Chapitre 59

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PDV du Sultan Abdelkader El Khaldi

Cette reine venait de quelque part pour étayer un espoir qui pointe en Algérie et à travers le lion de Wahran. Chaque fois, cette lionne conquit mon cœur de poète. Elle n'avait rien d'une grande dame de cour juste une belle algérienne parmi tant d'autres. Tous les habitants la comblaient de cadeaux mais Bakhta n'avait pas besoin de biens matériels pour être heureuse lors de son règne.

En donnant des présents à ma reine, quelques pigeons en profitaient pour la draguer sous mon regard. Ce puceau vint devant la mosquée du Pacha pour lui offrir une clé en or. Bakhta se demandait l'intérêt de cette clé toute doré :

---- Ma hadhihi ? (Qu'est-ce que c'est ?)

---- Hada houwa mftah qalbi (C'est la clé de mon coeur.)

Par son regard, ma Bakhta fait signe de diriger ce casanova vers la sortie. Elle a bien fait. Je ne supporte plus quand certains pigeons la flirtent sous mes yeux. Ma reine remarqua mon humeur :

---- Ta'jbelhâch, ya sidi ? (Êtes-vous jaloux, votre altesse ?)

---- Ana Ta'jbelni. Na3mel shi3 wlaw li-Heffzek. Ma nahbouch nkhessrek. (Je suis jaloux. Je ferai n'importe quoi pour te préserver. Je n'ai pas envie de te perdre).

---- Nta Tayyeb Bezaf. Wa ana nahbou nkhessrekch, Abdelkader (Tu es trop mignon. Moi aussi, je ne veux pas te perdre, Abdelkader).

Ha mais quelle femme extraordinaire ! Il n'y a pas de mots pour décrire la reine de mon cœur. Elle est toute ma vie. Son image restera gravée dans mon esprit à jamais. Un oranais, celui qui portait une abaya blanche et un foulard saoudien, venait vers nous avec un magnifique cheval blanc. Cet algérien était très chic. Je sais que je l'ai vu dans une série algérienne pendant le ramadan. Mais laquelle ? Je ne me rappelle plus. Cet artiste s'appelait Houari Bouabdallah, c'était un acteur oranais qui est fou d'amour d'une cousine de Bakhta. Qui est donc cette mystérieuse femme dont il est accro ? Je veux tout savoir :

---- Chkoun hiya lbnet li tehbaha, ya khoya ? (Qui est la fille dont tu es amoureux, mon frère ?)

---- Sara, la sœur de Souhila. Je souhaiterais demander la main de votre cousine, ya cheikha.

Cet homme est très galant. Bakhta analysa immédiatement sa proposition. Elle suit rigoureusement la loi algérienne et le protocole royal. Je l'encourageais par mon regard de lynx. Elle lui demanda poliment :

---- Pourquoi m’offrir un cheval blanc ?

---- Je me suis dis que ce serait un joli cadeau pour vous, altesse.

Dans l'enclos, il y avait déjà trois chevaux. Ma belle montrait à Houari ce que je possédais derrière les barrières :

---- Ah vous en avez déjà un ? Mince !!!

---- Il n'y a pas de souci, khouya. On va offrir ce bel étalon à notre chef de la garde royale. Il n'a pas de monture.

---- Sah. Et pour Sara ?

---- Es-tu déclaré à elle au sujet de ce que tu ressens ? Demande Abdelkader.

---- Non, votre grâce.

---- Est-ce qu'elle est dans l'optique du mariage ? À partir du moment où on s'engage dans ce chemin, cela veut dire qu'on est responsable d'assumer une vie de famille, en plus de la vie conjugale.

---- Vous avez raison, ya cheikha. Il faut que je rencontre sa famille et que je lui avoue mes sentiments.

---- Bien parlé.

Bakhta ou la muse de Wahran Where stories live. Discover now