Chapitre 36 : Maxius

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L'aube tardait à poindre à travers les carreaux épais de la chambre austère qu'occupait Maxius. Après avoir dîné, il avait regagné sa chambre et était occupé à faire les cent pas. Bien sûr, il était préoccupé par les mystères de Vseya, la disparition de Clematys et d'Impera, mais quelque chose, ou plutôt quelqu'un, troublait ses pensées les plus tranquilles.

Saphora, Saphora, Saphora, lui martelait son esprit.

Son traître, son idiot d'esprit, obnubilé par cette femme.

Chaque fois qu'ils étaient ensemble, une sensation électrique parcourait son être, éveillant en lui des émotions qu'il avait longtemps cru enfouies sous une façade de froideur et d'une parfaite maîtrise. Il fut cependant forcé de constaté qu'il avait tort. Terriblement tort.

Avec elle, il se sentait vivant. D'une manière qu'il n'avait jamais expérimentée auparavant. Chaque regard échangé, chaque sourire espiègle faisant naître en lui une bouffée de chaleur qui parvenait à faire fondre les contours de son âme glacée.

Et pourtant, il devait se concentrer sur sa mission au lieu de se laisser divaguer à de telles pensées. Mais comment faire ? Il ne pouvait s'empêcher de repenser au goût qu'elle avait laissé sur ses lèvres durant cette étrange matinée au château, ainsi qu'à leur baiser. Le sujet n'avait pas été de nouveau abordé depuis qu'ils avaient quitté Pormorh. Alors qu'il se languissait d'un nouveau rapprochement entre eux, son désir pour elle semblait augmenter de manière au fil des jours, et il n'arrivait de moins en moins à lutter contre cela.

Il avait toujours su qu'elle était attirante, avec sa beauté mystérieuse et son caractère fougueux. Mais maintenant, après toutes ces semaines passées ensemble, il commençait à ressentir quelque chose de plus profond envers elle et cela n'augurait rien de bon.

Que lui arrivait-il au juste ? Quel idiot, se morigéna-t-il. Il avait toujours été capable de contrôler ses envies, mais avec Saphora à proximité, c'était différent.

N'en pouvant plus de ressasser tout cela, il décida de sortir de sa chambre pour prendre l'air. Il ouvrit brusquement la porte et il fut surpris de trouver Saphora devant, sur le point de frapper.

Saphora ? s'étonna-t-il. Tout va bien ?

Trop préoccupé, il ne l'avait même pas entendue arriver. La jeune vampire laissa tomber son bras le long de son corps. Maxius contempla brièvement la robe simple qu'elle porterait pour dormir, révélant ses jolies courbes et ses jambes. Son regard grenat brillait sous le faible éclairage du corridor. Elle prit une profonde inspiration avant de lui murmurer :

— J'ai bien réfléchi à ce que tu m'as dit.

Et ? tenta Maxius.

Sa gorge le tiraillait d'une soif insoutenable. Il n'espérait qu'un geste ou un mot de sa part.

— Et je ne veux plus lutter, souffla Saphora.

Pour une fois, Maxius saisit immédiatement le sens de l'allusion. Cela sonna le glas de l'ambiguïté régnant entre les deux vampires. Sans réfléchir, il ouvrit les bras et Saphora s'accrocha à lui. Leurs bouches se trouvèrent aussitôt, leur arrachant à tous les deux un soupir fiévreux. Maxius la hissa à sa hauteur, poussa du pied la porte et la plaqua contre le mur pour s'adonner à un baiser plus profond.

Leurs cœurs battaient à l'unisson de façon désordonnée.

Haletants, ils s'arrêtèrent pour s'observer. Saphora lui caressa la joue, puis le cou avec envie. Puis, elle eut une moue mutine avant de se mordre la lèvre. Stupéfait par son audace, l'odeur de son sang, sucré et doux, percuta Maxius. Il admira le mince filet de sang couler le long de son menton.

Par l'enfer, jura Maxius.

Cela lui fit perdre toute notion de bienséance. Il l'embrassa avec plus d'ardeur, savourant son goût exquis. D'un geste empressé, il déchira le haut de sa robe pour la couvrir de baiser. Elle ondula sous lui en murmurant son nom d'une voix si suave qu'il se sentait affreusement à l'étroit dans ses vêtements. Saphora déboutonna sa chemise et la fit glisser lentement sur le sol

Ils se dirigèrent vers le lit, où Maxius l'étendit avec précaution, couvrant de baisers chaque centimètre de sa peau de porcelaine découverte. Elle était chaude et vibrante, comparée à la sienne plus ferme et froide. Les courbes de Saphora étaient sublimes et rondes, un appel sensuel pour les mains baladeuses du vampire.

Tu es tellement belle, pensa-t-il à son attention.

Ma douce Saphora.

— Maxius... gémit-elle. Je te veux maintenant.

Vous êtes bien impatiente, dame Del Wyn, se moqua gentiment le vampire.

Il releva sa robe jusqu'à sa taille, lui arrachant un petit hoquet de surprise. Son ventre rond frémit lorsqu'il le couvrit de baisers jusqu'à son aine. Puis, il la lécha, la gouta, ce qui la fit gémir sans retenue, réceptif à sa langue tourmentant son clitoris, à la recherche de ses zones les plus sensibles. Alors qu'il pensait avoir trouvé, Saphora l'arrêta et ils se firent face, à genoux sur le matelas.

— A mon tour, sourit-elle.

Elle délaça le lien de son pantalon pour découvrir son sexe et se pencha dans une position tout à fait indécente pour le prendre en bouche.

Maxius ne tiendrait pas aussi longtemps qu'il l'aurait voulu à cette allure. De son point de vue, il contemplait avec émerveillement le dos de son amante, son postérieur redressé et surtout, ses lèvres opérant ce mouvement de va-et-vient tout à fait hypnotisant. Son souffle devint de plus en plus court à mesure qu'elle le goûtait avec délectation. Elle était magnifique et il la voulait maintenant.

Comme si elle avait lu dans ses pensées, Saphora cessa sa délicieuse torture et attendit en gardant la même position. Maxius s'empressa de se placer derrière elle, embrassa ses omoplates, ses reins. Il se frotta à elle, perdant peu à peu le peu de contrôle qu'il lui restait.

— Mmh, Maxius, susurra-t-elle.

Il glissa lentement en elle, se délectant de la sensation délicieuse de leur union. Maxius et Saphora savourèrent leur étreinte, empreinte de tendresse. Leurs cœurs, longtemps retenus par l'incertitude se dévoilèrent enfin l'un à l'autre, s'entrelaçant avec passion. Saphora s'offrait totalement à lui, pour son plus grand bonheur. Dans cette nuit magique, ils se découvrirent au fil des heures, sans une once de pudeur.

Alors que leurs âmes se mêlaient l'une à l'autre dans un élan d'amour pur et authentique, le monde semblait s'effacer autour d'eux.

Et lorsque l'aube pointa à l'horizon, illuminant le ciel de ses premiers rayons dorés, Maxius et Saphora demeurèrent enlacés, pleinement heureux d'avoir franchi un nouveau chapitre de leur histoire.


De nacre et d'acierWhere stories live. Discover now