Chapitre 11

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PDV du Sultan Abdelkader El Khaldi

À la maison de disques de Disco Maghreb, je discutais avec mon ami, Boualem Benhaoua. Nous parlons de ma promise. J'avais quelques doutes au sujet de ma confrontation avec ma future belle-maman, la sorcière :

---- Et si ça se passait mal ?

---- Ne vous inquiétez pas, votre altesse. Elle doit vous obéir. Tout algérien se soumet au protocole royal, à votre monarchie.

---- In'challah, tout ira bien, me rassurais-je.

---- Regardez qui voilà, sourit le directeur.

Ma Fleur de Tiaret vint vers nous, accompagnée de sa mère, la sorcière. Qu'elle était belle, ma Bakhta !!! Chevelure noire au vent, tenue moderne assez branchée, elle a du charme !!! Ces femmes du peuple me faisaient une révérence. Je présentais, à Madame Fellah, un membre de mon Conseil :

---- Hadja, je vous présente Boualem Benhaoua, le directeur de cette boutique. Il a produit beaucoup d'artistes algériens, issus du raï, comme Cheb Khaled, Cheb Hasni, Cheb Mami, et j'en passe des légendes. C'est aussi le mari de Cheba Zahouania.

---- Selem, Madame Fellah. Enchanté de vous connaître. Votre fille est d'un cœur pur. C'est une femme incroyable, mashallah. C'est ma plus fidèle cliente, avec le cheikh, dit Boualem, en lui serrant la main.

---- Ah oui ? Bakhta va à votre magasin de disques ?

---- Ben oui !!! C'est ce que je t'avais dit avant. J'aime écouter du raï. Je suis une grande consommatrice.

---- Vous écoutez du raï, Madame Fellah ?

---- J'écoute un peu. Ce n'est pas mon style. Je privilège les styles de musiques nobles de Tlemcen comme le chaabi, l'arabo-andalous, le hawzi....

---- Pourtant, vous venez de Tiaret. Ce n'est pas loin d'Oran.

---- Je suis également originaire de Tlemcen. J'admire l'art des nobles, dit-elle, d'une voix stricte.

Il y a eu un moment de silence. Je ne peux que la comprendre. Chacun leur avis, leur opinion. Avant, le raï était réservée à la luxure . C'est une musique où on célébrait l'amour, la beauté de la femme..... des thèmes assez olé-olé, très mal vus par la société et les anciens, auparavant. Aujourd'hui, depuis la mort de Cheb Hasni, Allah ya rahmo (Qu’Allah lui accorde sa miséricode), toutes les générations en écoute, sans aller vers le Mal. Il n'y a rien de meilleur, dans la vie, que d'écouter une belle musique pour passer le temps. Boualem définit son rôle en tant que membre du Conseil :

---- En tant que privilégié et grand ami du roi, je reste la voix de la musique wahrania, en tous genre, section culture. Les artistes aiment souvent se produire sur scène. Je parle en leur nom. Et il faut une autorisation de sa majesté royal pour chanter à un lieu de Wahran. Je suis ouvert à d'autres sujets de discussion. Par exemple, j'aime beaucoup la littérature, la politique. Je suis curieux de nature.

---- D'accord, Boualem. Maintenant, parlons, affaires, majesté. Voulez-vous bien ? Sourit la vieille femme, d'un rire malicieux.

Que les choses sérieuses commencent !!!! Ça alors !!! Elle ne veut pas me lâcher d'une semelle, cette chibania (vieille femme). Elle commença à me parler, de ce maudit mariage arrangé, avec cette fichu histoire de bénédiction.

---- Comment se passe la bénédiction ?

Je soupirai :

---- C'est clair. J'ai le pouvoir d'accepter ou non, si les deux personnes se marient. À Oran, les lois sont formelles.

Bakhta ou la muse de Wahran Where stories live. Discover now