstance, puisque nous sommes en plein dedans avec les idées saugrenues de nos parents à vouloir nous marier à tout prix.

Maxius esquissa un sourire lorsqu'il comprit son pied de nez subtil. Saphora prenait des risques pour ce genre d'initiative. Elle reprit :

— Venez, allons voir si la décoration de la Grande Salle convient. Il me semble que vous ne l'avez jamais visitée.

Il secoua la tête. Saphora s'empara de son bras et il la laissa faire, amusé par sa spontanéité. Ils arrivèrent au détour d'un long corridor dans une immense pièce, faite de colonnes recouvertes de nacre, d'un parquet blanc ciré avec soin ainsi que d'un haut plafond surmonté d'une coupole en verre. Maxius resta stupéfait devant cette beauté architecturale. C'était la plus belle pièce du château. Saphora n'avait pas surchargé la salle en diverses décorations, mais avait fait disposer avec goût quelques tentures bleu clair, ajoutant une subtile touche dans toute cette blancheur éthérée. Elle lui montra les nouvelles appliques murales en cristal poli commandées spécialement pour l'occasion. Même pour un œil peu expert comme le sien, Maxius devait bien reconnaître son goût exquis pour organiser ce type de festivités.

— Il manque encore les fleurs, mais tout est prêt, sourit Saphora.

— C'est magnifique, commenta Maxius.

— Attendez, vous n'avez pas vu le plus beau, ajouta la vampire en pointant le plafond.

Maxius regarda le ciel visible à travers le toit. Il y voyait la brume blanche, caractéristique du monde d'Orpyr : une barrière magique capable de les protéger des montres vivants dans les airs et du soleil et n'y portait pas une attention particulière à force de la voir. Puis, le brouillard épais dansant au-dessus de leur tête se teinta d'une couleur parme, puis violette.

— Qu'est-ce que c'est ? demanda Maxius sans pouvoir quitter des yeux ce spectacle à la fois enchanteur et fascinant.

— Une aurore boréale ! trépigna Saphora. Cela ne se produit que quelques jours pendant la période hivernale de Phésas sur Kalagas. Oh, regardez !

Elle tira encore Maxius par le bras pour l'emmener plus loin dans l'immense pièce, montrant une autre partie du ciel qui virait au rose pâle. Son rire cristallin emplissait toute la pièce.

De nacre et d'acierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant