"Bakhta, lumière de toujours, tu restes la source de toutes mes souffrance. C'est toi que mon cœur désire ardemment, notamment lorsque tu me nommes "ya sidi". La première fois que je t'ai vu, tu étais sous ton haïk. J'ai la vision de te voir dans ce...
Nous recevons une invitation du cheikh, pour un match de foot, où l'Algérie doit affronter la Guinée. Avec papa, nous avion regardé que les matchs les plus importants, à la télévision, sur Canal Sports. Le foot est une grande institution dans le Nord de l'Algérie, surtout à Oran.
Nous avons eu l'honneur d'être inviter dans les tribunes royales, aux côtés du sultan, au stade de Wahran. En plus d'acquérir cet immense privilège, nous obtenons un cadeau : des tee-shirts sur l'Algérie, pour soutenir l'équipe des Fennecs. Dans le paquet, il y avait trois types de tee-shirts :
---- Le maillot vert de l'équipe, portant le numéro 7, correspondant au joueur, Riyad Mahrez, attaquant et capitaine. ---- Le maillot blanc de l'équipe, portant le numéro 22, correspondant à Ismaël Bennhacer, le milieu de terrain. ---- Un tee shirt blanc, avec le drapeau de l'Algérie.
C'est la première fois que je vais voir un match de foot, depuis les gradins. Ce petit cadeau n'était réservé qu'à moi et à mes parents. Ma mère était folle de joie. Elle voudrait faire une pause de son travail et de mon fichu mariage. Exceptionnellement, elle fermera Le Palais aux mille délices. Je mis un jean ainsi que le maillot de l'équipe des Verts. Ça m'allait comme un gant. Je filais le maillot du drapeau à ma mère :
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---- Tiens. Mets le.
Ma mère se changea. Elle s'était vêtue du tee-shirt qui représentait le drapeau, ainsi d'une jupe longue verte. Sur sa tête, elle avait, toujours, son voile blanc. Comme un supporter, mon père cria de détermination.
---- Nos Guerriers du désert doivent gagner ce match !!!
---- In'challah, baba (papa). On espère.
---- Il faut qu'on invite la famille Malek dans les tribunes royales.
Ha ça !!! Il est hors de question. D'ailleurs, le sultan a bien fait de ne pas l'inviter dans ses loges. D'un sourire malicieux, j'annonçais à ma mère :
---- Tu as lu la lettre ? Le roi veut, seulement, notre famille, à ses côtés, le temps du match.
---- Fais voir.
Ma mère sortit ses lunettes de vue pour lire, attentivement, l'invitation du roi. Elle fut surprise :
---- Ah oui ! Je ne m'attendais pas à ça. S'il veut bien réfléchir sur la bénédiction, il faudra la présence des deux familles.
---- Nous devons respecter sa décision. Il a ses raisons.
---- De toute façon, on n'a guère le choix que de se soumettre à ses volontés.
Soudain, on nous sonna à la porte. Le vizir vint nous chercher. Nous montons dans la calèche pour se rendre au stade olympique d'Oran. Arrivés sur place, nous montions les marches pour rejoindre le cheikh. C'est la première fois que je vois le cheikh, habillé de son maillot de football. Il portait l'ancien maillot du plus grand joueur des Verts : Lakhdar Belloumi, un ancien joueur de l'équipe algérienne.
