Chapitre 14

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PDV de Bakhta Fellah

Au pays des rêves, j'atteris à l'amphithéâtre du cinéma d'Oran, à la Salle Maghreb.

Cette salle de cinéma, ex le Régent, appartient à la monarchie, catégorie Office National de la Culture et de l'Information

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Cette salle de cinéma, ex le Régent, appartient à la monarchie, catégorie Office National de la Culture et de l'Information. Ce bâtiment se situe au coeur de la ville d'Oran, sur l'artère commerciale de Larbi Ben M'Hidi. Il est considéré comme étant l'un des cinémas les plus prestigieux du royaume. Construit pendant la grande période coloniale française, le cinéma dispose d'une capacité d'accueil de mille places. Il a été entièrement rénové, par le roi, juste récemment.

Cette grande scène, de théâtre, a accueilli beaucoup d'artistes, d'orchestres du royaume. Des mannequins, de tout horizon, ont défilé, sur ce podium, pour présenter des collections de costumes traditionnelles algériens, uniques au monde. Depuis que j'étais petite fille, je rêvais de devenir une grande chanteuse de la musique égytienne. Ce doux rêve me le permet, aujourd'hui. Je deviens qui je veux. Et ça me plaît. Comme un écrivain, j'aime inventer des personnages.

Je recevais des millions de bouquets de roses couleur saumon. Ces fleurs étaient si mignonnes, mais je n'avais pas la rose que je souhaitais entre mes mains. Je la voulais rouge, naturellement rouge. Le public avait quitté les lieux.

Il n'y avait personne dans le théâtre. Pas un seul. Je déposai les bouquets sur la petite table, les étalant jusqu'au canapé. J'avais trop d'admirateurs. C'était un peu exagéré. Dans ma loge, je changeai de vêtements. J'enlevai ma robe noire et mes boucles d'oreilles, ornées de diamants, qui pendaient. Je mis quelque chose de plus sophistiqué et dynamique : une salopette noire, une chemise blanche et des claquettes. Cette tenue me convenait parfaitement.

Sur la scène, j'ai présenté mon numéro de danse moderne jazz tout en interprétant une chanson en égyptien. J'incarnais avec grâce le rôle d'une artiste, captivant le public par mes regards, mes expressions et mes mouvements élégants, reproduisant chaque geste d'une diva parfaite. Une fois ma performance terminée, je suis retournée dans les coulisses, le cœur léger, en remerciant chaleureusement le public de Wahran.

En découvrant une rose rouge posée sur ma coiffeuse, j'ai ressenti une profonde affection pour cette fleur emblématique, symbole de passion et d'amour. Recevoir une rose rouge d'un Algérien est un geste empreint de romantisme, et j'ai été touchée par cette attention. J'ai ouvert le poème qui m'était destiné, écrit en arabe égyptien sur un parchemin, laissant les mots empreints de tendresse réchauffer mon cœur.

Hobek kassi (Ton amour est cruel)
Hobek nassi (Ton amour me fait oublier)

Habibti, bahebak kitir (Ma chérie, je t'aime beaucoup)
Galbi , ana hobek kitir (Mon cœur, je t'aime tellement)

Ana chkoun (Je me plains)
Ana sakun lak tir youm wara youm (Je serai un oiseau pour toi, jour après jour)

Alaa ajmal wardat wahran (À la plus belle rose d'Oran)

Bakhta ou la muse de Wahran Où les histoires vivent. Découvrez maintenant