Chapitre 8 : Saphora

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— J'aurais pourtant juré apercevoir cette maudite manticore, se désola August. Êtes-vous bien sûr des informations de vos hommes, Renwick ?

Renwick, le capitaine de la garde de Kalagas, avaient rejoint le comité de la chasse après l'échec de celle-ci.

— Je suis désolé, monseigneur, répondit-il. J'étais persuadé que ces informations étaient fiables. Nous tâcherons d'être plus vigilants, je vous le promets.

— Mmh, fit le seigneur de Kalagas. J'y compte bien.

— Allons, seigneur, pondéra Yobé. Nous ferons mieux la prochaine chasse.

Il adressa un clin d'œil complice aux deux sœurs.

— Et toi alors, Saphora, tu es sûre que tu n'as rien vu ?

— Non, mentit-elle. Ce n'était pas faute de chercher, n'est-ce pas Maxius ?

Le vampire lui jeta un regard en coin avant d'opiner du chef de mauvaise grâce. Renwick rit face à l'expression déçue du seigneur de Kalagas. C'était un vampire à l'allure austère. Saphora l'appréciait plutôt bien, même s'il passait son temps à l'infantiliser.

— Bon, eh bien ce sera pour une prochaine fois, fit August. Le jour ne va pas tarder à se lever. Allons-nous reposer et nous nous reverrons au dernier repas avant le coucher du soleil. J'espère que vous n'êtes pas trop deçus, dame Volkov.

— Non, ne vous inquiétez pas seigneur Del Wyn, sourit poliment Clematys. Cependant... J'aimerais bien demander une petite compensation.

Saphora fut surprise qu'on ne lui coupe l'herbe sous le pied, mais n'en montra rien.

— Vous êtes bien la fille de Jiang, ricana le seigneur. J'écoute votre proposition, mademoiselle Volkov.

— Si vous me permettez de passer une journée avec Impera en dehors du château ...

— Bien sûr ! Profitez donc de votre journée mais ne sortez pas sans protection. On ne sait jamais ce qui peut se passer en dehors de ces murs. Quant à vous deux, fit August en se tournant vers Maxius et Saphora, vous en profiterez pour faire plus ample connaissance, qu'en pensez-vous ?

—B.. bien sûr, bredouilla Saphora.

Il ne manquait plus que cela, pensa-t-elle. Une soirée enfermée au château avec Maxius, la vampire trépignait déjà d'impatience. Décidément, la malchance s'acharnait sur elle. En plus de ne pas avoir pu demander à son père une faveur, elle devait à présent avoir le vampire dans les pattes toute la nuit. Qu'allaient-ils bien pouvoir faire tous les deux ? Cela ne l'arrangeait pas le moins du monde. Cependant, s'il abhorrait les bals, alors une soirée à l'observer dans son quotidien allait le faire fuir que prévu. Elle-même l'aurait fait, si elle l'avait pu.

**

Lorsque le moment tant redouté arriva, Saphora enfila sa courte cape, la mort dans l'âme. Elle se rendit dans la salle à manger où Maxius l'attendait, les bras croisés avec une mine impassible. Quand il la vit entrer, il rangea dans sa veste un vieux livre de poche tout élimé et se leva pour la saluer n s'inclinant.

— Bonjour, lança-t-elle d'un ton guilleret.

Elle prit place face à lui et entama son repas. Maxius se servit une coupe de sang frais et la but dans un silence absolu. On aurait pu entendre une mouche voler. Elle poussa un profond soupir. Ne te laisse pas abattre, Saphora ! se morigéna-t-elle. Elle attrapa un bout de pain et croqua dedans, à la recherche d'un sujet de conversation. Celui-ci ne tarda pas à venir lorsqu'elle vit la mine désarçonnée du vampire, ses yeux rivés sur ce qu'elle mangeait.

De nacre et d'acierWhere stories live. Discover now